DIPLME UNIVERSITAIRE DHYGINE HOSPITALIRE 14 novembre 2017 J

DIPLÔME UNIVERSITAIRE D’HYGIÈNE HOSPITALIÈRE 14 novembre 2017 J. DALMAS (IDE) - CHU de Nice - Service d’Hygiène

PRÉCAUTIONS STANDARD Evolution du concept (1) ● 1970 -75 CDC*/USA : 7 catégories d’isolements par maladie ou appareil ex : strict, cutané, digestif, respiratoire, sanguin, protecteur… ● 1983 : + précautions lors de contact avec du sang ou des liquides biologiques infectés ● 1985 Universal precautions (suite à la transmission du VIH de patients au personnel) protection du personnel > protection du patient Tout patient est considéré comme potentiellement infecté ● 1987 : Body Fluid precautions : + fluides + contact peau lésée + muqueuses *CDC : Centre for Disease Control & Prevention 2

PRÉCAUTIONS STANDARD Evolution du concept (2) 1996/CDC : nouvelles recommandations plus simples 4 catégories de précautions - Précautions Standard - Précautions lors de transmissions par contact - Précautions lors de transmission par gouttelettes - Précautions lors de transmission aéroportée 3

PRÉCAUTIONS STANDARD Evolution du concept (3) En France, elles ont fait l’objet d’une circulaire parue en 1998 : DGS/DH-N° 98/249 du 20 avril 1998 « Prévention de la transmission des agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé » 4

PRÉCAUTIONS STANDARD Evolution du concept (4) L’ évolution des pratiques (lavage des mains remplacé par la Friction Hydro-Alcoolique) La notion d’hygiène respiratoire Le contexte épidémiologique émergent (BLSE/BHRe)… Actualisation indispensable des Précautions Standard 5

PRÉCAUTIONS STANDARD Evolution du concept (5) Un référentiel unique : applicable dans les 3 secteurs de soins (établissements de santé, établissements médico-sociaux et soins de ville) Un style direct : « faire, porter, mettre, réaliser, pratiquer… » PROPIAS(2015) Les Précautions Standard = principe fondamental de la politique de maîtrise du risque infectieux 6

LES PRÉCAUTIONS STANDARD Actualisation juin 2017

PRÉCAUTIONS STANDARD 7 axes / 32 Recommandations 1 - Champ d’application et stratégie de mise en œuvre 2 - Hygiène des mains 3 - Equipements de Protection Individuelle 4 - Hygiène respiratoire 5 – Prévention des accidents avec exposition au sang ou tout produit biologique d’origine humaine 6 - Gestion des excréta 7 - Gestion de l’environnement

1 - CHAMP D’APPLICATION ET STRATÉGIE DE MISE EN OEUVRE

CHAMP D’APPLICATION/ MISE EN OEUVRE R 1. Ensemble de mesures visant à réduire le risque de transmission croisée des agents infectieux entre soignant, soigné et environnement, ou par exposition à un produit biologique (sang, sécrétions, excréta…) R 2. Elles contribuent à la sécurité des soins (soignant/soigné) lors de la prise en charge d’un patient.

CHAMP D’APPLICATION/ MISE EN OEUVRE R 3. Le respect des obligations et recommandations vaccinales, associé aux précautions standard, contribue à la prévention de la transmission croisée des micro-organismes. 11

CHAMP D’APPLICATION/ MISE EN OEUVRE R 5. Les précautions standard sont à appliquer pour tout soin, en tout lieu, pour tout patient quel que soit son statut infectieux, et par tout professionnel.

2 - HYGIÈNE DES MAINS

FLORES CUTANÉES Flore transitoire : Déposée sur la peau lors de contacts avec le patient ou l’environnement contaminé (S. aureus, entérobactéries…) - couches superficielles de l’épithélium - infections nosocomiales +++ - plus accessible, élimination plus facile Flore résidente : Permanente colonisant la peau saine (staphylocoques épidermidis, corynébactéries…) - couches profondes de l’épithélium - peu d’infections nosocomiales - moins accessible, élimination plus difficile 14

PRÉ- REQUIS R 6. Lors des soins et en préalable à toute hygiène des mains : - avoir les avant-bras dégagés - avoir les ongles courts, sans vernis, ni faux ongles ou résine - ne pas porter de bijou (bracelet, bague, alliance-même lisse, montre) 15

CULTURE DE BIJOUX: BAGUES avant tout geste d’hygiène des mains 16

CULTURE DE BIJOUX : ALLIANCE 17

CULTURE DE BIJOUX : MONTRE avant tout geste d’hygiène des mains 18

HYGIÈNE DES MAINS L’hygiène des mains est réalisée selon 3 techniques : - la désinfection par friction avec un produit hydro-alcoolique - le lavage simple au savon doux - La désinfection chirurgicale des mains 19

HYGIÈNE DES MAINS R 7. Les 5 indications à l’hygiène des mains : - avant un contact avec le patient - avant un geste aseptique - après un risque d’exposition à un produit biologique d’origine humaine - après un contact avec le patient - après un contact avec l’environnement du patient. 20

HYGIÈNE DES MAINS R 8. La désinfection par friction avec un produit hydro-alcoolique est la technique de référence dans toutes les indications d’hygiène des mains en l’absence de souillure visible. 21

HYGIÈNE DES MAINS Plus efficace et plus rapide, pour inactiver les micro-organismes, elle est aussi mieux tolérée Les Produits Hydro-Alcooliques contiennent : - de l’alcool - des agents hydratants + émollient pour la protection de la peau 22

HYGIÈNE DES MAINS Prendre 3 ml de PHA : application soigneuse sur les mains/poignets Les frictionner selon la technique standardisée en 7 étapes, insister sur la paume, le pouce et l’extrémité des doigts (jusqu’au séchage complet ≥ 30 secondes) Les mains et poignets doivent rester imprégnés de produit pendant les 7 étapes 23

TECHNIQUE DU LAVAGE / DÉSINFECTION DES MAINS 24

FHA : EFFICACITÉ +++ Réduction de la population microbienne après une friction de 30 secondes 25

CONTRE-INDICATIONS / PHA En fonction de l’agent infectieux : - sans effet sur les parasites - activité modérée sur les formes sporulées des bactéries. R 9. En cas de mains visiblement souillées, procéder à un lavage à l’eau et au savon. 26

LAVAGE SIMPLE + FRICTION (1) ● Souillures visibles ● Parasitoses (gale, poux…) ● Infection à Clostridium difficile (spores) : Spores : éliminées par action mécanique Lavage des mains au savon doux – rinçage – séchage minutieux (par tamponnements) Formes non sporulés et autres bactéries : éliminées par désinfection Friction Hydro-Alcoolique sur des mains bien sèches Réf : http: //www. microbeedu. org/etudiant/anaerobies. html - Pr L. Dubreuil (Lille. II), Pr A. Philippon (Paris V) 27

LAVAGE SIMPLE + FRICTION (2) SHA appliquée immédiatement après le lavage = inefficacité 28

Procédure Produits / matériel Lavage simple des mains - Savon doux - Eau du réseau Technique - Essuie-mains à UU - Sac poubelle (noir) MOUILLER RINCER 1 DOSE SECHER Technique - Mouiller mains / poignets - Savonner 15 sec - Rincer +++ - Sécher ++ tamponnements SAVONNER Fermer le robinet 29 avec dernier essuie-mains

FRICTION CHIRURGICALE (1) 1 - Lavage simple au savon doux : - Savonnage des mains jusqu’aux coudes : 1 minute - Brossage uniquement des ongles : une fois en début de programme - Rinçage minutieux - Séchage complet par tamponnement à l’aide d’essuie-mains à usage unique non stérile. Séchage des mains parfait, tolérance maximale et meilleure efficacité 30

FRICTION CHIRURGICALE (2) 2 – Friction Hydro-Alcoolique : 2 frictions successives 1ère friction : des mains aux avant-bras, coudes inclus, en insistant sur les ongles et les espaces interdigitaux jusqu’au séchage complet ≥ 30 secondes. 2ème friction : des mains aux avant-bras, coudes exclus, en insistant sur les ongles et les espaces interdigitaux jusqu’au séchage complet ≥ 30 secondes. Respect des 2 frictions, garantie d’efficacité de l’antisepsie cutanée 31

LAVAGE ANTISEPTIQUE Il est fortement recommandé de ne plus utiliser les solutions moussantes antiseptiques (savons antiseptiques ) dans la cadre des précautions standard. Recommandation 14 SFHH- Avril 2009 32

PROTECTION DES MAINS Des mesures pour limiter l’agression des mains : - remplacement des techniques de lavage par des techniques de frictions, chaque fois que possible - abandon complet des savons antiseptiques - utiliser une crème protectrice après le travail En cas de problème cutané, consulter le service de la médecine du travail 33

3 - EPI (Équipements de Protection Individuelle) Gants, masque/lunettes de protection, tablier ou surblouse 34

EPI R 10. Pré-requis : Porter une tenue professionnelle propre, adaptée et dédiée à l’activité pratiquée. 35

EPI R 11. Les EPI désignent les mesures barrières suivantes : port de gants, protection du visage (masque/lunettes), protection de la tenue. Utilisés seuls ou en association, ils protègent les professionnels de santé du risque d’exposition à des micro-organismes : - lors des contacts avec les muqueuses, la peau lésée - en cas de contact ou risque de contact/projection/ aérosolisation de produit biologique d’origine humaine. 36

GANTS R 12. Porter des gants UNIQUEMENT : - en cas de risque d’exposition au sang ou autre produit biologique d’origine humaine, de contact avec une muqueuse ou la peau lésée - lors des soins si les mains du soignant comportent des lésions cutanées. Mais aussi en cas : - de risque chimique - de contact avec des objets et surfaces visiblement ou potentiellement souillés. 37

GANTS Gants vinyle : - Entretien quotidien des locaux - Activités simples de soin : vider un urinal, transport d’un bassin, toilette intime… Gants nitrile : - Soins nécessitant une finesse du toucher : prise de sang, pose VVP…. 38

GANTS Gants stériles : Uniquement lors de procédures invasives nécessitant une asepsie chirurgicale : - salles de bloc opératoire interventions chirurgicales - salles de radiologies interventionnelles pose de cathéters centraux, de drains…, - unités de soins pose d’aiguille d’Huber, pose sonde vésicale, ponction lombaire et autres situations 39 analogues.

GANTS FHA des mains juste AVANT d’enfiler gants afin de ne pas contaminer la boîte gants et d’abaisser le niveau initial contamination des mains (majoré sous gants par la chaleur et l’humidité). les de de les FHA des mains juste APRES le retrait des gants afin de ne pas contaminer l’environnement. Le gant n’est pas une protection absolue (gants poreux, micro-perforation) 40

GANTS R 13. Mettre les gants juste AVANT le geste. Retirer les gants et les jeter immédiatement après la fin du geste. 41

GANTS R 14. Changer de gants : - entre 2 activités, 2 patients - pour un même patient lorsque l’on passe d’un site contaminé à un site propre. 42

GANTS Le mésusage des gants : Port de gants lors de situations non adaptées ce qui génère un risque de contamination des surfaces, des surcoûts inutiles et un faux sentiment de sécurité qui peut se traduire par une négligence de l’hygiène des mains. Ne pas porter de gants lors des contacts avec la peau saine Recommandations SF 2 H : Surveiller et prévenir les IAS - 2010 Précautions Standard Juin 2017 43

GANTS : ne pas faire. . . 44

MASQUE/LUNETTES DE SÉCURITE Protection du visage : R 18. Porter un masque à usage médical et des lunettes de sécurité ou un masque à visière en cas de risque d’exposition par projection ou aérosol à un produit biologique d’origine humaine. 45

TABLIER PLASTIQUE Protection de la tenue : R 15. Porter un tablier imperméable à usage unique lors de tout soin souillant ou mouillant ou exposant à un risque de projection ou d’aérosolisation de produit biologique d’origine humaine. Exemples : toilette, change de protection, vidange d’un bassin, soin à un patient présentant une diarrhée profuse, etc…) 46

SURBLOUSE IMPERMÉABLE Protection de la tenue : R 16. Porter une surblouse imperméable à manches longues à usage unique, en cas d’exposition majeure aux produits biologiques d’origine humaine ( actes opératoires, accouchement…) 47

4 - HYGIÈNE RESPIRATOIRE 48

HYGIÈNE RESPIRATOIRE La vaccination est un élément majeur de la prévention de certaines infections respiratoires (grippe, coqueluche essentiellement), mais il n’existe aucun vaccin ou traitement spécifique pour la plupart d’entres elles. Les mesures d’hygiène restent les seules armes disponibles 49

HYGIÈNE RESPIRATOIRE En l’absence de diagnostic établi : R 19. Faire porter un masque à toute personne (patient, résident, visiteur, professionnels de santé, intervenants extérieur, aidant…) présentant des symptômes respiratoires de type toux ou expectoration. 50

HYGIÈNE RESPIRATOIRE R 20. Utiliser un mouchoir à usage unique pour couvrir le nez et la bouche lors de toux, éternuement et le jeter immédiatement après usage. En l’absence de mouchoir, tousser ou éternuer au niveau du coude (haut de la manche) plutôt que dans les mains. 51

HYGIÈNE RESPIRATOIRE R 21. Réaliser une hygiène des mains après contact avec des sécrétions respiratoires ou des objets contaminés. Ne pas toucher les muqueuses (yeux, nez, bouche) avec des mains contaminées. R 22. Mettre en place une information sur les mesures d’hygiène respiratoire à prendre et mettre le matériel nécessaire (masques…. ) 52

HYGIÈNE RESPIRATOIRE Ces mesures concernent tous les lieux de soins, mais plus particulièrement les lieux ou la proximité peut favoriser la transmission croisée : accueil, services d’urgences, salle d’attente… Mesures essentielles lors des épidémies saisonnières 53

5 - PRÉVENTION DES ACCIDENTS AVEC EXPOSITION AU SANG (AES) ou tout autre produit biologique d’origine humaine 54

PRÉVENTION DES AES R 23. Pour les soins utilisant un objet perforant : - porter des gants de soins - utiliser les dispositifs médicaux de sécurité mis à disposition ● si usage unique : jeter immédiatement après usage dans un conteneur pour objets perforants adapté, situé au plus près du soin, sans dépose intermédiaire ● si réutilisable : manipuler le matériel avec précaution et procéder rapidement à son nettoyage et sa désinfection. 55

PRÉVENTION DES AES R 26. La conduite à tenir en cas d’Accident avec Exposition au Sang doit être formalisée, actualisée et accessible à tous les intervenants de soins. 56

6 - GESTION DES EXCRETA 57

GESTION DES EXCRETA R 27. Porter des équipements de protection individuelle de manière adaptée (port de gants de soins, protection de la tenue) et respecter l’hygiène des mains lors de la gestion des excréta (urines, selles, vomissures) 58

GESTION DES EXCRETA « nouveau péril fécal » Les selles sont un réservoir majeur de bactéries du tube digestif : Escherichia coli, klebsiella pneumoniae, entérocoques… Ces bactéries peuvent être porteuses de mécanismes de résistances aux antibiotiques : BMR = Bactérie Multi-Résistante BHRe = Bactérie Hautement Résistante emergeante 59

GESTION DES EXCRETA Points clés : - bon usage des gants (FHA +++ des mains) - port d’un tablier plastique à usage unique - utilisation d’un laveur-désinfecteur de bassin (couvercle pour le transport du bassin plein) - en l’absence de laveur-désinfecteur: ●pas de vidange du bassin dans la chambre, vidange au vidoir, entretien par immersion ●utilisation de sacs protecteurs à usage unique 60

GESTION DES EXCRETA R 28. Eviter les procédures manuelles* de vidange et d’entretien des contenants et proscrire leur rinçage (ni douche, ni douchettes) en raison du risque d’aérosolisation. * La procédure manuelle par immersion doit rester exceptionnelle : uniquement en cas de panne du laveurdésinfecteur ou du broyeur (destruction des bassins jetables à usage unique/ biodégradables)

GESTION DES EXCRETA Suppression des douchettes rince-bassins +++ risque d’aérosolisation Démonstration… Une image vaut mieux que 100 mots 62

7 - GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

GESTION DES MATÉRIELS/ SURFACES R 29. Manipuler avec des équipements de protection individuelle adaptés tout matériel (linge, déchets, dispositif médical…) visiblement souillé ou potentiellement contaminé par du sang ou tout autre produit biologique d’origine humaine. 64

GESTION DES SURFACES R 31. Procéder au nettoyage et/ou à la désinfection de l’environnement proche du patient (table de chevet, adaptable, lit…), des surfaces fréquemment utilisées (poignets de porte, sanitaires…) ainsi que des locaux ( sols, surfaces) selon des procédures et fréquences adaptées. 65

GESTION DES SURFACES Escherichia coli 1, 5 heure à 16 mois sur des surfaces inertes sèches Staphylococcus aureus plusieurs semaines sur des surfaces sèches Virus influenza (grippe) jusqu’à 12 à 48 h sur une surface Virus respiratoire syncytial (VRS) jusqu’à 6 h sur les surfaces et le linge, 30 min à 1 h sur les mains Pseudomonas aeruginosa 1 semaine surface humide

ENTRETIEN DU MATÉRIEL / DISPOSITIFS MÉDICAUX R 30. Matériel ou dispositif médical réutilisable : - avant utilisation, vérifier que le matériel a subi une procédure d’entretien appropriée au niveau requis (non critique, semi-critique, critique) - après utilisation, nettoyer et/ou désinfecter le matériel avec une procédure appropriée. 67

GESTION DU LINGE ET DES DÉCHETS R 32. Linge sale et déchets : évacuer au plus près du soin dans un sac fermé et selon la filière adaptée. 68

GESTION DU LINGE Précautions à respecter : - linge propre ●hygiène des mains avant toute manipulation ●tout linge déconditionné, en contact avec l’environnement, peut être assimilé à du linge sale - linge souillé ●gants à usage unique/tablier plastique ●ne doit pas être secoué 69

GESTION DES DÉCHETS Tri des déchets à la source, au plus du lieu de production Sac de déchets adapté à la filière d’élimination Sac jaune Déchets de Soins à Risques Infectieux DASRI Sac noir Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères DAOM 70

DÉVELOPPEMENT DURABLE/PS Nouveau en annexe : Une fiche éléments de réflexion Développement durable La stratégie de mise en œuvre des Précautions Standard tient compte de l’impact environnemental dans la mesure du possible 71

Merci pour votre attention Bon courage et bonne chance pour votre D. U. ! 72
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