Dfinition de laddiction Addiction latin addicere contrainte par

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Définition de l’addiction • Addiction = (latin addicere) contrainte par corps, terme juridique, forme

Définition de l’addiction • Addiction = (latin addicere) contrainte par corps, terme juridique, forme d’esclavage • Processus par lequel un comportement qui peut fonctionner à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur est utilisé sur un mode caractérisé par l’échec répété dans le contrôle de ce comportement et sa persistance en dépit des conséquences négatives (Goodman 1990) • Répétition de séquences comportementales chargées de plaisir et sous-tendues par un désir irrépressible (Marks 1990)

Critères du trouble addictif de Goodman (1990) • • • Impossibilité de résister aux

Critères du trouble addictif de Goodman (1990) • • • Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement Plaisir ou soulagement pendant sa durée Sensation de perte de contrôle pendant le comportement Présence d’au moins cinq des neufs critères : – Préoccupation fréquente – Intensité et durée> souhait – Tentatives pour réduire/contrôler/ abandonner – Temps passé (avant, pendant, après) – Survenue dans obligations de la vie quotidienne – Sacrifices/ autres activités – Perpetuation malgré lucidité – Tolérance – Agitation ou irritabilité si manque Critère(s) présents > 1 mois ou plus

 « les addictions sans drogue » • Conduites morbides • Principal élément =

« les addictions sans drogue » • Conduites morbides • Principal élément = assuétude à un comportement qui par sa répétition entraîne la perte de contrôle et des dommages • Construites sur le modèle des addictions avec produit • L’appartenance de ces comportements au spectre des addictions est discutée

Caractéristiques cliniques des addictions sans drogues (Marks 1990) • Désir de s’engager dans une

Caractéristiques cliniques des addictions sans drogues (Marks 1990) • Désir de s’engager dans une séquence comportementale potentiellement dangereuse (craving) • Tension croissante jusqu’à ce que la séquence comportementale soit terminée • La fin de l’achat réduit de manière temporaire la tension • L’envie, le désir, la tension réapparaissent quelques heures, jours ou semaines plus tard • Existence de facteurs déclenchants externes • Facteurs déclenchants et conditionnants internes • Tonalité hédonique des premiers temps de l’addiction

Une évolution commune • Début fréquent à l’adolescence ou chez l’adulte jeune • Évolution

Une évolution commune • Début fréquent à l’adolescence ou chez l’adulte jeune • Évolution souvent fluctuante avec période d’exacerbation et d’accalmie voire d’abstinence • Guérisons spontanées possibles

Des bases neurobiologiques et génétiques communes • Données chez les joueurs pathologiques, les sujets

Des bases neurobiologiques et génétiques communes • Données chez les joueurs pathologiques, les sujets alcoolodépendants et toxicomanes • Dysfonction du cortex préfrontal, altération du contrôle des impulsions et des fonctions de prise de décision • Même système de neurotransmission (sérotoninergique et dopaminergique) • Rôle de l’allèle A 1 du récepteur D 2

Arguments épidémiologiques • Cooccurrence importante entre les addictions comportementales et les addictions aux produits

Arguments épidémiologiques • Cooccurrence importante entre les addictions comportementales et les addictions aux produits • Cooccurrence comparable entre addictions comportementales, addiction aux substances et troubles psychiatriques, en faveur d’une « vulnérabilité addictive »

Des modalités thérapeutiques communes • Approche multidisciplinaire indispensable • Psychothérapie individuelle • Intérêt des

Des modalités thérapeutiques communes • Approche multidisciplinaire indispensable • Psychothérapie individuelle • Intérêt des groupes thérapeutiques et des groupes d’entraide • Place limitée de la chimiothérapie • Nécessité de soutenir l’entourage

LES ACHATS COMPULSIFS

LES ACHATS COMPULSIFS

Achats et « société acheteuse » Les tentations sont permanentes : "Nous vivons dans

Achats et « société acheteuse » Les tentations sont permanentes : "Nous vivons dans une société où l’impulsivité du consommateur est sollicitée par tous les moyens" (J. Cottraux) • • • Les achats imprévus ou compulsifs tiennent une large place dans la consommation moderne, entre 25% et 65% selon les chiffres du Credoc "Consommer dans un pays riche, c'est à la fois satisfaire un besoin et s'accorder un plaisir qui va au-delà de ce strict besoin" (Robert Rochefort, directeur du CREDOC, La société des consommateurs) Certains achats, on le sait, renforcent notre identité, nous valorisent socialement, nous consolent, rassurent notre narcissisme. Les publicitaires l'ont bien compris qui savent comment nous tenter et stimuler notre goût pour les nouveautés.

Achats et société • Des systèmes incitateurs : - Société de consommation, publicités, magazines,

Achats et société • Des systèmes incitateurs : - Société de consommation, publicités, magazines, soldes « Parce que vous le valez bien! » - Achats indicateurs de statut - L’argent et le pouvoir: « le pouvoir d’achat » • Des systèmes facilitateurs : - Système des Crédits (faciles, rapides, revolving…) banalisation de l’achat à crédit - Moyens de paiements « invisibles » , dématérialisés ( CB, Internet) - Achats à distance (Internet, catalogue) - Publicité, Soldes, promotions - Magasins ouverts « non stop »

Un peu d’histoire • Phénomène ancien sur l’échelle de l’humanité • Cas décrits depuis

Un peu d’histoire • Phénomène ancien sur l’échelle de l’humanité • Cas décrits depuis l’Antiquité, assimilés à une transgression sociale, à la prodigalité, à la dépense excessive. L’excès de dépense était considéré comme « contraire au bonheur et à la tranquillité de l’âme » , menace pour l’équilibre social et pour la transmission des patrimoines familiaux • Premiers textes cliniques : Kraepelin (1915) et Bleuler(1930) «oniomanisme » = manie d’acheter, comportement impulsif, excessif et irréfléchi • Apparaît sous le terme de « Prodigalité » en 1960 dans le Manuel alphabétique de Psychiatrie • Non incluse dans la CIM et le DSM • Appartient au spectre des troubles du contrôle des impulsions

Evolution des classifications : le DSM-V • Plusieurs changements importants concernant les achats compulsifs

Evolution des classifications : le DSM-V • Plusieurs changements importants concernant les achats compulsifs : – Description de plusieurs troubles autonomes parmi les troubles du contrôles des impulsions non spécifiés ailleurs – Introduction dans la catégorie des troubles compulsifsimpulsifs : « C-I shopping » , « C-I internet use disorder » , « C-I Sexual behavior »

Epidémiologie Prévalence • • • Varie entre 1, 1%, 5 %, et 16% selon

Epidémiologie Prévalence • • • Varie entre 1, 1%, 5 %, et 16% selon les travaux en population générale Une étude réalisée parmi 200 femmes acheteuses dans un grand magasin parisien a montré une prévalence du trouble autour de 32, 5 % Des études plus récentes avancent une prévalence entre 6 et 7%, ou de 5, 8% en population générale

Epidémiologie Caractéristiques socio-démographiques • Les femmes (80 à 95 % des acheteurs compulsifs selon

Epidémiologie Caractéristiques socio-démographiques • Les femmes (80 à 95 % des acheteurs compulsifs selon les études), le plus souvent mariées vivant dans les pays à fort développement économique • L’âge moyen de début de la maladie se situe entre 17 et 30 ans selon les travaux • Christenson distingue même l’âge de début du trouble à 17, 5 ans de l’âge moyen de prise de conscience du trouble à 29, 5 ans • La relation tre le niveau de revenus et la prévalence des acheteurs compulsifs n’a pas été établie avec précision dans la littérature

Clinique des achats compulsifs • Sensation d’euphorie, plaisir et d’excitation au moment de l’achat

Clinique des achats compulsifs • Sensation d’euphorie, plaisir et d’excitation au moment de l’achat • Sous-tendu par une envie irrépressible, un besoin incontrôlable d’achats d’objets inutiles en plusieurs exemplaires, ne laisse pas de place à la frustration • En grande quantité et en de nombreux exemplaires identiques • Divers états émotionnels apparaissent faciliter les achats compulsifs au moment de l’achat • Impossibilité de différer l’achat, équivalent de syndrome de sevrage • Carte bleue +++

Critères d’achats compulsifs (Mc Elroy) • Pensées envahissantes et gênantes concernant les achats ou

Critères d’achats compulsifs (Mc Elroy) • Pensées envahissantes et gênantes concernant les achats ou comportement d’achat inadapté ou impulsions d’achat correspondant à au moins une des propositions suivantes : - Pensées envahissantes et gênantes concernant les achats ou impulsions d’achats vécues comme irrépressibles, intrusives et dépourvues de sens - Achats fréquents supérieurs aux capacités financières, achats fréquents d’objets inutiles ou achats durant plus longtemps que prévu • • Les pensées, les impulsions ou le comportement provoquent une gêne marquée, font perdre du temps ou perturbent sensiblement le fonctionnement social ou les loisirs ou entraînent des difficultés financières (dettes, interdit bancaire) Le comportement excessif d’achat n’apparaît pas uniquement pendant les périodes de manie ou d’hypomanie

Stern (1962) : 4 types d’achats compulsifs • Achats compulsifs planifiés : intention d’acheter

Stern (1962) : 4 types d’achats compulsifs • Achats compulsifs planifiés : intention d’acheter mais des facteurs entre en jeu (promotion, date…) • Achats compulsifs « souvenirs » : le sujet voit l’objet et se rappelle une décision d’achat qu’il avait oublié • Achats compulsifs « suggérés » : le sujet voit l’objet pour la première fois et décide de l’acheter pour la nouveauté ou autres • Achats compulsifs « purs » : achats complètement imprévisibles

Quels objets? (Christenson 1994) • vêtements (94% des cas) • chaussures (95%) • bijoux

Quels objets? (Christenson 1994) • vêtements (94% des cas) • chaussures (95%) • bijoux (42%) • produits de beauté ( 35%) • antiquités (25%) • disques (22%) • automobiles (17%) • appareils vidéos, audio , informatiques (15%) • livres (12%) • objets d’arts (4%)

Caractéristiques spécifiques des achats compulsifs Accomplissement solitaire Souvent des cadeaux à soi même ou

Caractéristiques spécifiques des achats compulsifs Accomplissement solitaire Souvent des cadeaux à soi même ou pour les autres Souvent choisis en fonction de l’image sociale associée Investissement de la situation d’achat (1/3 achats considérés comme une occasion exceptionnelle à ne pas manquer) • Objet a moins d’intérêt que la situation d’achat • Objets acquis souvent moins utilisés que prévus • •

Comparaison de l’achat chez les témoins et les acheteurs compulsifs (Lejoyeux 1999)

Comparaison de l’achat chez les témoins et les acheteurs compulsifs (Lejoyeux 1999)

Comparaison de l’achat chez les témoins et les acheteurs compulsifs (Lejoyeux 1999)

Comparaison de l’achat chez les témoins et les acheteurs compulsifs (Lejoyeux 1999)

Des conséquences lourdes : Le surendettement • L’endettement toucherait 83% des acheteurs compulsifs •

Des conséquences lourdes : Le surendettement • L’endettement toucherait 83% des acheteurs compulsifs • Honte, culpabilité >> comme la maladie physique chez le patient alcoolo-dépendant, le surendettement ne suffit pas à stopper le comportement problématique. Au contraire, c’est un « drame » de plus, un échec, qui peut alimenter le besoin de se faire plaisir, la compulsion • Vol d’argent à l’entourage ou au travail • Question de la curatelle (formes sévères et à la demande du patient)

Comorbidités • Association régulière à d’autres troubles psychiatriques (Black 1998) - alcoolodépendance (18 %)

Comorbidités • Association régulière à d’autres troubles psychiatriques (Black 1998) - alcoolodépendance (18 %) - drogues illicites (22%) - dépression (61%) (achats compulsifs chez 32% des dépressifs. 90% des acheteurs sont déprimés, selon Mc Elroy) - attaques de panique (15 %) - boulimie (9%) • Antécédents familiaux plus fréquents de dépression et d’alcoolodépendance

Achats compulsifs et personnalité (1) • Association fréquente trouble de la personnalité et achats

Achats compulsifs et personnalité (1) • Association fréquente trouble de la personnalité et achats compulsifs • Schlosser et al (1994) : 60 % ont un trouble de la personnalité (22% obsessionnelle, 15% évitante 15% borderline) • Pas de personnalité spécifique • Des dimensions de personnalité fréquemment associées – Impulsivité – Recherche de sensation – Faible assertivité, faible estime de soi

Achats compulsifs et personnalité (2) Narcissique, dépendante, hystérique – Achat = mode de satisfaction

Achats compulsifs et personnalité (2) Narcissique, dépendante, hystérique – Achat = mode de satisfaction immédiate de besoins de réassurance. Impression de toute-puissance – Dimension narcissique des achats de vêtement, de produits de beauté Etat-limite – Comportements impulsifs (dépenses inconsidérées, vols, conduite automobile à risque, abus de drogues, boulimie) – Modalités relationnelles particulières (labilité affective, alternance de sentiments excessifs d'amour et de haine. . . ) Personnalité antisociale – Troubles des conduites (vols, agressions, vandalisme, fugues, rixes) apparus avant quinze ans – Difficultés à tolérer la frustration et à contrôler l'impulsivité, l'irritabilité et l'agressivité

Achats compulsifs équivalent du TOC ? – Argument en faveur : • Envie d'achat

Achats compulsifs équivalent du TOC ? – Argument en faveur : • Envie d'achat = obsession anxiogène, intrusive, envahissante que le sujet essaie en vain de chasser. Soulagement des affects négatifs au moment de la dépense • Résistance = Lutte anxieuse – Argument en défaveur : • Caractère hédonique et risqué du comportement d'achat

Achats compulsifs équivalent d’un trouble du contrôle des impulsions ? • Arguments en faveur

Achats compulsifs équivalent d’un trouble du contrôle des impulsions ? • Arguments en faveur : – Troubles du comportement répétés, impulsions irrésistibles, tension avant le passage à l'acte, apaisement après – Association à d'autres troubles du contrôle des impulsions

Achats compulsifs, une forme de boulimie ? • Clinique : – Evacuation chez le

Achats compulsifs, une forme de boulimie ? • Clinique : – Evacuation chez le boulimique et l'acheteur (objets donnés, rendus, vendus, jetés) • Association fréquente (Faber et coll 1995) chez 197 femmes obèses : – 15 % des obèses boulimiques contre seulement 4, 4 % des obèses non boulimiques présentent des achats compulsifs(p<0, 05) – 54, 2 % des acheteurs compulsifs et 20, 8 % des témoins présentent des accès boulimiques (p <0, 05)

Diagnostics différentiels • • • Collectionnisme (un groupe d’objet idolâtré) Accumulateurs (amasser pour se

Diagnostics différentiels • • • Collectionnisme (un groupe d’objet idolâtré) Accumulateurs (amasser pour se rassurer sans forcément acheter – e x: coupures de presse), ne pas savoir jeter Manie (excessif en tout : logorrhée, tachypsychie, mégalomanie, hyperactivité, insomnie, boulimie, chaleur…) Délire (achats pour des motifs bizarres) Démence (perte de la valeur de l’argent, oubli d’avoir déjà acheté)

Modèles explicatifs • Moyen de restaurer l’équilibre intrapsychique (Krueger 1988) • Personnalités névrotiques présentant

Modèles explicatifs • Moyen de restaurer l’équilibre intrapsychique (Krueger 1988) • Personnalités névrotiques présentant dépression, faible estime de soi (De la Gandara 1993) • Achats pour consoler l’enfant que le sujet a été « cadeaux à travers le temps » ou moyen de retrouver à travers l’objet le bonheur et la sécurité de l’enfance • Agressivité à travers l’achat et dimension masochiste, conduite d’échec, nécessité de se mettre en danger

Quelques déterminants de l’achat compulsif Dimensions agressives Intolérance à la frustration Recherche de sensation

Quelques déterminants de l’achat compulsif Dimensions agressives Intolérance à la frustration Recherche de sensation Tendance à la répétition des séquences comportementales Réparation narcissique Lutte contre la dysphorie Surinvestissement du pouvoir des objets Recherche de consolation dans l’acquisition (troubles anxiodépressifs associés), d’effets euphorisants • Hypersensibilité au contexte d’achat (vendeur, pub) • •

Théorie de l’apprentissage (1) Le conditionnement classique L’apprentissage résulte de l’association répétée d’un stimulus

Théorie de l’apprentissage (1) Le conditionnement classique L’apprentissage résulte de l’association répétée d’un stimulus neutre (conditionnel) avec un stimulus qui évoque une réponse (inconditionnel) de sorte que le stimulus conditionnel en vient finalement à évoquer la réponse

Théorie de l’apprentissage (2) Conditionnement opérant L’apprentissage résulte des conséquences d’une action du sujet

Théorie de l’apprentissage (2) Conditionnement opérant L’apprentissage résulte des conséquences d’une action du sujet et de ses effets sur l’environnement Apprentissage social L’apprentissage repose sur la prise de modèles, l’identification et les interactions humaines

Approches cognitives • Les phénomènes cognitifs participent à la détermination des comportements • Le

Approches cognitives • Les phénomènes cognitifs participent à la détermination des comportements • Le traitement de l’information dépend de structures cognitives qui transforment les informations en événements cognitifs qui déclenchent ou maintiennent les comportements • Les troubles psychopathologiques résultent d’une altération du traitement de l’information

Théories cognitives et comportementales de l’achat compulsif • Achats compulsifs provoqués et maintenus par

Théories cognitives et comportementales de l’achat compulsif • Achats compulsifs provoqués et maintenus par des phénomènes de l’ordre du conditionnement • Effet « positif » de l’achat retenu par le psychisme comme un moyen pour faire face

Conditionnement opérant • Expérience de l'effet contra-dépressif de l'achat chez le déprimé = induction

Conditionnement opérant • Expérience de l'effet contra-dépressif de l'achat chez le déprimé = induction de conditionnement • La survenue ultérieure de symptômes dépressifs est perçue comme une incitation à acheter • Amélioration transitoire de l'humeur pendant l'achat : valeur de gratification ou de renforcement positif pérennise le comportement • Fin de l'achat compulsif : dépression ou de culpabilité favorisant une nouvelle séquence d'achat • « Cercle vicieux comportemental » : la dépression aggrave l'achat qui aggrave la dépression

Modèle cognitif de maintien des addictions de Beck et Coll. Stimulus - interne externe

Modèle cognitif de maintien des addictions de Beck et Coll. Stimulus - interne externe Attentes Croyances Poursuite/reprise de la consommation Pensées automatiques Recherche de la substance (action) Craving Pensées permissives

Modèle de Beck appliqué aux achats Humeur triste Coup de blues Achats On est

Modèle de Beck appliqué aux achats Humeur triste Coup de blues Achats On est moins triste quand on s’achète qq chose Acheter me fera plaisir Recherche d’argent Aller dans le magasin Craving J’ai bien le droit de me Faire plaisir

Exemples de pensées associées aux achats compulsifs Pensées automatiques : « Je vais faire

Exemples de pensées associées aux achats compulsifs Pensées automatiques : « Je vais faire une affaire » « Je ne l’ai pas cela, dans cette couleur» « J’ai pris du poids » « Je n’ai rien à me mettre » Pensées permissives : « Payer en 3 fois » « Sinon il ne l’auront plus » « Je pourrais toujours l’échanger ou le revendre »

Une pathologie de la relation à l’argent • L’argent, objet tabou qui exerce à

Une pathologie de la relation à l’argent • L’argent, objet tabou qui exerce à la fois fascination et répulsion • Le manque d’argent associé à l’exclusion • Des fausses croyances concernant l’argent – « Seul l’argent permet d’obtenir le respect et l’admiration » – « Dépenser me permet d’être bien » – « Plus je dépense, plus je suis riche, plus j’existe aux yeux des autres » – « Etre au top dans ma présentation, quitte à acheter chaque semaine de nouvelle tenues est la seule manière d’être reconnu comme compétent au travail »

Facteurs biologiques (génétiques, physiologiques et cérébraux) • Antécédents familiaux • Comorbidité entre addiction aux

Facteurs biologiques (génétiques, physiologiques et cérébraux) • Antécédents familiaux • Comorbidité entre addiction aux achats et autres TCI • Fréquence plus importante d’achats et TCI chez les sujets avec troubles organiques et cérébrolésés • Certains médicaments comme les IRS améliorent les déficits d’activation cérébrale

Facteurs psychologiques, variables de personnalité • • Estime de soi basse Anxiété Dépression Besoin

Facteurs psychologiques, variables de personnalité • • Estime de soi basse Anxiété Dépression Besoin d’approbation, de reconnaissance Colère Fantaisie, imagination Motivation de vengeance

Facteurs sociologiques • Plus d’incidence dans les pays où les opportunités d’achats sont fortes

Facteurs sociologiques • Plus d’incidence dans les pays où les opportunités d’achats sont fortes • Plus d’incidence chez les femmes • Messages publicitaires sur l’acquisition d’objets comme solution des problèmes personnels • Développement du consumérisme et absence de conscience sociale quant à l’achat • Désintégration sociale comme conséquence négative de la société de consommation

Facteurs neurobiologiques • Probablement circuits similaires aux autres addictions comportementales impliquant le circuit de

Facteurs neurobiologiques • Probablement circuits similaires aux autres addictions comportementales impliquant le circuit de la récompense mais pas de preuve

Les échelles d’évaluation • Auto-questionnaires des achats compulsifs : QEVA ou questionnaire d’évaluation des

Les échelles d’évaluation • Auto-questionnaires des achats compulsifs : QEVA ou questionnaire d’évaluation des achats de Adès. J et Lejoyeux. M (1997 ) Compulsive Buying Scale Test de dépistage de Echeburua

Test de dépistage (Echeburua 1999) 1. Croyez vous que vous avez un problème de

Test de dépistage (Echeburua 1999) 1. Croyez vous que vous avez un problème de contrôle avec vos achats ? 2. Vous sentez vous coupable d’avoir acheté ou dépensé plus que ce que vous aviez planifié ou d’avoir acquis des objets non nécessaires ? 3. Avez-vous essayé d’arrêter d’acheter sans y parvenir ? 4. Avez-vous tendance à utiliser des prêts et des crédits pour faire des achats ou pour payer des dettes ? 5. Essayez-vous d’occulter ou mentir sur le prix de ce que vous avez acheté pour éviter les reproches de votre entourage ?

Questionnaire d’achats compulsifs d’Adès et Lejoyeux (1)

Questionnaire d’achats compulsifs d’Adès et Lejoyeux (1)

Questionnaire d’achats compulsifs d’Adès et Lejoyeux (2)

Questionnaire d’achats compulsifs d’Adès et Lejoyeux (2)

Conclusion • L’addiction comportementale pour être reconnue comme telle, doit entraîner une souffrance significative

Conclusion • L’addiction comportementale pour être reconnue comme telle, doit entraîner une souffrance significative personnelle ou sociale et relève donc du soin • Certaines « nouvelles addictions » semblent valides, d’autres plus discutables • Risque de médicalisation de l’excès

PRISE EN CHARGE DES ACHATS COMPULSIFS

PRISE EN CHARGE DES ACHATS COMPULSIFS

I - INTRODUCTION

I - INTRODUCTION

La demande de soins • Souvent tardive, encouragée ou suscitée par l’entourage • Parfois

La demande de soins • Souvent tardive, encouragée ou suscitée par l’entourage • Parfois à l’occasion d’un autre trouble psychiatrique • Proposée par les services sociaux, sollicités pour un secours financier ou un dossier de surendettement qui leur apparaît atypique

L’entourage • Souvent point de vue « moral » , propos culpabilisants ou stigmatisants

L’entourage • Souvent point de vue « moral » , propos culpabilisants ou stigmatisants : « elle ne fait pas d’effort » ; « c’est un manque de volonté » • Demande de mise en place rapide d’une mesure de protection • Pessimisme sur l’évolution et les possibilités de traitement • Réactions d’agressivité et de découragement pourront être entendues et apaisées dès le premier entretien

Traitement des comorbidités • Temps important du traitement • La comorbidité est fréquente, en

Traitement des comorbidités • Temps important du traitement • La comorbidité est fréquente, en particulier avec la dépression et autres conduites addictives

Traitement pharmacologique • Quelques études avec des IRS montrent des résultats peu concluants du

Traitement pharmacologique • Quelques études avec des IRS montrent des résultats peu concluants du fait de limites méthodologiques : – 2 études sous fluvoxamine (Floxyfral) en double aveugle contre placebo n’ont pas montré de différence significative – Une étude sous citalopram (Seroplex) en ouvert suivie d’une phase d’interruption en double aveugle montre de meilleurs résultats sous citalopram mais non significatif du fait de la taille de l’échantillon • Quelques petites études en ouvert ont rapporté une amélioration sous citalopram et sous naltrexone

II - TRAITEMENTS PSYCHOTHERAPEUTIQUES

II - TRAITEMENTS PSYCHOTHERAPEUTIQUES

Les thérapies cognitives et comportementales • Efficacité largement prouvée dans la prise en charge

Les thérapies cognitives et comportementales • Efficacité largement prouvée dans la prise en charge des comportements addictifs • Plusieurs études prometteuses concernant les TCC des achats compulsifs – Etude Mitchell (2006) 28 patients ont bénéficié de 12 séances de TCC pendant 10 semaines A 6 semaines réduction significative du nombre d’épisodes d’achats et du temps passé par rapport au groupe témoin, amélioration maintenue à 6 mois – Etude de Mueller (2008) sur 31 patients Amélioration maintenue à 6 mois

Objectif des TCC • Evaluation des dépendances comportementales • Restauration d’un comportement d’achats normal,

Objectif des TCC • Evaluation des dépendances comportementales • Restauration d’un comportement d’achats normal, non excessif. L’achat doit reprendre sa fonction utilitaire, désacralisé, « dépouillé de ses significations irrationnelles » • « Découplage » entre facteur conditionnant et comportement, correction des croyances erronées • Restauration de l’estime de soi, affirmation de soi • Prise en charge des troubles anxio-dépressifs associés • Gestion des émotions et développement de nouvelles stratégies de coping • Gestion des conséquences financières

1 - Diagnostic

1 - Diagnostic

Diagnostic • Achats compulsifs : critères Mc Elroy • Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI)

Diagnostic • Achats compulsifs : critères Mc Elroy • Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) : pas d’autres diagnostics • Axe II : personnalité antisociale (DSM IV), l’échelle MMPI-2

2 - Ligne(s) de base

2 - Ligne(s) de base

Ligne(s) de base • Questionnaire des Achats Compulsifs d’Adès et Lejoyeux : 19 items

Ligne(s) de base • Questionnaire des Achats Compulsifs d’Adès et Lejoyeux : 19 items • Une passation lors de la première consultation : score>10 • Cette échelle sera proposée tous les deux mois lors de la consultation • MADRS, Hamilton…

3 - Analyse fonctionnelle

3 - Analyse fonctionnelle

Analyse fonctionnelle (définition) • Etude des relations entre les « comportementsproblèmes » , les

Analyse fonctionnelle (définition) • Etude des relations entre les « comportementsproblèmes » , les pensées, les émotions et l’environnement social et physique • Grilles d’analyse fonctionnelle

Analyse fonctionnelle (objectif) • Recueil des données permettant l’élaboration et la formation d’hypothèses sur

Analyse fonctionnelle (objectif) • Recueil des données permettant l’élaboration et la formation d’hypothèses sur : - les déterminants - les facteurs d’apparition/de maintien des comportements problèmes du patient

Analyse fonctionnelle • N’est pas un diagnostic • Modèle interactif permettant de mettre en

Analyse fonctionnelle • N’est pas un diagnostic • Modèle interactif permettant de mettre en lien le comportement problème avec les cognitions et émotions ainsi qu’à ses antécédents et à ses conséquences

Exemple AF (synchronique) • • Situation : Conflit avec sa fille Emotions/sensations : Tristesse,

Exemple AF (synchronique) • • Situation : Conflit avec sa fille Emotions/sensations : Tristesse, colère Cognitions : Ma fille a été épouvantable avec moi, j’ai bien mérité de me faire un petit cadeau Il faut que j’achète quelque chose pour me calmer et me consoler Signification : les objets sont un remède à mes maux, « un doudou » Imagerie : une protection, un bouclier Comportement : Achat impulsif d’objets (vêtements, chaussures, cosmétiques) en quantité importante avec perte de contrôle Conséquences : A court terme : Diminution de la colère, et de la tristesse juste après l’achat (sortie du magasin) A long terme : Culpabilité et honte, maintien d’une mauvaise estime de soi et de l’affect dépressif, Difficultés financières (incapacité à payer le loyer, dossier de sur endettement) Anticipation : Acheter me permettra d’oublier mes problèmes et d’être moins triste

Grille SECCA (Cottraux, 1985) synchronie

Grille SECCA (Cottraux, 1985) synchronie

Exemple AF (diachronique) • Données structurelles : Antécédents de tentative de suicide Angoisse d’abandon

Exemple AF (diachronique) • Données structurelles : Antécédents de tentative de suicide Angoisse d’abandon suite au décès du grand père, du départ du frère ainé, et du placement en famille d’accueil Antécédent d’alcoolodépendance et de dépression chez le père Faible assertivité, susceptibilité à l’ennui, sentiment chronique de vide • Facteurs initiaux : Argent de poche, premiers salaires Accès à de nouveaux moyens de paiement (carte bancaire, chéquier) • Facteurs de maintien : Syndrome dépressif, dépendance affective, mauvaise interaction avec sa fille, faible assertivité • Facteurs précipitants Divorce, difficultés relationnelles au travail, licenciement, condamnation, conflits avec sa fille

4 - Analyse de la demande

4 - Analyse de la demande

Analyse de la demande • Après avoir construit l’analyse fonctionnelle • Demande d’arrêt du

Analyse de la demande • Après avoir construit l’analyse fonctionnelle • Demande d’arrêt du comportement d’achat compulsif • Retrouver un équilibre entre ses capacités financières, ses besoins réels et la dimension de plaisir, une relation plus sereine vis-à-vis des achats, et pouvoir rembourser les dettes contractées • Améliorer son humeur dépressive

5 - Prise en charge

5 - Prise en charge

A - Entretien motivationnel • Faire émerger la motivation intrinsèque +++ • Désamorcer les

A - Entretien motivationnel • Faire émerger la motivation intrinsèque +++ • Désamorcer les résistances tout en respectant sa liberté de choix et de décision afin de contourner la résistance • Encourager le malade à envisager lui-même les aspects de son comportement qui peuvent être problématiques • Acronyme : OVER • Mettre le patient face à ses contradictions, et au décalage entre sa motivation et les actions réellement entreprises • Balance décisionnelle

Exemple de balance décisionnelle AVANTAGES DE POURSUIVRE LES ACHATS COMPULSIFS INCONVENIENTS DE POURSUIVRE LES

Exemple de balance décisionnelle AVANTAGES DE POURSUIVRE LES ACHATS COMPULSIFS INCONVENIENTS DE POURSUIVRE LES ACHATS COMPULSIFS Plaisir Conséquences financières Sentiment d’exister Conflits familiaux Se sentir mieux Modèle inadapté pour les enfants Bouffée d’oxygène Culpabilité Paraitre « une bourgeoise » Mensonges Lutter contre l’ennui Soulager une idée obsédante

B - Contrat thérapeutique • Construit par le thérapeute en collaboration avec le patient

B - Contrat thérapeutique • Construit par le thérapeute en collaboration avec le patient • Information sur les TCC • Objectif d’abstinence complète : consultation médicale + groupe de parole jeu • Thérapie (10 Cs) + Consolidation (10 Cs) • Registre d’achat • Taches comportementales

Exemple de registre d’achats Date anxiété humeur Envie d’achat Achats objet ? Prix ?

Exemple de registre d’achats Date anxiété humeur Envie d’achat Achats objet ? Prix ? Facteur déclenchant Pensées permissives stratégies

C - Entretien avec les proches • Les achats compulsifs : une maladie /

C - Entretien avec les proches • Les achats compulsifs : une maladie / un manque de volonté • Exposition des modalités de prise en charge • Les relations interpersonnelles • Eviter d’être infantilisante pour le patient, et veiller à renforcer les moments positifs.

D – Psycho-éducation • Objectif : apporter une connaissance sur le trouble et de

D – Psycho-éducation • Objectif : apporter une connaissance sur le trouble et de ses conséquences sur le sujet et les proches • But : améliorer la qualité de vie • Bonne représentation de la maladie addictive permettra de mieux gérer les situations à risque, de savoir quand consulter son thérapeute et reconnaître les signaux d’alerte à risque de rechute • Parler des achats compulsifs à son entourage, afin de leur faire comprendre la maladie addictive • Accepter de remettre en cause certaines habitudes de vie et adapter son environnement • Lectures, informations…

E - Identifier les situations à risque • Feuilleter un catalogue de vêtements :

E - Identifier les situations à risque • Feuilleter un catalogue de vêtements : 1/10 • Voir une publicité de vêtements ou de cosmétiques à la télévision : 2/10 • Recevoir un e-mail d’offre promotionnelle : 3/10 • Recevoir un carton d’invitation pour des soldes privées 4/10 • Versement du salaire : 5/10 • Etre invitée à une soirée ou à un diner : 6/10 • Dispute avec sa fille : 7/10 • Passer devant un grand magasin 8/10 • Se retrouver seule dans les Grands Magasins (Printemps, Galeries Lafayette) : 9/10 • Toucher un vêtement : 10/10

F - Travail comportemental • Activation comportementale • Evitement des stimuli et des lieux

F - Travail comportemental • Activation comportementale • Evitement des stimuli et des lieux à risque Ne pas se rendre seul dans les grands magasins Changer d’email et de numéro de téléphone Confier la carte bleu, avoir de petites sommes en espèces • Elaboration du plan d’urgence • Distinction faux pas/rechute • Séances de relaxation

G - Prise en charge cognitive (1/2) • Restructuration cognitive

G - Prise en charge cognitive (1/2) • Restructuration cognitive

G - Prise en charge cognitive (2/2) • L’exposition en imagination • Le questionnement

G - Prise en charge cognitive (2/2) • L’exposition en imagination • Le questionnement socratique conduira le malade à s’interroger sur ses convictions, ses croyances et ses attentes, et à les remettre en cause • Les techniques de la flèche descendante et les techniques de résolution de problème : identifier les schémas cognitifs et les assouplir

H - Autres mesures : Gestion d’un budget • Carnet dépenses/recettes mensuelles • Modifications

H - Autres mesures : Gestion d’un budget • Carnet dépenses/recettes mensuelles • Modifications des virements automatiques • Confier la carte bleu, petites sommes en espèces • Assistance sociale • Mesures de protection

III - Exemples de programme de prise en charge

III - Exemples de programme de prise en charge

Programme de prise en charge TCC (1) (Romo 2007) • Programme en 10 séances

Programme de prise en charge TCC (1) (Romo 2007) • Programme en 10 séances • Proposé après plusieurs entretiens afin d’effectuer l’anamnèse, l’analyse fonctionnelle et le passage de questionnaires d’évaluation. • Information sur les TCC • Association à des séances de groupes utilisant des techniques motivationnelles

Programme de prise en charge TCC (2) (Romo 2007) Séance 1 : Analyse fonctionnelle,

Programme de prise en charge TCC (2) (Romo 2007) Séance 1 : Analyse fonctionnelle, prise de conscience de la maladie, lien émotions-cognitions-comportements, registre d’achats, soutien de l’entourage Séance 2 : Examen du registre d’achat à chaque séance. Planification des achats (contrôle des stimulus, budget hebdomadaire, paiements en espèce), introduction relaxation et exposition en imagination Séance 3 : Relaxation et exposition en imagination Séance 4 : Repérage d’état émotionnels pouvant déclencher les achats, Réflexion sur les processus de pensée qui altèrent l’état émotionnel et conduisent au comportement d’achat. Identification des pensées dysfonctionnelles liées aux achats Séance 5 : Résolution de problème, travail sur les pensées automatiques et alternatives. Recherche d’expérience confirmant puis invalidant les pensées automatiques

Programme de prise en charge TCC (3) (Romo 2007) Séance 6 : Travail sur

Programme de prise en charge TCC (3) (Romo 2007) Séance 6 : Travail sur l’image de soi, la dévalorisation, le perfectionnisme. Recherche des points positifs et négatifs dans la gestion des situations Séance 7 : Affirmation de soi avec jeux de rôle et exposition en imagination. Travail sur demandes, refus critiques et compliments. Information sur les styles de communication Séance 8 : Travail sur l’assertivité en situation d’achat Séance 9 : Résolution de situations problématiques ou d’urgence, différents niveau de gravité, importance de l’anticipation et de demander de l’aide. Recherche de situation où ils ont eux même apporté de l’aide Séance 10 : Bilan et perspectives. Evaluation des changements à l’aide d’échelles.