Day Crations rflexives 2015 Nous avons en Occident

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Day Créations réflexives 2015

Day Créations réflexives 2015

Nous avons en Occident une image inquiète du Pakistan : ■ 190 millions d’habitants,

Nous avons en Occident une image inquiète du Pakistan : ■ 190 millions d’habitants, dont l’islam est la religion pour un peu plus de 95% de la population. Selon le Pew Research Center, c’est le pays de la planète qui compte la plus forte population musulmane après l’Indonésie. ■ L’antagonisme millénaire opposant les musulmans sunnites (75%) et les musulmans chiites (20%) se manifeste jusque dans les attaques sanglantes de mosquées qui font chaque fois des dizaines de morts et de blessés. ■ Les minorités religieuses (hindouisme, christianisme, bouddhisme) sont souvent victimes d’attaques et de persécutions. ■ Les talibans n’hésitent pas à détruire les écoles et à s’en prendre à des enfants – les cas les plus célèbres sont celui de Malala Yousafzai (Prix Nobel de la paix 2014) et celui de l’attaque terrifiante contre une école de Peshawar, le 16 décembre 2014, qui s’est soldée par l’assassinat de 132 jeunes écoliers. ■ On a même vu, en septembre 2012, le ministre pakistanais des chemins de fer promettre 100. 000 $ à quiconque tuerait le réalisateur du film L’innocence des musulmans – un film qu’il jugeait blasphémateur et outrageant pour Mahomet. ■ C’est du Pakistan qu’a été lancée en 2006 la fatwa contre le journaliste danois qui avait caricaturé Mahomet et que sa tête a été mise à prix pour 1 million $. Mais dans ce pays dur et intransigeant où les islamistes imposent la charia, il arrive de rencontrer des esprits libres et contestataires. En 2011, par exemple, le journaliste Emmanuel Derville rapportait qu’un clip musical réalisé par trois jeunes Pakistanais (le groupe Beyghairat Brigade) et ridiculisant les mollahs, les militaires, les islamistes et les analystes politiques, faisait un carton dans le pays et avait été vu plus de 500. 000 fois sur You. Tube. La même année, la journaliste Michèle Ouimet racontait dans un article du quotidien La Presse la vie de Gulzar Alam, un chanteur pakistanais autrefois connu et adulé qui fut ensuite victime de menaces, d’attaques et de tentative de meurtre pour avoir été un artiste; si son talent a fini par être reconnu et toléré par les autorités civiles de sa province et qu’il peut de nouveau se produire dans des mariages et au théâtre, il doit demeurer le plus discret possible car il sait que les menaces à son endroit ne sont pas terminées. Parmi les 190 millions de Pakistanais, il existe forcément, comme dans n’importe quel autre pays, des individus originaux ayant un style de vie non-conformiste et différent. C’est ce type de personnes que ce diaporama présente et je suis d’ores et déjà convaincu que cela va surprendre. R. Day

Un autre visage du Pakistan Les transgenres et travestis de Rawalpindi

Un autre visage du Pakistan Les transgenres et travestis de Rawalpindi

Le jour, le jeune Pakistanais Waseem Akram (au centre de l’image) vend des accessoires

Le jour, le jeune Pakistanais Waseem Akram (au centre de l’image) vend des accessoires pour téléphones dans une boutique de Rawalpindi.

Mais le soir, Waseem Akram, 27 ans, se maquille, revêt des vêtements féminins et

Mais le soir, Waseem Akram, 27 ans, se maquille, revêt des vêtements féminins et devient «Rani» . Il ne se voit pas comme un transgenre mais comme un homme qui aime danser et a surtout besoin d’argent pour profiter d’une vie meilleure. Se déguiser en femme est le moyen qu’il a choisi pour réaliser ses objectifs. «Danser dans des mariages, des parties et des évènements privés me permet de gagner beaucoup plus d’argent que de travailler dans une boutique» , a-t-il confié à l’agence Associated Press.

Dans ce pays très conservateur, les transgenres et les travestis sont régulièrement pris à

Dans ce pays très conservateur, les transgenres et les travestis sont régulièrement pris à partie, et ce même si les autorités leur ont accordé le droit, en 2011, de ne pas préciser de genre sur leurs cartes d’identité. Ils ont le droit de vote et plusieurs d’entre eux se sont même présentés à des élections locales. Les transgenres ne sont pas tous des jeunes. Bakhtawar Ijaz, qu’on voit ici enfilant une brassière, a 43 ans.

Les transgenres et travestis pakistanais (désignés par le terme «hijra» dans la langue panjabi)

Les transgenres et travestis pakistanais (désignés par le terme «hijra» dans la langue panjabi) doivent néanmoins braver les interdits religieux et sociaux et vaincre leurs peurs afin de s’habiller en femmes pour des événements privés. Il existe pourtant une tradition de «hijra» qui date de plusieurs siècles au Pakistan. Lors de parties et de grandes célébrations, les femmes et les hommes sont souvent séparés; c’est pourquoi, il arrive que les hommes sont souvent accompagnés de transgenres ou de travestis, car cela est plus facilement toléré et accepté. Sur cette photo, Bakhtawar Ijaz coiffe sa perruque devant la fenêtre de son logement.

 «Je suis un homme très timide. On me suit toujours du regard quand

«Je suis un homme très timide. On me suit toujours du regard quand je quitte l’appartement que j’habite avec quelques amis qui sont danseurs comme moi. Être avec eux, c’est comme être en famille. Quand je suis parmi eux, je me sens en sécurité, respecté et renforcé. » (Bakhtawar Ijaz, 43 ans)

Bien des transgenres ont préféré quitter les villages où ils vivaient pour se soustraire

Bien des transgenres ont préféré quitter les villages où ils vivaient pour se soustraire à l’hostilité de leur entourage et se fondre dans l’anonymat relatif que les grandes villes du Pakistan leur offrent.

Amjad Mahmoud, 44 ans, capté dans un miroir par le photographe M. Muheisen.

Amjad Mahmoud, 44 ans, capté dans un miroir par le photographe M. Muheisen.

Les transgenres mènent une vie compliquée : tolérés et même demandés en tant que

Les transgenres mènent une vie compliquée : tolérés et même demandés en tant que danseurs lors de célébrations, ils sont par ailleurs pris pour cibles. Certains quêtent tandis que d’autres gagnent un peu d’argent en bénissant des nouveau-nés – une croyance chez certains hindous veut en effet que les prières des personnes du «troisième sexe» soient davantage entendues.

Arfeen Nasa, avant et après sa transformation.

Arfeen Nasa, avant et après sa transformation.

Riasat Hussain, avant et après sa transformation.

Riasat Hussain, avant et après sa transformation.

Des hommes lancent des roupies à un jeune homme déguisé en femme qui danse

Des hommes lancent des roupies à un jeune homme déguisé en femme qui danse pour eux.

Documentation ▪ Emmanuel Derville, «Pakistan – Une chanson anti-islamiste fait un carton» , La

Documentation ▪ Emmanuel Derville, «Pakistan – Une chanson anti-islamiste fait un carton» , La Presse, le 23 décembre 2011. http: //www. lapresse. ca/international/asie-oceanie/201112/22/01 -4480135 -une-chanson-anti-islamiste-fait-un-tabac-au-pakistan. php ▪ Michèle Ouimet, «La vie sabotée de Gulzar Alam» , La Presse, le 14 mai 2011. http: //www. lapresse. ca/international/asie-oceanie/201105/13/01 -4399406 -une-vie-ruinee-par-les-islamistes. php ▪ Site Web de Paris Match, «Immersion parmi les transgenres pakistanais» , le 21 janvier 2015. ▪ Nicole Crowder, «Leading a double life in Pakistan» , The Washington Post, le 24 février 2015. Illustrations Muhammed Muheisen / AP / SIPA (Ces photos ont été publiées sur le site Web de Paris Match le 21 janvier 2015 et sur le site Web du Washington Post le 24 février 2015). Photographe jordanien dirigeant le bureau photo pour l’Associated Press à Islamabad, Muhammed Muheisen est parvenu à gagner la confiance de ce petit cercle d’hommes de Rawalpindi que l’on voit dans ce diaporama. En 2005 et 2013, il a remporté le Prix Pulitzer de la photo d’actualité pour ses reportages en Irak et en Syrie. Musique instrumentale pakistanaise prise sur You. Tube. Conception R. Day Mai 2015

Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com

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