Day Crations rflexives 2014 Dans mes souvenirs denfance

Day Créations réflexives 2014

Dans mes souvenirs d’enfance, figure «le bon pape Jean XXIII» . Il faut dire que pour les personnes nées comme moi dans les premières années de la décennie 1950, il fut le premier Souverain Pontife dont nous prîmes vraiment conscience et dont nous pûmes garder un souvenir tangible. Et puis ce vieillard bedonnant à la démarche un peu lourde mais avec un visage toujours souriant ressemblait bien davantage à un grand-père qu’à un Pontifex Maximus intimidant. À cette époque où les moyens de communication n’étaient en rien comparables à ceux d’aujourd’hui, la figure de ce pape aurait pu demeurer fort lointaine de nous et sa vision du monde restée à bonne distance des bouleversements et changements qui avaient profondément marqué la première moitié du 20 e siècle et en préfiguraient déjà bien d’autres pour les années à venir. Il est aujourd’hui unanimement admis que les cardinaux qui l’ont élu pape le 28 octobre 1958 avaient à la fin convenu de porter leur choix sur un cardinal plutôt âgé, dont le pontificat ne serait pas trop long et qui surtout laisserait les choses comme elles étaient sans faire de vagues. Le fameux «pape de transition» , comme on a dit. Nous savons maintenant qu’ils se sont bien trompés à son sujet. Dès le début de son pontificat, Jean XXIII a plutôt parlé d’œcuménisme, d’ouverture de l’Église à la modernité, de mise à jour du catholicisme. Et afin d’accomplir tout cela, il a convoqué le concile Vatican II. Pour les catholiques pratiquants dont les rites et les prières en latin semblaient à jamais immuables, les transformations découlant du concile – et donc de la volonté de Jean XXIII – furent considérables et sont restées imprégnées dans leur mémoire. De tous les pontificats des 19 e, 20 e et 21 e siècles, celui de Jean XXIII est recensé parmi les plus brefs (tout juste cinq ans). Pourtant, un grand nombre d’historiens le qualifient de «pontificat le plus lumineux de notre époque» – un pontificat possiblement plus «lumineux» que celui de Jean-Paul II, ce dernier ayant été un pape fortement «politique» et aux vues conservatrices alors que Jean XXIII fut un pape davantage «spirituel» et aux idées libérales. Ce diaporama en cinq chapitres présente Angelo Giuseppe Roncalli – dorénavant saint Jean XXIII – en paroles et en images: des paroles et des images qui aident à comprendre pourquoi les chrétiens ont vu et continuent encore aujourd’hui de voir en lui ce qu’ils souhaitent qu’un pape soit. Les réflexions et pensées de Jean XXIII, tout comme ses gestes, expliquent aussi pourquoi, déjà de son vivant, catholiques et croyants tout comme non chrétiens et non croyants l’avaient surnommé «le bon pape» – un éloge et un hommage qu’aucun Souverain Pontife, avant comme après lui, ne s’est jamais vu décerner. R. Day

Saint Jean XXIII

Quatrième partie Aux portes de la sainteté

Le mardi après-midi 28 octobre 1958, cela fait maintenant quatre jours que les cinquante et un cardinaux électeurs sont cloîtrés dans la Chapelle Sixtine. Ils ont tenu dix votes non concluants, le Sacré Collège demeurant divisé sur le choix souhaitable. Pour autant qu’on sache, trois tendances se sont manifestées: les conservateurs souhaitent un pape qui poursuivra les politiques de Pie XII; les novateurs espèrent un pape d’un style différent, capable de jeter «un pont entre les classes et les nations» , comme l’a dit le cardinal Bacci dans l’allocution précédant la fermeture des portes; et un troisième groupe songe à un «pape de transition» , ce qui permettrait d’attendre et de voir venir.

Finalement à l’issue du onzième scrutin, à la soixante-treizième heure du conclave, le cardinal patriarche de Venise Angelo Giuseppe Roncalli recueille trente-huit voix, soit un peu plus deux tiers des voix plus une requises en vertu de la Constitution promulguée par Pie XII en 1946. Il a 77 ans. Il faut cependant dire que sur les cinquante et un cardinaux électeurs, vingt-quatre étaient plus âgés que lui. Depuis 1953, en effet, Pie XII n’avait procédé à la nomination d’aucun cardinal alors que le Sacré Collège aurait normalement dû en compter, à cette époque, soixante-dix; ce nombre avait été fixé par Sixte Quint au 16 e siècle et ne reflétait plus adéquatement l’élargissement des frontières de l’Église.

Acceptes-tu ton élection canoniquement faite comme pontife romain? » , lui a demandé le cardinal français Eugène Tisserant, doyen du Sacré Collège. S’aidant d’un texte qu’il a rédigé en latin, il répond : «En entendant ta voix, je frémis et je suis rempli de crainte. Ce que je sais de ma pauvreté et de ma petitesse suffit à me confondre. Mais, voyant dans le suffrage de mes frères, les éminentissimes cardinaux de notre Sainte Église romaine, le signe de la volonté de Dieu, j’accepte l’élection qu’ils ont faite. Je baisse la tête, je courbe l’échine devant le calice de l’amertume et sous le poids de la croix. »

Première apparition de Jean XXIII à la loggia de la basilique Saint Pierre À Sotto il Monte, Assunta Roncalli, sa plus jeune sœur, entend à la radio que son frère est maintenant le 258 e successeur de Pierre, le pontife suprême de l’Église catholique romaine. Elle se prend la tête à deux mains : «Mon Dieu, ils ont élu Angelino!»

Giuseppe et Saverio Roncalli – les frères du pape – en 1958

Jean XXIII avec son secrétaire, Don Loris Francesco Capovilla

«Ce nom [Jean] nous est doux, parce que c’est le nom de notre père. Il est doux parce qu’il est celui de l’humble paroisse où nous reçûmes le baptême. C’est le nom solennel d’innombrables cathédrales, répandues dans le monde entier et, en premier lieu, de la sainte et sacrée basilique du Latran, notre cathédrale […] Mais nous aimons le nom de Jean […] pour le fait qu’il a été porté par deux hommes qui furent tout près du Christ Seigneur, Rédempteur divin du monde et fondateur de l’Église : Jean-Baptiste, le précurseur de Notre-Seigneur […], et l’autre Jean, le disciple et l’Évangéliste, chéri du Christ et de sa très douce Mère. » Adresse aux cardinaux du Sacré Collège après son élection

«Les projecteurs m’éblouissaient. Le pape est le berger du troupeau, mais, avec les photographes, on a des ennuis. Sur le balcon, leurs lampes et leurs éclairs m’aveuglaient. Je ne voyais rien. Nouveau pape, face à la foule, je ne distinguais rien. La soutane que l’on m’avait préparée était trop étroite et m’empêchait de remuer les bras. Et, comme le peuple de Rome ne m’avait pas choisi comme évêque, comment, sans le voir, pouvais-je savoir s’il m’acceptait? Et j’étais là, frappé de cécité complète, comme aveuglé par le soleil. »

«J’ai béni Rome et le monde à l’aveuglette [c’est-à-dire ébloui par les projecteurs de la télévision]. Je quittais le balcon lorsque j’ai réalisé que j’allais passer le reste de mes jours sous les feux des projecteurs. Je me suis dit: si tu n’es pas fidèle à l’enseignement de ton doux et humble Maître, tu ne comprendras rien aux réalités de ce monde, et tu seras vraiment aveugle. »

Cérémonie du couronnement, 4 novembre 1958

Cérémonie du couronnement, 4 novembre 1958

Cérémonie du couronnement, 4 novembre 1958

«On attend surtout d’un pontife qu’il soit homme d’État expérimenté, diplomate avisé, homme de science universelle, sachant organiser la vie de tous en commun, ou enfin un pontife à l’esprit ouvert à toutes les formes de progrès de la vie moderne, sans aucune exception. Pourtant, tous ceux qui pensent ainsi s’écartent du bon chemin qu’il faut suivre, car ils se forment du souverain pontife un concept qui n’est pas pleinement conforme au véritable idéal qui doit être le sien. Il doit être comme le fils de Jacob qui, en présence de ses frères qu’affligent les plus graves épreuves, laisse éclater sa tendresse et ses sanglots et

«Le secret, c’est de se laisser porter par le Seigneur et de le porter aux autres. » 1958

«Il est difficile d’entrer ici et impossible d’en sortir, surtout quand on vous a fait pape […] Je n’ai pas du tout l’intention de rester entre les murs du Vatican : je suis l’évêque de Rome. » Confidences à ses intimes, dont le sculpteur Giacomo Manzù

«Avec une anxiété que maîtrise sa sérénité, le souverain pontife m’entretient de l’ébranlement spirituel qu’infligent à la chrétienté les gigantesques bouleversements du siècle. Chez tous ceux des peuples d’Europe et d’Asie qui sont soumis au communisme, la communauté catholique est opprimée et coupée de Rome. Mais, partout ailleurs, sous de libres régimes, une sorte de contestation diffuse bat en Cependant, quel que soit le souci que lui cause cette situation, le pape n’y voit brèche, sinon la religion, tout au qu’une crise, ajoutée en notre époque à celles que l’Église a traversées et moins son action, ses règles, sa surmontées depuis Jésus-Christ. Il croit qu’en mettant en œuvre ses valeurs hiérarchie, ses rites. propres, d’inspiration et d’examen, elle ne manquera pas, une fois encore, de rétablir son équilibre. C’est à cela qu’il veut consacrer son pontificat. » Portrait de Jean XXIII dressé par le général de Gaulle, à la suite d’une audience, en 1959

«J’ai changé de titre plus d’une fois dans ma vie : Monseigneur, Excellence, Éminence, Sainteté. Maintenant, rassurez-vous, je ne changerai plus …»

«Le pape doit être comme le fils de Jacob qui, en présence de ses frères qu’affligent les plus graves épreuves, laisse éclater sa tendresse et ses sanglots et leur dit : “C’est moi…, Joseph, votre frère”. »

Prison Regina Cœli de Rome, 26 décembre 1958

«Vous ne pouviez pas venir jusqu’à moi, alors je suis venu vous voir. » Aux détenus de la prison Regina Cœli 26 décembre 1958

« Mes chers fils, Je suis venu jusqu’à vous me souvenant que, lorsque j’étais jeune, l’un de mes parents, qui était allé à la chasse sans permis, fut arrêté par la police. Ô quelle impression! Ô le pauvre! Il y a des choses qui peuvent arriver, même si nos intentions ne sont pas mauvaises. Si nous trompons, nous payons et nous devons offrir nos souffrances au Seigneur. »

Dans les jardins du Vatican, avec son secrétaire Don Loris Francesco Capovilla

«Par-dessus tout, je suis reconnaissant au Seigneur du tempérament qu’il m’a donné et qui me préserve d’inquiétudes et de frayeurs inutiles. Je me sens en état d’obéissance en toutes choses, et je constate qu’une telle attitude, dans les grandes choses comme dans les petites, confère à ma petitesse une force d’audacieuse simplicité qui, étant toute évangélique,

«Ce matin, je dois recevoir les cardinaux, plusieurs princes et des membres importants du gouvernement. Mais, ce soir, je veux passer quelques instants avec des hommes ordinaires, qui ne possèdent aucun titre et qui n’ont aucune dignité autre que celle d’être des êtres humains et des fils

«Notez , Nous vous en prions, que Notre affectueux appel à l’unité de l’Église ne vous invite pas à entrer dans une demeure étrangère, mais dans la maison commune […] Nous nous adressons donc comme à des frères à tous ceux qui sont séparés de Nous, disant avec saint Augustin : “Qu’ils le veuillent ou non, ils sont nos frères. Ils ne cesseront d’être nos frères que s’ils cessent de dire le Notre-Père. ”»

«On s’est déjà assez battu entre les hommes! Trop de jeunes, à la fleur de l’âge, ont versé leur sang! Trop de cimetières militaires occupent le sol, comme un avertissement sévère à revenir tous ensemble à la concorde, à l’unité et à une paix équitable. » Encyclique Ad Petri cathedram 29 juin 1959

«Vous n’êtes pas venu voir le fils d’un roi ni d’un empereur ni d’un grand de ce monde, mais un prêtre qui, fils de gens pauvres, a été appelé par le Seigneur à porter le poids du pontificat suprême. »

«Le spectacle de la foule rassemblée m’impressionne et m’incite à l’humilité. Je pense à ceux qui sont là, mais je pense aussi à tous ceux qui ne sont pas là. »

Visite au Vénérable collège capranicien (Almo Collegio Capranica), le plus ancien séminaire de Rome. Janvier 1960

«J e sens dans mon cœur les problèmes de toute la terre. Mon âme est en paix. Si une commission de cardinaux venait me dire que, tout compte fait, je pourrais retourner à Venise… cela ne me coûterait pas du tout de me retirer. Je ne crains pas l’adversité et je ne refuse pas la souffrance. Je me sens le dernier de tous. Néanmoins, j’ai en tête un programme de travail qui mûrit lentement. J’écoute, je prends note de tout et je prie le Seigneur de

«Le devoir sublime, saint et divin du pape pour toute l’Église, et des évêques chacun pour son diocèse, est de prêcher l’Évangile, de conduire les hommes au salut éternel, en veillant avec soin à ce qu’aucune autre affaire terrestre ne vienne empêcher, entraver ou troubler ce ministère primordial. » Journal, 1961

«Depuis que le Seigneur m’a voulu, si misérable que je sois, à ce grand service, je ne me sens plus appartenir à quelque chose de particulier dans la vie : famille, patrie terrestre, nation, orientations spéciales en matière d’études, de projets, si bons soient-ils. Maintenant plus que jamais, je ne me reconnais qu’indigne et humble «serviteur des serviteurs de Dieu» . Le monde entier est ma

À propos de Laurean Rugambwa, le premier Noir africain nommé cardinal 28 mars 1960 : «Tout le monde n’était pas d’accord pour en faire un prince de l’Église romaine, mais j’ai tenu bon. Une petite tache noire au milieu de tout ce blanc m’a paru opportune. »

«Vous êtes censés donner du courage à vos frères, non les terroriser. » Rappel aux prêtres prêchant le carême dans les paroisses romaines

«La solidarité qui unit les hommes en une seule famille impose aux nations qui surabondent en moyens de subsistance le devoir de n’être pas indifférentes à l’égard des pays dont les membres se débattent dans les difficultés de l’indigence, de la misère, de la faim, ne jouissant même pas des droits élémentaires reconnus à la personne humaine. D’autant plus, vu l’interdépendance de plus en plus étroite entre peuples, qu’une paix durable et féconde n’est pas possible entre eux, si sévit un trop grand écart entre leurs conditions économiques et sociales […] Il est donc indispensable – et la justice exige – que cette aide technique et financière soit apportée dans le désintéressement politique le plus sincère. Elle doit avoir pour objet de mettre les communautés en voie de développement économique à même de réaliser, par leur propre effort,

11 mars 1962

«Nous devons toujours essayer de nous adresser à ce qu’il y a de bon chez les gens. Que risque-t-on d’essayer ? » Conversation avec Norman Cousins Décembre 1962

«La persécution qui, depuis des dizaines d’années, sévit sur de nombreux pays, même d’antique civilisation chrétienne, sur tant de nos frères et de nos fils, à Nous pour cela spécialement chers, met toujours mieux en évidence la digne supériorité des persécutés et la barbarie raffinée des persécuteurs. » Encyclique Mater et magistra 15 mars 1961

«Nous n’échangerons jamais une part de liberté religieuse pour les catholiques contre une bénédiction de la politique communiste ou contre un silence complice sur la violation des droits de l’homme. »

«[…]ce ne sera pas avec des disputes théologiques qu’on fera un pas en avant […] combien de malheurs les théologiens ont infligés à l’Église par leur subtilité, leur amour-propre, leur étroitesse d’esprit et leur obstination. »

«Il arrive souvent que nous soyons conduits par la Providence à faire autre chose que ce que nous pensons et à quoi nous sommes préparés. »

Signature de la bulle d’indiction Humanæ Salutis, convoquant le concile Vatican II ~ 25 décembre 1961

«L’Église , aujourd’hui, assiste à une grave crise de la société humaine qui va vers d’importants changements. Tandis que l’humanité est au tournant d’une ère nouvelle, de vastes tâches attendent l’Église, comme ce fut le cas à chaque époque difficile. Ce qui lui est demandé maintenant, c’est d’infuser les énergies éternelles, vivifiantes et divines de l’Évangile dans les veines du monde moderne; ce monde qui est fier de ses dernières conquêtes techniques et scientifiques, mais qui subit les conséquences d’un ordre temporel que certains ont voulu réorganiser en faisant abstraction de Dieu. Nous constatons que les hommes d’aujourd'hui ne font pas autant de progrès dans le domaine spirituel que dans le domaine matériel. D’où un affaiblissement de

«Nous avons pensé que c’était un grave devoir de Notre charge d’appeler tous Nos fils à unir leurs efforts pour que l’Église se montre de plus en plus apte à résoudre les problèmes des hommes de notre époque. C’est pourquoi, obéissant à une voix venue de Notre cœur comme une inspiration surnaturelle, Nous avons pensé que les temps étaient mûrs pour donner à l’Église catholique et à toute la famille humaine un nouveau Concile œcuménique venant s’inscrire à la suite des vingt grands Conciles qui, tout au long des siècles, nous ont valu tant de progrès chrétien, tant d’accroissement de grâce dans les cœurs des fidèles. […] la grande importance et la gravité de cet

«De tous les peuples, nous attendons le secours de l’intelligence et de l’expérience pour cicatriser les blessures deux guerres mondiales qui ont si profondément changé la face de nos pays. »

11 octobre 1962 – Ouverture du Concile Vatican II

11 octobre 1962 – Ouverture du Concile Vatican II

11 octobre 1962 – Ouverture du Concile Vatican II

11 octobre 1962 – Ouverture du Concile Vatican II

11 octobre 1962 – Ouverture du Concile Vatican II

«Dans l’exercice quotidien de notre ministère pastoral – et à notre grand regret – nous devons parfois écouter des gens dont le zèle étouffe le jugement et la mesure. » Discours d’ouverture du concile Vatican II 11 octobre 1962

«[…]l’expérience a appris aux hommes que la violence imposée à autrui, la force des armes, la domination politique ne favorisent aucunement l’heureuse solution des graves problèmes qui les angoissent. » Discours d’ouverture du concile Vatican II 11 octobre 1962

«Aujourd’hui , l’Épouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité. Elle estime que, plutôt que de condamner, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine. »

«Il est plus que temps de rectifier un certain nombre de jugements. Le peuple juif, en tant que peuple, ne peut pas être tenu pour responsable de la mort du Christ. L’accuser collectivement de déicide est contraire à l’esprit évangélique. Le déclarer maudit est un scandale. Le dire “perfide”, comme l’affirme encore un texte de la liturgie, est lui faire injure. Il faudrait tout de même rappeler un certain nombre de vérités: les racines du christianisme sont enfouies dans l’humus du judaïsme. Je me souviens de Pie XI s’écriant, en apprenant les premières persécutions contre les Juifs dans l’Allemagne nazie: “Spirituellement, nous sommes tous des Sémites. ” Comment pourrions-nous oublier que Jésus et les Apôtres étaient tous des Juifs de naissance? Voilà quelques réflexions que je souhaiterais vous voir reprendre,

Un visiteur avait demandé un jour à Jean XXIII : «Qu’est-ce que c’est, pour vous, le concile? » Le pape va à la fenêtre, l’ouvre toute grande et répond : « Le concile, c’est cela : de l’air dans l’Église. »

«Seigneur, écoute la supplication de ton serviteur […] Voici que des nuages menaçants viennent assombrir à nouveau l’horizon international et semer la crainte dans des millions de familles […] Paix! Nous supplions tous les gouvernements de ne pas rester sourds à ce cri de l’humanité. Qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour sauver la paix. Ils éviteront ainsi au monde les horreurs d’une guerre, dont nul ne peut prévoir quelles seraient les effroyables conséquences. Qu’ils continuent à traiter, car cette attitude loyale et ouverte a grande valeur de témoignage pour la conscience de chacun et devant l’histoire. Promouvoir, favoriser, accepter des pourparlers, à tous les niveaux et en tout temps, est une règle de sagesse et de prudence qui attire les bénédictions du ciel et de la terre. » Intervention lors de la crise des missiles cubains

«Que pouvez-vous me dire à propos du pape? Est-il très malade? Il a apporté une importante contribution à la paix mondiale, durant ces heures terribles de la crise de Cuba. Ce doit être un homme hors du commun. Je ne suis pas religieux, mais je peux vous dire que j’ai une grande inclinaison pour le pape Jean XXIII. Je crois que nous pourrions réellement nous comprendre. Nous sommes issus tous deux de familles paysannes; nous avons tous deux vécu à la terre; tous deux, nous aimons rire. C’est quelque chose de très émouvant pour moi que de voir un homme comme lui lutter, malgré sa maladie, pour atteindre, avant de mourir, un objectif si important. Si nous n’avons pas la paix et si les bombes nucléaires commencent à tomber, quelle différence cela fait-il que nous soyons communistes ou catholiques, ou capitalistes, ou Chinois, ou Russes, ou Américains? Qui pourrait nous le dire ensuite? Qui survivra pour nous le dire? Durant la semaine de la crise de Cuba, l’appel du pape fut un véritable rayon de lumière. Je ne souhaite à personne de revivre cela. L’un des problèmes du monde actuel, c’est qu’il n’y a pas assez de gens qui sont suffisamment effrayés par le danger d’une guerre nucléaire […]Le pape, lui, comprend cela. Je voudrais le remercier de ce qu’il a fait durant la crise de Cuba. » Propos tenus par Nikita Khrouchtchev au journaliste Norman Cousins

Signature de l’encyclique Pacem in terris 11 avril 1963 Comme en témoigne son visage ravagé, le pape est déjà très malade : il est atteint d’un cancer de l’estomac. Le diagnostic lui a été confirmé le 23 septembre 1962, quelques jours avant le début du concile. Jean XXIII vit ses dernières semaines.

«L’arrêt des armements, la réduction effective de ceuxci et, a fortiori, leur élimination, sont impossibles, ou presque, si l’on ne procède pas, par ailleurs, à un désarmement intégral; autrement dit, il faut également démobiliser les esprits, s’appliquer sincèrement à dissoudre leur psychose guerrière; par conséquent, le critère d’une paix fondée sur l’équilibre des armements devrait être remplacé par le principe qu’une paix véritable ne peut s’instaurer que dans la confiance réciproque. » Encyclique Pacem in terris ~ 11 avril 1963

«Avec la paix, rien n’est perdu; mais tout peut l’être par la guerre. » Encyclique Pacem in terris 11 avril 1963

«Aujourd’hui plus que jamais nous devons servir l’homme en tant que tel et non seulement les catholiques. Nous devons défendre avant tout et partout les droits de la personne humaine et non seulement ceux de l’Église catholique. présentes, les besoins des cinquante Les circonstances dernières années, l’approfondissement de la doctrine nous ont conduits devant des réalités nouvelles. Ce n’est pas l’Évangile qui change, commençons à mieux le comprendre. » c’est nous qui Propos tenus par Jean XXIII le 24 mai 1963, dix jours avant sa mort.

«Ne vous contentez pas de prier. Soyez compatissants, bienveillants, humbles, doux, patients et, par-dessus tout, ayez la charité. » Encyclique Ad Petri cathedram 29 juin 1959

«[…]celui qui est demeuré comme moi vingt ans en Orient, huit ans en France, et a pu comparer des cultures et des traditions diverses, celuilà sait que le moment est venu de reconnaître les signes des temps, de saisir les opportunités et de regarder au loin. » 24 mai 1963

«C’est lui qui aurait dû être pape. Mais je lui garde la place…» **** «Mon successeur, à mon avis, sera le cardinal Montini. C’est sur lui que devraient converger les votes. » Photographié avec le cardinal Giovanni Battista Montini, qui maide 1963 sera effectivement son successeur sous le 31 nom Paul VI.

«Tous les jours sont bons pour naître et tous les jours sont bons pour mourir. Puisque la vie et la miséricorde puisent à la même source, rien ne doit nous troubler. Nous entrons dans notre quatre-vingt-deuxième année. La finirons-nous ? » Homélie prononcée le 25 novembre 1962, jour de son 81 e anniversaire de naissance.

«Je ressens dans mon corps le début d’un malaise qui doit être normal chez un vieillard. Je le supporte en paix, même si parfois il me gêne un peu et surtout me fait craindre une aggravation. Il ne m’est pas agréable d’y penser trop, mais, encore une fois, je suis prêt à tout. » Journal, 1961

«Je dois envisager sérieusement ce qui m’arrive et me conformer entièrement à la volonté de Dieu. Peut-être suis-je arrivé à l’heure de mes plus graves difficultés. Bien sûr, lorsque j’y pense, je suis bouleversé. Mais je veux conserver, aussi longtemps que je le pourrai, ce saint détachement qui fut jusqu’ici mon meilleur ami . » Journal, 1962

«J’attends la venue de ma sœur la Mort. Je l’accueillerai avec simplicité et joie quelles que soient les circonstances dans lesquelles Dieu me l’envoie. » Testament 15 avril 1963 – Le pape est photographié dans les jardins du Vatican, puis dans sa bibliothèque, coiffé du camauro. Le cancer qui le ronge est apparent.

Les dernières images Le 11 mai 1963, Jean XXIII reçoit le Prix Balzan de la paix dans une double cérémonie qui se déroule à la basilique Saint-Pierre et au Quirinal. Ce sera sa dernière apparition publique.

Les dernières images Le 11 mai 1963, Jean XXIII reçoit le Prix Balzan de la paix dans une double cérémonie qui se déroule à la basilique Saint-Pierre et au Quirinal. Ce sera sa dernière apparition publique.

Les dernières images Le 11 mai 1963, Jean XXIII reçoit le Prix Balzan de la paix dans une double cérémonie qui se déroule à la basilique Saint-Pierre et au Quirinal. Ce sera sa dernière apparition publique.

« C’est ma dernière messe. » 17 mai 1963

«Saint-Père , je tiens parole… J’accomplis maintenant le même devoir que celui que vous avez accompli auprès de Mgr Radini, dans les derniers jours de sa vie. L’heure a sonné : le Seigneur vous appelle. » Souvenirs de Don Loris Francesco Capovilla, Secrétaire du Souverain Pontife 31 mai 1963 Jean XXIII est décédé d’une péritonite (causée par la perforation de sa tumeur cancéreuse à l’estomac) le 3 juin 1963, à 19 h 45.

«Prenez en considération non seulement vos peurs, mais aussi vos espoirs et vos rêves. Ne pensez pas à vos frustrations, mais plutôt à votre potentiel non réalisé. Ne vous préoccupez pas de ce que vous avez essayé et échoué, mais de ce qu’il est encore

«Mon cœur est si grand qu’il voudrait contenir tous les hommes du monde. » 1954

Documentation et source des citations ▪ Paul Dreyfus, Jean XXIII, Paris, éd. Le Sarment, 2000 ▪ Thomas Cahill, Jean XXIII, Montréal, éd. Fides, 2003 Illustrations Divers sites du WEB Musique Michel Pépé, «Les mains de grâce» (CD Immensité) Conception R. Day Avril 2014 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : http: //www. imagileonation. com

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