Day Crations rflexives 2011 Mes diaporamas sont hbergs
Day Créations réflexives 2011 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : Le Petit Saumanais http: //petit. saumanais. free. fr Défilement manuel
Cette série de six diaporamas, dont voici le second chapitre, présente un rapide portrait de personnes et d’institutions qui ne semblent pas particulièrement gênées de «profiter du système» (comme on dit habituellement) lorsque l’occasion se présente. Il fut une époque où les faits relatés dans cette série auraient reçu peu de publicité et seraient passés presque inaperçus. Mais aujourd’hui, les lois d’accès à l’information, les chaines d’information en diffusion continue, Internet et les réseaux sociaux finissent par rendre quasiment impossible la dissimulation des paroles et des comportements de ceux et celles qui, dans nos sociétés, jouent des rôles importants et de grande visibilité. Mais paradoxalement, nous sommes chaque jour tellement submergés d’informations diverses que plus souvent qu’autrement nous en arrivons à oublier rapidement la nouvelle qui, hier encore, nous avait surpris ou choqués. Ces six diaporamas se présentent donc comme un aide-mémoire. Le dénominateur commun des personnalités, des institutions, des paroles et des comportements qu’on trouve dans ces présentations réside dans l’abus : pouvoir abusif, langage abusif, salaires et revenus abusifs, dépenses abusives, privilèges abusifs… On a parfois l’impression que la liste des excès et des abus est interminable, particulièrement dans le vaste domaine de l’économie qui occupe une place prépondérante dans cette série.
Mais attention! Les abuseurs «économiques» dont il sera question ici ne sont pas des criminels. Ils n’ont rien à voir avec des fraudeurs célèbres comme l’Américain Bernard Madoff ou les Québécois Vincent Lacroix et Earl Jones. Les avantages et les privilèges exorbitants qu’ils réclament et finissent par obtenir – lesquels nous choquent tant – ils les perçoivent en toute légalité, conformément aux contrats et ententes qui les lient à leur employeur – un employeur qui est souvent le Gouvernement que nous avons élu. Ce n’est pas parce que les excès et les abus relatés ici sont légaux, cependant, qu’ils sont acceptables au plan de l’éthique et de l’équité. À défaut de pouvoir bénéficier de salaires annuels dans les six, sept ou huit chiffres, à défaut de pouvoir prendre une retraite à 55 ou 60 ans avec des pensions annuelles approchant le million, les «citoyens ordinaires» conservent au moins le droit d’être choqués. R. Day P. S. Comme ces diaporamas requièrent un effort de lecture et d’attention, ils ne comportent aucune musique.
Normand Proulx a été directeur général de la Sûreté du Québec de 2003 au 1 er juillet 2008. Cette année-là, le ministre de la Sécurité publique n’a pas reconduit le mandat de monsieur Proulx, qui fut remplacé par Richard Deschesnes. Normand Proulx est demeuré au sein de la SQ jusqu’au 1 er décembre 2009, avec le grade d’inspecteur-chef, puis il a pris sa retraite. Pendant cette période de 17 mois , il a néanmoins continué à percevoir un salaire annuel de 190 000, comme s’il était toujours directeur général de la Sûreté. Deux sources crédibles ont révélé à un journaliste que durant ces 17 mois il avait été littéralement invisible au quartier général de la SQ à Montréal et qu’il n’avait pris part à aucune rencontre obligatoire des officiers de l’organisation. C’est dire que durant un an et demi les contribuables québécois ont déboursé au chapitre du salaire de l’ex-dg 80 000 $ de plus que ce à quoi il avait normalement droit. (Matthieu Boivin, «L’ex-dg de la SQ remplacé, mais payé plein salaire» , Le Soleil, 28 mai 2010)
Saviez-vous qu’au Québec on subventionne les clubs de golf dont les terrains sont accessibles au grand public? Cela se fait par l’entremise d’une exemption d’impôt foncier et de taxe scolaire sur la portion que représente la valeur des ouvrages d’aménagement des terrains de golf. Sur l’ensemble du territoire québécois, on trouve ainsi 313 clubs de golf qui se qualifient comme des terrains publics et profitent donc de cette exemption d’impôt foncier. En 2009, par exemple, les 13 clubs de golf ouverts au public dans la région de Montréal ont bénéficié d’une exemption d’impôt foncier sur une valeur globale de 125 million $, ce qui leur a permis d’économiser des millions de dollars en taxes municipales et scolaires. Qu’est-ce que cela implique pour le contribuable? Eh bien comme les municipalités et les commissions scolaires retirent moins de revenus en raison de ce privilège accordé par le gouvernement québécois aux clubs de golf, elles refilent la facture aux contribuables qui épongent ce manque à gagner. (Michel Girard, «Du golf subventionné? » , La Presse, 31 mai 2010)
Jacques Duchesneau Ancien patron du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Jacques Duchesneau a constitué une société à numéro qui a reçu son immatriculation le jour même où le ministère des Transports du Québec a signé avec cette société un lucratif contrat de plus de un demi-million de dollars sur trois ans (204 000 $ par année). Montant auquel il faut ajouter une somme forfaitaire de 25 000 $, plus toutes les dépenses et frais de déplacement relatifs à ce travail d’enquête sur la collusion dans l’attribution de contrats routiers avec Transports Québec. Lorsqu’on a fait remarquer à M. Duchesneau que ce contrat s’avérait fort généreux, puisqu’il gagnera plus qu’un ministre, il a refusé de commenter. Le bureau de la ministre des Transports a par ailleurs mentionné que M. Duchesneau allait simplement toucher le salaire d’un «sousministre adjoint senior» . Or, un tel sous-ministre gagne 165 000$ et non 204 000 $. (Denis Lessard, «Mise sur pied d’une brigade anticollusion au ministère des Transports – Duchesneau payé plus cher qu’un ministre» La Presse, 30 mars 2010) (Daphné Cameron, «Campagne à la mairie de Montréal – Duchesneau aurait utilisé un prête-nom» , La Presse, 18 novembre 2010)
Jacques Duchesneau Le passage de Jacques Duchesneau à la tête de l’équipe chargée de surveiller la collusion chez les fournisseurs du ministère des Transports a été bref – moins d’un an. En effet, il a été allégué en novembre 2010 que lorsqu’il s’était présenté candidat à la mairie de Montréal, en 1999, il aurait demandé à l’un de ses organisateurs politiques d’agir comme prête-nom pour dissimuler la provenance d’un prêt de 10 000 $ obtenu après sa défaite électorale. Tout en niant ces allégations, M. Duchesneau a décidé de se retirer temporairement de ses responsabilités, le temps que l’affaire soit éclaircie. Reviendra-t-il? En tout cas, on ignore s’il a continué de toucher du gouvernement son salaire durant son «congé» . «L’ancien policier a pris la poudre d’escampette après son point de presse, refusant de répondre aux questions» , écrit le journaliste Denis Lessard. (Denis Lessard, «Duchesneau nie, mais se retire» , La Presse, 19 novembre 2010) (Yves Boisvert, «Job de bras contre Duchesneau» , La Presse, 20 novembre 2010)
Pierre Shedleur «Pierre Shedleur est amer» , peut-on lire dans un article publié le 15 décembre 2010 dans le journal La Presse. L’organisme qu’il présidait depuis 2004, la Société générale de financement (SGF), a en effet cessé d’exister le 1 er janvier 2011 après avoir été fusionné avec un organisme quatre fois plus gros – Investissement Québec. Il aurait bien aimé présider la nouvelle entité, mais le gouvernement québécois en a décidé autrement. À 62 ans, il estime qu’on le pousse sur une voie de garage et s’inquiète car il ne sait pas trop ce que l’avenir lui réserve. Ce sont en tout cas les confidences qu’il a livrées au journaliste Denis Lessard. Il faut dire que le passage de Pierre Shedleur à la SGF n’a pas été des plus fructueux. Depuis 2000, la SGF a encaissé des pertes de 1 milliard, dont la moitié au cours dernières années (pertes de 261 millions $ en 2008 et de 245 millions $ en 2009). Son rendement des cinq dernières années est négatif (-5, 5%).
Pierre Shedleur Mais on peut raisonnablement soupçonner que «l’amertume» de Pierre Shedleur, de même que son anxiété face à l’avenir qui l’attend, seront plus faciles à supporter que pour le commun des mortels. Car : • Dès son embauche, en 2004, il touchait un salaire annuel de base de 257 000 $. Celui-ci atteignait 362 138 $ en 2010. • En 2008, il a encaissé une somme de 548 466 $ (son salaire de base + des bonis auxquels il avait apparemment droit). • Malgré la perte de son emploi à la SGF, il va toucher une rente annuelle de 170 000 $ (60 000$ pour les six années passées à la SGF + 110 000 $ pour les 18 années passées dans le secteur public québécois). • Il touchera par ailleurs une indemnité de départ de 246 000 $. • Rien de surprenant, donc, qu’il soit financièrement en mesure de prendre «un long répit en Floride» , comme il l’a fait savoir au journaliste Denis Lessard. Un long répit qui l’aidera sans doute à guérir son «amertume» et son anxiété relativement à son avenir…
Pierre Shedleur Les beaux bureaux de la Société générale de financement vont possiblement lui manquer. La SGF était en effet fort bien logée, occupant 2½ étages dans l’édifice de la Banque nationale, au centre-ville de Montréal. Il lui en coûtait 200 000 $ de loyer par mois. Et si le taux de rendement de la SGF a décru au fil des ans, ses dépenses ont en revanche continué de croître, passant de 30 millions $ en 2005 à 34 millions $ en 2009. (Hélène Baril, «Petits rendements, grosses dépenses» , La Presse, 26 mars 2010) (André Dubuc, «SGF et Investissement Québec – Les présidents partiraient avec 350 000$» , La Presse, 17 novembre 2010) (Paul Journet, « 200 000 $ de rente pour le PDG de la SGF? » , La Presse, 4 décembre 2010) (Robert Dutrisac, «Une rente de 170 000 pour Pierre Shedleur» , Le Devoir. com, 7 décembre 2010) Denis Lessard, «Pierre Shedleur quitte la SGF dans l’amertume» , La Presse, 15 décembre 2010)
Des privilèges pour banquiers et PDG seulement Nous sommes tous devenus familiers avec ces «primes au rendement» et ces «bonis» que touchent annuellement les grands dirigeants de sociétés et d’institutions. Et nous savons tous que ces sommes d’argent faramineuses qui viennent s’ajouter à leurs salaires annuels déjà fort enviables constituent en réalité des salaires déguisés. Ce que nous savons moins, en revanche, c’est que ces «avantages pécuniaires» ne sont pas traités comme des salaires ordinaires au plan fiscal. Et nos politiciens se gardent bien de trop nous en dire à ce sujet. «Grâce au passe-droit fiscal accordé par les ministres des Finances Jim Flaherty et Raymond Bachand, les hauts dirigeants des entreprises cotées en Bourse économisent des fortunes d’impôt sur les revenus astronomiques qu’ils encaissent avec leurs régimes d’options d’achat d’actions, une forme de salaire déguisé en gains boursiers […] les riches PDG des sociétés boursières ont l’aval des gouvernements Harper et Charest pour esquiver annuellement des centaines de millions d’impôts, qui seraient autrement payables si lesdits revenus encaissés à même les régimes d’options étaient fiscalement traités comme les revenus de salaires, de primes, de commissions… du commun des contribuables. » (Michel Girard, «Les PDG de l’évasion fiscale» , Cyberpresse , 3 avril 2010)
Des privilèges pour banquiers et PDG seulement Ancien fonctionnaire fédéral devenu président et chef de la direction de la Banque Toronto-Dominion, William Edmund Clark a réalisé en une année, grâce au régime d’option d’achat d’actions offert aux hauts dirigeants de sa banque, un gain de 25, 5 millions $. Mais il n’a pas payé d’impôt sur la totalité de cette somme. Oh non! Comme les gains tirés de la revente des actions acquises par levée d’options donnent droit à une généreuse déduction de 50%, il a seulement dû payer de l’impôt sur la moitié de ses gains, c’est-à-dire sur 12, 5 millions $. Cet avantage réservé aux richissimes lui a donc permis de sauver tout près de 6 millions $ d’impôts. Des six présidents et chefs de direction des grandes banques canadiennes, c’est William Edmund Clark qui s’avère le grand gagnant des généreux régimes d’options bancaires ainsi favorisés par les politiciens que nous avons élus à Ottawa et à Québec. (Michel Girard, «Le paradis bancaire» , La Presse, 13 mars 2010)
Des privilèges pour banquiers et PDG seulement À la tête de la Banque Scotia, Richard Earl Waugh a engrangé des profits bruts de 10, 7 millions $ en revendant 339 000 actions qu’il détenait. Il n’a du payer de l’impôt que sur 5, 3 millions $ et a ainsi économisé 2, 7 millions $ d’impôts. Gordon Nixon, PDG de la Banque royale, a empoché pour sa part des gains de 6, 7 millions $ par la revente de 246 720 actions. Comme ses collègues, il a «sauvé» de l’impôt sur la moitié de ses gains, soit 1, 5 million $. À ces banquiers privilégiés, il convient d’ajouter les noms de Gerald Mc. Caugher, PDG de la CIBC (2, 4 millions $) et William Downe, PDG de la Banque de Montréal (1, 8 million $). Tous deux ont économisé de 400 000 $ à 500 000 $ d’impôts. (Michel Girard, «Le paradis bancaire» , La Presse, 13 mars 2010)
Des privilèges pour banquiers et PDG seulement «Entendons-nous bien. Il est bien connu que les hauts dirigeants des entreprises cotées en Bourse "méritent", eux , leur plantureuse rémunération, aussi astronomique et démesurée soit-elle! Ce que je trouve de totalement inéquitable, envers l’ensemble des contribuables… c’est le traitement fiscal privilégié dont jouit cette forme de rémunération par l’entremise des régimes d’options d’achat d’actions […] C’est fiscalement honteux et inacceptable de privilégier ainsi les riches PDG de nos sociétés cotées en Bourse. » (Michel Girard, «Les PDG de l’évasion fiscale» , Cyberpresse , 3 avril 2010) «Les quelque 78 000 hauts dirigeants des entreprises inscrites en Bourse qui bénéficient des largesses fiscales des régimes d’options d’achat d’actions ont pu économiser en 2007 la jolie somme de 1, 2 milliard $ d’impôt fédéral. Ajoutons à cela un autre 600 $ millions d’économies d’impôt provincial. Au cours des débats de la Chambre des communes […] le premier ministre Stephen Harper et ses ministres […] ont tour à tour totalement esquivé cette question d’injustice fiscale envers l’ensemble des contribuables. » (Michel Girard, «Le paradis bancaire» , La Presse, 13 mars 2010)
Des privilèges pour banquiers et PDG seulement «Cacher au fisc un revenu de 100 $, c’est du vol. Profiter de l’exemption d’impôt d’un milliard sur les gains tirés des options, ça, c’est du placement aux yeux du gouvernement Harper!» (Michel Girard, «Le paradis bancaire» , La Presse, 13 mars 2010)
Entre 2006 et 2009, les téléphones cellulaires et les Black. Berry utilisés par les employés municipaux de la ville de Montréal ont coûté 9, 3 millions $ à la ville. Tous services confondus, les employés de la ville de Montréal utilisent 3 800 téléphones cellulaires, dont 900 appareils Black. Berry, selon des données obtenues via la Loi sur l’accès à l’information. (Martin Croteau, «Utilisation de cellulaires par les employés municipaux – Une facture de 10 millions sur quatre ans» , La Presse, 10 mars 2010)
Profac, une filiale de SNC-Lavalin En 2004, le gouvernement du Canada a conclu avec Profac, une filiale de SNC-Lavalin, un lucratif contrat pour la gestion de 320 immeubles fédéraux répartis sur le territoire canadien. Initialement d’une durée de 5 ans, ce contrat a été reconduit à plusieurs reprises et devrait se terminer en 2015. À ce moment-là, la somme perçue par Profac atteindra 6 milliards $. En 2010, un journaliste du quotidien La Presse a voulu savoir de quelle façon un pareil montant d’argent était dépensé. Ses recherches ont seulement porté sur la gestion par Profac de Portage III – un complexe fédéral de trois tours situés à Gatineau et dans lequel se trouve notamment le ministère des Travaux publics qui a accordé ce contrat à Profac. «N’eût été les sommes en cause et la mauvaise foi évidente du gouvernement à répondre aux questions les plus élémentaires sur la gestion des deniers publics, cette histoire de contrats serait plutôt cocasse» , écrit le chroniqueur Vincent Marissal. Mais comme nous verrons maintenant, il n’y a rien de vraiment rigolo dans cette affaire. (Hugo de Grandpré, «Contrat de gestion d’immeubles fédéraux – Menus travaux gros prix» , La Presse, 10 mars 2010) (Vincent Marissal, «Allô, Sheila Fraser? » , La Presse, 10 mars 2010)
Profac, une filiale de SNC-Lavalin
Profac, une filiale de SNC-Lavalin ■ Nettoyage supplémentaire des bureaux du ministre et du sous-ministre : 36 000 $ / an ■ Pose de 6 lumières encastrées dans un plafond : 5 266, 80 $ ■ Achat de 2 plantes (Cycas revoluta de 3 pieds et Yucca elephantipes de 6 pieds + les pots – chacune valant entre 175 -200 $ chez un grossiste) : 1 948, 72 $ ■ Installation de 3 stores dans une salle de la Tour A : 1 414, 95 $ ■ Enlèvement d’un interrupteur dans un bureau, après 18 heures : 1 000, 41 $ ■ Installation d’une nouvelle sonnette dans un bureau, après 18 heures : 1 000, 41 $ ■ Enlèvement d’un panneau électrique de «Sortie» : 256, 22 $ SNC-Lavalin a refusé de fournir certains détails et a même obtenu du gouvernement que soient cachés les chiffres relatifs au coût des matériaux, les honoraires des sous-traitants, la main-d’œuvre et les frais de gestion. SNC-Lavalin prétend qu’il s’agit là de données commerciales confidentielles.
Profac, une filiale de SNC-Lavalin «Dans le discours du Trône et le budget de [mars 2010], le gouvernement Harper a joué la carte du bon père de famille qui doit se montrer responsable de l’argent des contribuables. "Nous procédons de la même manière que les familles canadiennes lorsqu’elles gèrent le budget du ménage", a dit ainsi le ministre des Finances, Jim Flaherty, aux Communes en lisant son budget. Comme les familles? Le nombre de faillites personnelles risque d’augmenter si les Canadiens gèrent effectivement leur budget comme le gouvernement dans ce contrat. […] toujours dans le budget : "Nous allons aussi examiner de près toutes les dépenses des ministères pour garantir l’optimisation des ressources et des résultats concrets. Les familles et les entreprises du Canada reconnaissent qu’il faut de la retenue. Par souci d’équité, le gouvernement devrait lui aussi garder le contrôle de ses coûts. " Eh bien, voilà une belle occasion, et une belle place, pour mettre ces bonnes paroles en pratique. […] Cette histoire sent mauvais. » (Vincent Marissal, «Allô, Sheila Fraser? » , La Presse, 10 mars 2010)
Profac, une filiale de SNC-Lavalin «La ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, juge "exagérées" les factures soumises par une entreprise québécoise pour la gestion d’un immeuble du gouvernement fédéral à Gatineau et a ordonné une vérification interne. […] Ces révélations surviennent au moment même où le gouvernement Harper tente d’éliminer un déficit de 56 milliards de dollars et prévient les Canadiens qu’une période d’austérité de cinq ans sera nécessaire pour en venir à bout. » «Vous avez un gouvernement qui nous dit qu’il faut se serrer la ceinture, qu’il faut faire le ménage comme un bon père de famille, comme les familles font le ménage dans leur budget. Regardez comme ils font le ménage. Ils paient 1 000 piastres pour changer une lumière ou une sonnette. (…) Et là ils viennent faire la morale au monde. C’est incroyable. » (Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois) (Joël-Denis Bellavance et Hugo de Grandpré, «Entretien des immeubles fédéraux – Une vérification interne est déclenchée, La Presse, 11 mars 2010)
Profac, une filiale de SNC-Lavalin La ministre Rona Ambrose a donc tenu parole et elle a mandaté la firme Pricewaterhouse Coopers (PWC) afin qu’elle procède à une vérification indépendante des dépenses choquantes de Profac. Mais dans ces histoires-là, les choses ont toujours tendance à se compliquer… Le contrat initialement accordé à PWC était de 155 000 $ en mars 2010. Moins d’un an plus tard, un document du ministère des Travaux publics révèle que le coût de la vérification a grimpé à 565 000 $, soit quatre fois plus que prévu initialement. Quand un journaliste a voulu savoir pourquoi ce rapport était en retard de plusieurs mois, il a fini par apprendre d’une porte-parole du ministère que c’était le bureau de la ministre qui avait bloqué le processus. Il y aura semble-t-il deux rapports sur ce dossier. Le premier portera uniquement sur les sept dépenses dénoncées par La Presse en mars 2010. Un second rapport, dont on ignore quand il sera rendu public, portera sur l’ensemble des dépenses de Profac. Est-ce pour cacher son malaise, mais Profac a changé de nom et elle s’appelle maintenant SNC-Lavalin O&M? (Hugo de Grandpré, «Contrats de Profac aux Travaux publics – Vérification coûteuse pour des dépenses "inacceptables"» , La Presse, 3 février 2011)
Profac, une filiale de SNC-Lavalin Finalement le premier rapport a été rendu public le 3 février 2011. Que nous apprend-il? ■ du Qu’une seule transaction est déraisonnable : les services de nettoyage dans les bureaux ministre et du sous-ministre des Travaux publics. ■ Que ces services de nettoyage ont coûté 50 000 $ de trop. ■ Qu’au lieu de se faire rembourser ces 50 000 $ trop payés, le gouvernement a conclu un entente avec SNC-Lavalin pour un remboursement de 32 000 $ seulement. Car SNCLavalin n’admet aucune responsabilité, considère que le vérificateur de PWC a fait fausse route et indique ce remboursement ne devait être interprété que comme une «simple preuve de bonne foi» . ■ Que Pricewaterhouse. Coopers n’a pas été en mesure de tirer des conclusions en ce qui concerne la facture de 1 400 $ pour l’installation de trois stores et celle de 1 000 $ pour l’enlèvement d’un interrupteur. ■ Que lorsque le second rapport sera publié, il pourrait bien en avoir coûté 1 million $ pour cette vérification indépendante. (Hugo de Grandpré, «SNC-Lavalin rembourse 32 000 $ à Ottawa – Quatre dépenses sur sept jugées raisonnables dans le contrat de gestion des immeubles» , La Presse, 4 février 2011)
Des chefs de cabinet qui travaillent fort La vie dans les cabinets des ministres québécois est tellement intense que pendant des années certains chefs de cabinets n’ont jamais pris la moindre journée de vacances. Ce qui leur a permis, à leur départ, de toucher des émoluments fort intéressants. Ainsi : Jean-Philippe Marois, chef de cabinet de Kathleen Veil, a reçu 84 000 $ en remboursement de vacances non prises. C’est comme s’il n’avait jamais pris un seul jour de vacances pendant 8 ans… Il a aussi obtenu 14 000 $ pour des congés de maladie non réclamés (payés à 50%). Et à cela ajoutons une indemnité de départ de 10 000$, et ce quand bien même il avait bénéficié d’une nomination gouvernementale, à savoir secrétaire général associé au Conseil exécutif. ● ● Philippe Dubuisson, chef de cabinet de Monique Jérôme-Forget, a quitté son poste avec 56 000 $, représentant des jours de vacances accumulés. Montant auquel il faut ajouter une indemnité de départ de 150 000 $ + un bonus de 8 000 $. ● Alexandre Bibeau a œuvré dans les cabinets politiques pendant 8 ans. Lorsqu’il a quitté son poste de chef de cabinet de David Wissell, il a reçu 30 000 $, représentant 67 jours de vacances accumulés. Il avait droit à un mois de vacances annuelles, mais il ne prenait, semble-t-il, que deux semaines par an. (Denis Lessard, «Départ des chefs de cabinet à Québec – Jusqu’à 84 000 $ de vacances remboursées» , La Presse, 17 février 2010)
Valeurs mobilières Desjardins Steve Shelton a été embauché chez Desjardins en 2005. En 2009, à titre de patron du pupitre d’obligations de Valeurs mobilières Desjardins (VMD), il a touché une rémunération de l’ordre de 9 à 10 millions $. Un porte-parole de Desjardins a justifié un salaire aussi élevé par les résultats exceptionnels des titres à revenus fixes obtenus par M. Shelton. Alors que Desjardins est en réorganisation et qu’on prévoit l’abolition de 900 postes sur trois ans, la nouvelle de cette rémunération a fait grincer des dents au sein du mouvement coopératif. «Il a fait un bon rendement, mais sa rémunération n’a aucun bon sens» , a affirmé quelqu’un sous le couvert de l’anonymat. (Francis Vailles, «Mouvement Desjardins – 10 millions pour un patron» , La Presse, 13 avril 2010)
Valeurs mobilières Desjardins Jean-Pierre De Montigny Mais il peut arriver que le passage chez Valeurs mobilières Desjardins (VMD) ne soit pas toujours aussi payant. Jean-Pierre De Montigny, le prédécesseur de Steve Shelton, avait été embauché comme président de VMD en 2001. À 45 ans, il touchait déjà un salaire annuel de 324 000 $, plus d’autres gratifications. Comme il avait été très performant à la tête de VMD (en 3 ans, le chiffre d’affaires avait doublé), son salaire avait déjà grimpé à 607 475 $ en 2004. De plus, il avait accumulé plus de 526 000 $ dans une cagnotte BIGI (boni incitatif de gestion intégrée). Alors qu’un rapport considérait qu’il était surpayé, Jean-Pierre De Montigny estimait, lui, qu’il était sous-payé. Afin de forcer la main à Desjardins pour bonifier ses conditions de travail, il remit sa démission… qui fut acceptée. Il intenta alors une poursuite de 3 millions $, alléguant qu’il avait été forcé de démissionner parce que ses conditions de travail étaient «déraisonnables» . La Cour supérieure vient de rejeter sa requête, estimant qu’il ne s’agissait nullement d’un congédiement déguisé mais bel et bien d’une démission. (Christiane Desjardins, «Démission et non congédiement» , La Presse, 2 février 2011)
«Ce sont des gestionnaires […] Ces gestionnaires sont de purs technocrates; certains chez nous ont d’abord été formés dans la fonction publique. Avant de commander des salaires de millions de dollars, ils se désignaient eux-mêmes comme des serviteurs de l‘État. Comment ces gestionnaires en sont-ils arrivés à valoir des millions en salaire et des dizaines de millions en primes et en indemnités en quelques années d’expérience supplémentaires? Quels sont donc les critères sur lesquels on se base pour accorder des sommes ahurissantes à des gens qui non seulement ne réussissent pas à faire des profits, mais font perdre des montants colossaux à leur entreprise, entraînant des mises à pied irréversibles? […] Pourquoi ces gestionnaires sont-ils cotés cinq étoiles avec sept ou huit chiffres de salaire annuel, alors qu’ils apparaissent de plus en plus interchangeables et qu’on leur assure une sécurité d’emploi à vie sous forme d’indemnités de départ et de rentes annuelles qui leur permettront d’arpenter tous les terrains de golf de la terre? Ce ne sont pas des patrons de PME qui nous ont menés vers le précipice, mais plutôt des technocrates cinq étoiles, qui trop souvent se sont enfuis vers des paradis fiscaux après avoir désarticulé l’économie et vidé les caisses à leur profit. On ne répétera jamais assez à quel point la cupidité triomphe. Il n’y a pas de morale qui vaille lorsque l’appât du gain est le premier et parfois le seul moteur d’une vie. » (Denise Bombardier, «Technocrates cinq étoiles» , Le Devoir, 4 avril 2009)
«Et qui sommes-nous, nous les travailleurs qui gagnons honnêtement notre vie? Des imbéciles, des handicapés de l’argent, de stupides contribuables. Que l’on gagne vingt, cinquante ou cent mille dollars, nous sommes damnés de la terre face à cette classe de technocrates assurés qu’ils valent personnellement tous ces millions qu’on leur consent. "Je vous offre trois millions par an. " "Vous voulez m’insulter ", répond le candidat cinq étoiles, celui-là même qui trouvera toujours que les infirmières, les enseignants, les serveurs sont payés selon leurs mérites. Qui râlera au sujet du montant du pourboire à laisser, mais s’attendra à sillonner aux frais des actionnaires ou des contribuables grands palaces du monde entier où il est assuré de ne croiser que des gens comme lui. » (Denise Bombardier, «Technocrates cinq étoiles» , Le Devoir, 4 avril 2009)
Documentation Voir les notes de référence accompagnant les diapositives Illustrations Internet Conception R. Day Février 2011
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