Day Crations rflexives 2011 Mes diaporamas sont hbergs
Day Créations réflexives 2011 Mes diaporamas sont hébergés sur le site : Le Petit Saumanais http: //petit. saumanais. free. fr Défilement manuel
Cette série de six diaporamas, dont voici le quatrième chapitre, présente un rapide portrait de personnes et d’institutions qui ne semblent pas particulièrement gênées de «profiter du système» (comme on dit habituellement) lorsque l’occasion se présente. Il fut une époque où les faits relatés dans cette série auraient reçu peu de publicité et seraient passés presque inaperçus. Mais aujourd’hui, les lois d’accès à l’information, les chaines d’information en diffusion continue, Internet et les réseaux sociaux finissent par rendre quasiment impossible la dissimulation des paroles et des comportements de ceux et celles qui, dans nos sociétés, jouent des rôles importants et de grande visibilité. Mais paradoxalement, nous sommes chaque jour tellement submergés d’informations diverses que plus souvent qu’autrement nous en arrivons à oublier rapidement la nouvelle qui, hier encore, nous avait surpris ou choqués. Ces six diaporamas se présentent donc comme un aide-mémoire. Le dénominateur commun des personnalités, des institutions, des paroles et des comportements qu’on trouve dans ces présentations réside dans l’abus : pouvoir abusif, langage abusif, salaires et revenus abusifs, dépenses abusives, privilèges abusifs… On a parfois l’impression que la liste des excès et des abus est interminable, particulièrement dans le vaste domaine de l’économie qui occupe une place prépondérante dans cette série.
Mais attention! Les abuseurs «économiques» dont il sera question ici ne sont pas des criminels. Ils n’ont rien à voir avec des fraudeurs célèbres comme l’Américain Bernard Madoff ou les Québécois Vincent Lacroix et Earl Jones. Les avantages et les privilèges exorbitants qu’ils réclament et finissent par obtenir – lesquels nous choquent tant – ils les perçoivent en toute légalité, conformément aux contrats et ententes qui les lient à leur employeur – un employeur qui est souvent le Gouvernement que nous avons élu. Ce n’est pas parce que les excès et les abus relatés ici sont légaux, cependant, qu’ils sont acceptables au plan de l’éthique et de l’équité. À défaut de pouvoir bénéficier de salaires annuels dans les six, sept ou huit chiffres, à défaut de pouvoir prendre une retraite à 55 ou 60 ans avec des pensions annuelles approchant le million, les «citoyens ordinaires» conservent au moins le droit d’être choqués. R. Day P. S. Comme ces diaporamas requièrent un effort de lecture et d’attention, ils ne comportent aucune musique.
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a été créée en 1965 par une loi de l’Assemblée législative (aujourd'hui l’Assemblée nationale). Elle avait pour mandat de gérer les fonds de la Régie des rentes du Québec (RRQ), mise sur pied l’année précédente. La Caisse est le plus important gestionnaire de fonds institutionnels au Canada. Elle compte 25 déposants, dont 20 sont obligés par la loi de lui confier leurs fonds : notamment la Régie des rentes du Québec, la CSST, la Société de l’assurance automobile, le Fonds des générations, la Commission de la construction, le régime de retraite des employés du gouvernement. Les sommes ainsi gérées par la Caisse sont tellement considérables et d’une telle importance pour les Québécois lorsque ceux-ci arrivent à l’âge de la retraite, qu’on a pris l’habitude de dire que ses dirigeants et ses administrateurs gèrent «le bas de laine collectif des Québécois» .
La Caisse de dépôt et placement du Québec La confiance que les citoyens ont placée dans cette institution dont ils sont fiers a été très fortement ébranlée en 2008, dans le contexte de la crise financière et économique mondiale, lorsqu’il est apparu que la CDPQ avait enregistré des pertes catastrophiques de 40 milliards $ en 2008. De toutes les caisses de retraite au Canada dont l’actif sous gestion dépasse le milliard $, c’est la Caisse de dépôt et placement du Québec qui a enregistré la pire déconfiture en 2008. (Ariane Krol, «Inadmissible» , La Presse, 6 mars 2009) (Michel Girard, «Solidement derrière» , La Presse, 26 février 2009)
La Caisse de dépôt et placement du Québec À juste titre, les Québécois ont été sidérés d’apprendre un tel fiasco de la bouche des dirigeants de la Caisse. Le fait que le premier ministre Charest et sa ministre des Finances de l’époque, Monique Jérôme-Forget, se soient empressés de rejeter la moindre responsabilité dans ce fiasco et de refuser de témoigner devant une commission parlementaire ne pouvait certes pas contribuer non plus à un rehaussement de l’opinion que les citoyens se font de la politique et des politiciens. Dès le départ, le premier ministre n’a pas semblé vouloir qu’on identifie des «coupables» , allant jusqu’à minimiser les conséquences des pertes pour les déposants : «C’est une année décevante, on doit s’interroger sur les décisions qui ont été prises, mais ce n’est pas une raison pour faire de la politique sur le dos de la Caisse de dépôt[…] Pas question toutefois de "sanctions" pour ces dirigeants. » (Denis Lessard, «Des pertes de 40 milliards» , La Presse, 26 février 2009)
La Caisse de dépôt et placement du Québec Nous ne sommes pas obligés d’acquiescer à l’approche complaisante que privilégie le premier ministre et rien ne nous empêche d’essayer de voir plus clair dans ce dossier. «Personne ne s’attendait à un mea-culpa à la japonaise, avec un dirigeant en pleurs, mimant un hara-kiri devant les journalistes, mais peut-être qu’un petit "on est désolé, on a foiré", aurait adouci les pertes abyssales de 40 milliards de la Caisse de dépôt. » «C’est beaucoup demander aux Québécois d’accepter que personne n’est responsable pour la perte de 40 milliards de dollars. » «Lorsqu’une institution publique comme la Caisse perd 40 milliards, le premier réflexe d’une majorité de Québécois est de se dire qu’il est impossible que le gouvernement n’ait pas été mis au courant. Difficile, en effet, de croire que le gouvernement n’avait pas, ne serait-ce qu’une idée générale, de ce qui s’en venait. » (Vincent Marissal, «Un trou… et de gros doutes» , La Presse, 26 février 2009)
Henri-Paul Rousseau a occupé le poste de président de la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2002 au 30 mai 2008. À l’époque, son arrivée à la tête de la CDPQ avait été saluée avec d’autant plus d’enthousiasme qu’il arrivait à un moment où la Caisse venait d’enregistrer ce que l’on qualifiait alors de «plus grande perte de son histoire» – 8, 5 milliards $. Un administrateur de l’époque avait même attribué cette perte non aux fluctuations normales du marché, mais à des erreurs dans le choix des investissements et dans la gestion des placements; donc forcément dans le choix des administrateurs et des gestionnaires. De telles «erreurs» n’avaient cependant pas empêché le grand patron de la Caisse, Jean-Claude Scraire, et les autres gestionnaires de «sortir de l’aventure couverts d’or» , pour citer le chroniqueur Vincent Marissal. Un administrateur avait même déclaré : «J’ai surtout honte que nous ayons été forcés de remettre à ces incompétents des millions de dollars en indemnités de départ, compte tenu du contexte. Nous devrions tous être envahis d’une grande honte pour les rendements foncièrement plus faibles de la Caisse. » (André Noël, «Pertes de 8, 5 milliards pour la Caisse en 2002» , La Presse, 6 mars 2003) (François Pouliot, «Pire performance de l’histoire en vue» , La Presse, 8 mars 2003) (Vincent Marissal, «Là où ça fait mal» , La Presse, 8 mars 2003)
Henri-Paul Rousseau Durant les 5 premières années de son mandat, Henri-Paul Rousseau et son équipe ont doublé les actifs de la Caisse, engrangeant des profits de 63 milliards $. Mais c’était sans avoir prévu le fiasco qui découlerait de la crise des papiers commerciaux adossés à des actifs non bancaires (les fameux PCAA). Le 30 mai 2008, M. Rousseau démissionnait de la Caisse de dépôt et placement du Québec et acceptait un poste chez Power Corporation, l’empire de la famille Desmarais. Quelques mois plus tard, les marchés financiers connaissaient leur pire chute depuis la crise économique des années 1930. On ne peut pas dire que M. Rousseau avait quitté un navire qui coulait puisqu’il était parti quelques mois avant la débâcle. Mais il n’en reste pas moins que les pertes encourues par la Caisse en 2008 découlaient de décisions arrêtées et de mesures prises alors que M. Rousseau présidait toujours aux destinées de la CDPQ. Sur les 63 milliards $ accumulés en 5 ans, il n’en restait plus que 23 milliards $. Mais souvenons-nous : le premier ministre Charest avait prévenu qu’il ne fallait pas «faire de la politiquer sur le dos de la Caisse» ni cher à imposer des «sanctions» à quiconque. (André Pratte, «Les banquiers» , La Presse, 14 février 2009) (Michel Girard, «Solidement dernière!» , La Presse, 26 février 2009)
Henri-Paul Rousseau Lorsqu’il a démissionné de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour aller travailler chez Power Corporation, Henri-Paul Rousseau a touché une prime de 378 750 $ – une prime prévue à son contrat. «La Caisse aura connu en 2008 la pire année de son histoire. Parce que c’est sous sa gouverne qu’ont été mises en place la nouvelle structure et les nouvelles politiques d’investissement de l’organisation, M. Rousseau porte une part de responsabilité pour ce qui s’est passé depuis sa démission. C’est pourquoi plusieurs auraient vu d’un bon œil qu’il choisisse de rembourser sa prime de départ ou de la verser à un organisme de charité. » (André Pratte) (Denis Lessard, «Québec offre une retraite dorée à Sabia» , La Presse, 26 mars 2009) (André Pratte, «Les banquiers» , La Presse, 14 février 2009)
Henri-Paul Rousseau Il fallait bien sûr souligner le départ du grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Cela s’est fait le 20 août 2008, entre 16 h et 17 h 30, au coût de 45 147 $. • Hommages • Logistique • Équipement audiovisuel et autres dépenses 17 749 $ 10 549 $ 16 849 $ En partant d’une hypothèse de 800 invités, la fête aurait coûté 56 $ par personne. Le porte-parole de l’institution, Maxime Chagnon, a refusé de donner davantage de détails ou de justifier la pertinence des dépenses. (Vincent Brousseau-Pouliot, «Caisse de dépôt – Une fête de 45 000 $ pour le départ de Rousseau» , La Presse, 30 avril 2010)
Richard Guay a succédé à Henri-Paul Rousseau à la tête de la CDPQ en septembre 2008. Cette nomination était -elle une erreur? Voici comment la ministre Monique Jérôme-Forget expliquait cette nomination. «Même le choix de Richard Guay nommé à la barre en septembre dernier, n’était pas une erreur du gouvernement, selon la ministre des Finances. Elle a soutenu que M. Guay était en fait le choix d’Henri-Paul Rousseau, qui avait fait vigoureusement campagne pour son poulain auprès du conseil d’administration et du gouvernement. Le conseil d’administration avait fait d’autres choix, mais M. Guay a été sa recommandation "finale", a reconnu M me Jérôme-Forget. » (Denis Lessard, «Des pertes de 40 milliards» , La Presse, 26 février 2009)
Richard Guay a passé 14 ans à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il avait été très impliqué dans les PCAA à l’origine des pertes phénoménales de la Caisse. Mais il aura été un furtif président directeur général de l’institution. Nommé en septembre 2008, alors que débutait la tempête sur les marchés boursiers, il s’est avéré incapable de supporter la pression et a dû prendre un congé de maladie en novembre. La Caisse s’est subitement retrouvée sans personne au gouvernail au moment de la pire tempête de son existence. À son retour, en janvier 2009, Guay a quitté la présidence de la Caisse. Il a par la suite agi quelque temps comme conseiller du nouveau patron de la CDPQ, Michael Sabia. Puis il est retourné à l’enseignement à l’Université du Québec à Montréal en novembre 2009. Montant de sa prime de départ de la Caisse : 1 million $. (André Dubuc, «Faire le ménage à la Caisse de dépôt a coûté cher» , La Presse, 7 décembre 2010)
Autres indemnités de départ à la Caisse de dépôt et placement ▪ ▪ ▪ François Grenier, vice-président aux marchés boursiers Michael Malo, 1 er vice-président aux fonds de couverture Christian Pestre, stratégiste en chef Robert Desnoyers, 1 er vice-président aux ressources humaines Van Phong Pham, responsable de l’informatique Ghislain Parent, 1 er vice-président aux finances et opérations 950 000 $ 629 500 $ 375 000 $ 365 800 $ 516 500 $ 400 000 $ «Selon les données que La Presse a obtenues grâce à la Loi sur l’accès à l’information, six hauts dirigeants de la Société remerciés en 2009 se sont partagés la coquette somme de 3, 8 millions $ en indemnités de départ […] Outre ces hauts dirigeants, 55 personnes ont vu leur poste aboli au printemps 2009 et ont reçu des indemnités. Certaines indemnités versées à des vices-présidents ne sont pas comptabilisées non plus parce qu’ils ne font pas partie des «hauts dirigeants» . (Denis Lessard, «Un coup de balai de 4 millions – Six ex-dirigeants de la Caisse de dépôt ont reçu des parachutes dorés» , La Presse, 12 janvier 2010) (André Dubuc, «Faire le ménage à la Caisse de dépôt a coûté cher» , La Presse, 7 décembre 2010)
Un amateurisme payant pour les dirigeants de la CDPQ «Au moment de l’éclatement de la crise du papier commercial, en 2007, la gestion du risque à la Caisse de dépôt et placement du Québec était "inefficace" et accusait un "retard par rapport aux pratiques du marché", indique un rapport de la firme comptable Pricewaterhouse. Coopers jusqu’ici tenu secret. Le document daté de mai 2008, obtenu [le 8 juillet 2010] par la Presse canadienne, souligne que les instruments de placement se sont complexifiés "à un rythme tel que le groupe de gestion des risques de la Caisse ne [parvenait] pas à suivre ". […] Preuve tangible des faiblesses importantes qui existaient, il pouvait s’écouler jusqu’à sept semaines entre la mesure d’un risque et la communication de l’information s’y rattachant aux personnes concernées. Pire encore, la mesure du "risque de marché " était fondée sur des hypothèses "non conformes aux pratiques du secteur financier ". La Caisse a perdu plus de cinq milliards $ à cause de ses investissements massifs dans le papier commercial adossé à des actifs (PCAA), un titre obligataire à court terme qui a été happé par la crise hypothécaire américaine. » (Sylvain Larocque, «Caisse de dépôt et placement – L’amateurisme caractérisait la gestion du risque – Un rapport de Pricewaterhouse. Coopers juge sévèrement les anciennes pratiques de l’institution» , Le Devoir, 9 juillet 2010)
Michael Sabia Voici l’homme par qui le salut devait arriver à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Avant qu’il ne soit nommé PDG de la Caisse, c’était pourtant un personnage connu dans le monde des affaires et le milieu politique : il avait en effet été président de Bell Canada (BCE) et il est l’époux de Hilary Pearson, la petite-fille de l’ancien premier ministre canadien Lester B. Pearson. Curieusement, la Caisse a dû faire appel à la réputée firme Egon Zehnder International pour le dénicher. Coût de l’opération pour la Caisse : 300 000 $. Combien cela aurait-il coûté s’il avait été un illustre inconnu, difficile à trouver? (André Dubuc, «Faire le ménage à la Caisse de dépôt a coûté cher» , La Presse, 7 décembre 2010)
Michael Sabia En mars 2009, on apprenait que Michael Sabia recevrait, à titre de PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, un salaire annuel de base de 500 000 $, auquel il faut ajouter les traditionnels bonis au rendement. En outre, son contrat d’embauche prévoyait qu’à l’expiration de son mandat de cinq ans, il toucherait une rente annuelle de 235 000 $ pour le reste de ses jours. Or, à l’expiration de ce mandat quinquennal, Sabia n’aura que 61 ans. Un jeune retraité très privilégié… Par contre, si le mandat de Sabia à la tête de la CDPQ dépassait les cinq ans, alors sa rente de retraite augmenterait considérablement : • • rente annuelle de 275 000 $ après six années de service à la Caisse rente annuelle de 300 00 $ après sept années de service à la Caisse (Denis Lessard, «Québec offre une retraite dorée à Sabia» , La Presse, 26 mars 2009)
Michael Sabia Le dévoilement de pareils chiffres par les médias ne laissa personne indifférent, comme on peut le supposer. Aussi, dès le lendemain de leur publication, Michael Sabia annonçait qu’il renonçait à sa pension de retraite ainsi qu’à ses bonis pour les années 2009 et 2010. Altruisme? Désir profond de servir l’État? Pas vraiment. «Même s’il renonce à une partie de sa rémunération, le nouveau PDG de la Caisse de dépôt […] n’en sera guère dépourvu à court terme. En fait, l’ex-président de BCE (Bell Canada) est admissible dès [2009] à une prestation de retraite d’au moins 836 500 $ par an de la part de son ancien employeur. C’est ce que révèle la plus récente circulaire de direction complète de BCE distribuée à ses actionnaires. Par ailleurs, quand il a quitté la présidence de BCE en juillet 2008, Michael Sabia avait déjà encaissé des millions de dollars en salaire, en primes et en options d’achat d’actions. Aussi, le régime de retraite des hauts-dirigeants de BCE avait été bonifié spécialement en sa faveur, afin d’accélérer son accumulation des années de service qui servent au calcul de la prestation de retraite. Résultat : M. Sabia a quitté BCE avec un solde d’au moins 26 années de service à son compte de régime de retraite. Aussi, son âge d’admissibilité aux prestations avait été devancé à 55 ans, cinq ans plus tôt que la norme habituelle. Or, c’est [en 2009] que Michael Sabia célèbre son 55 e anniversaire. » (Vincent Brousseau-Pouliot et Denis Lessard, «Sabia renonce à sa pension et à ses bonis» , La Presse, 27 mars 2009) (Martin Vallières, «Sabia déjà riche rentier de BCE» , La Presse, 27 mars 2009)
Michael Sabia «Le Tout-Québec inc. savait Michael Sabia nanti après ses [six] années à la présidence de BCE, société mère de Bell Canada. Mais au bout du compte, c’est une cagnotte d’au moins 20, 9 millions $ en salaires et primes spéciales que M. Sabia avait en poche au moment où il a accepté d’assumer la présidence de la Caisse de dépôt et placement, à la demande du gouvernement Charest. […] Sabia encaisse depuis septembre 2008, à son 55 e anniversaire, une rente de retraite viagère d’au moins 836 500 $ par année de la part de BCE. De plus, M. Sabia détient des actions d’achat pour 863 393 actions de BCE, exerçables d’ici trois ans. […] l’information sur la fortune de Michael Sabia tirée de BCE remet en contexte sa renonciation très publicisée à une partie de sa rémunération prévue comme PDG de la Caisse de dépôt […] Malgré tout, Michael Sabia a décidé de se prévaloir de son salaire d’un demi-million par année […] Mais ce montant s’avère maintenant mineur par rapport à la rémunération multimillionnaire de M. Sabia tirée de ses quelques années à la présidence de BCE. […] sa fortune totale découlant de BCE approche la trentaine de millions $ lorsqu’on ajoute les 20, 9 millions $ versés en 2008 à la dizaine de millions obtenus durant les années précédentes. » (Martin Vallières, «Un départ payant pour Michael Sabia – Le nouveau président de la Caisse a quitté BCE avec 21 millions en poche» , La Presse, 2 avril 2009)
Michael Sabia «Du point de vue des actionnaires de BCE, cependant, la rémunération de départ consentie à Michael Sabia – malgré un bilan mitigé comme PDG et l’échec d’une riche offre d’achat par Teachers’ – pourrait provoquer de vifs débats. […] avec les primes attribuées à M. Sabia, qui ont totalisé 27 fois son salaire de base en 2008, la rémunération totale des six principaux dirigeants de BCE a explosé à 43, 7 millions $. Même que les six principaux dirigeants de BCE, dont M. Sabia, se sont partagés 15, 7 millions en primes spéciales pour la transaction prévue avec Teachers’, qui a pourtant été annulée. Dans sa circulaire de direction, BCE justifie ces primes par le fait que ses hauts dirigeants ont augmenté leur charge de travail durant les tractations avec Teachers’, sans pouvoir négocier d’actions de l’entreprise, ni monnayer leurs options. » Par suite du dévoilement de ces informations relatives à la détention d’actions de BCE, Michael Sabia annonçait dès le lendemain de la diffusion de cette nouvelle qu’il allait se départir de ses actions. (Martin Vallières, «Un départ payant pour Michael Sabia – Le nouveau président de la Caisse a quitté BCE avec 21 millions en poche» , La Presse, 2 avril 2009) (Denis Lessard, «Sabia renonce à ses options de BCE» , La Presse, 3 avril 2009)
Épilogue Souvenons-nous de la déclaration du premier ministre Jean Charest au moment de l’annonce officielle des pertes colossales de 40 milliards $ enregistrées par la Caisse : «C’est une année décevante, on doit s’interroger sur les décisions qui ont été prises, mais ce n’est pas une raison pour faire de la politique sur le dos de la Caisse de dépôt[…] Pas question toutefois de "sanctions" pour ces dirigeants. » Il n’en fallait pas plus pour que le nouveau PDG de la Caisse enfourche le même cheval : «Mon objectif est de créer une organisation pour l’avenir du Québec, et moi, je ne m’intéresse pas aux événements de 2007 et 2008. »
Épilogue La Caisse de dépôt et placement du Québec refuse mordicus qu’une enquête soit lancée au sujet des pertes financières de 40 milliards $ enregistrées par l’institution en 2008. Le passé est le passé selon le président de la Caisse, Michael Sabia, et "ce qui compte, c’est l’avenir. " Devant les parlementaires, il est allé plus loin en affirmant qu’une telle enquête deviendrait "un problème majeur", voire "parmi les pires choses" qu’on puisse imaginer. Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a abondé dans le même sens, tout en reconnaissant que la Caisse avait perdu beaucoup plus d’argent que les autres caisses de retraite du pays, sans qu’on sache trop pourquoi. "On sait que la Caisse a fait des erreurs dans la gestion du risque. Ils ont perdu plus d’argent que les autres. On le sait, mais ça, c’était il y a deux ans ". De son côté, l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic s’est dite extrêmement déçue d’apprendre que [le rapport de Pricewaterhouse. Coopers] n’a jamais été rendu public depuis sa présentation aux dirigeants de la Caisse, en mai 2008. "Il s’agit encore d’un manque de transparence de la Caisse qui nous confirme officiellement le laisser-aller durant les années Rousseau-Guay", a commenté le vice-président de l’association, Roch Perreault. (Lia Lévesque, «Caisse de dépôt et placement – La gestion du risque a été changée, selon Bachand» , Le Devoir, 10 juillet 2010) (La Presse canadienne, «Pertes record de 2008 à la Caisse de dépôt – Sabia refuse d’enquêter» , La Presse, 26 mai 2010)
Joyeux Noël quand même! Coût du party de Noël de la Caisse en 2008 (l’année du désastre) Coût du party de Noël de la Caisse en 2009 46 961, 30 $ 56 099, 31 $
Joyeux Noël quand même! «Tu creuses un trou de 40 milliards de dollars dans le bas de laine des Québécois? Pas de problème! Non seulement on donne de généreux bonis aux employés pour les féliciter pour leur beau travail, mais on loue la gare Windsor pour organiser un super gros party de Noël au nez et à la barbe des citoyens… Le Québec coule à pic et la Caisse de dépôt boit du champagne sur le pont en rigolant. Des pertes de 40 milliards et ça organise un super party de Noël à la chic gare Windsor! Il y a des gens qui n’ont aucune honte, aucune décence, aucune pudeur…» (Richard Martineau, «Party de Noël» , Blogue, 14 décembre 2009) «C’est difficile à accepter pour les citoyens que les gens de la Caisse aient si peu de sensibilité pour ce qui nous arrive, que ce soit la crise budgétaire ou la récession que l’on vient de traverser. Aucun dirigeant n’a voulu porter la responsabilité du trou béant qu’ils ont créé dans notre bas de laine. Au contraire, ils sont partis avec des primes!» (Claire Joly, directrice générale de la Ligue des contribuables du Québec. La Ligue avait décerné le «Glouton d’or 2009» à la Caisse) (Martin Ouellet, «Party de Noël : Sabia aurait dû se garder une petite gêne» , La Presse, 26 janvier 2010)
Documentation Voir les notes de référence accompagnant les diapositives Illustrations Internet Conception R. Day Février 2011
- Slides: 28