Day Crations rflexives 2011 Dfilement manuel La grande

Day Créations réflexives 2011 Défilement manuel

«La grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage. C’est plus grand que tous les voyages autour du monde. » Alberto Giacometti Cette série de diaporamas, que j’ai intitulée «Visages» , ne se veut pas une expérience biographique. Les limites imposées par un diaporama ne permettent pas, d’ailleurs, de présenter des biographies au sens traditionnel. «Visages» montre tantôt des figures publiques bien connues, tantôt des personnalités plus effacées et plus obscures. Mais derrière chacun de ces visages, il peut arriver qu’il se cache quelqu’un d’étonnant. Si «Visages» a bien sûr pour objectif d’informer, il a donc surtout pour but de surprendre. Car, comme l’écrit Yvon Deneault, «L’être humain a deux visages : celui qu’il nous montre et celui qu’il a vraiment. » Ce cinquième diaporama de la série pourrait susciter la réflexion suivante : comment. , lorsqu’on est le monarque absolu de l’un des pays les plus pauvres de la planète, peut-on avoir la conscience tranquille en possédant une fortune personnelle faramineuse et en utilisant les maigres ressources de l’État pour ses fins personnelles? R. Day

Visages

Situons d’abord notre personnage. Il vit en Afrique australe, dans un petit royaume nommé Swaziland.

Le Swaziland est enclavé par l’Afrique du Sud et borné par le Mozambique. Il n’a aucun accès à la mer. C’est un très petit pays car la distance qui sépare le Nord du Sud est de 200 km et celle qui sépare l’Est de l’Ouest de 130 km. Sa population est de 1, 4 million d’habitants. Ancienne colonie britannique, le Swaziland a obtenu son indépendance en 1968. Depuis il est gouverné par une monarchie, mais une monarchie qui n’a rien de «constitutionnelle» . En effet, le souverain actuel – Mswati III – est le dernier monarque absolu du continent africain. Cet absolutisme implique notamment que les partis politiques sont interdits et que les tribunaux n’ont pas le droit de juger des affaires qui pourraient impliquer la monarchie. L’état d’urgence y est en vigueur depuis 1973.

Mswati III a succédé à son père, le roi Sobduza II, en 1982, alors qu’il n’avait que 14 ans. Il y a donc eu une période de régence, puis en avril 1986 il a été officiellement couronné. Il était le 67 e fils de son père mais le seul enfant de sa femme Ntombi Tfwala. Sa mère porte le titre de Ndlovukazi, qui veut dire «Grande Éléphante» ou reine-mère. Il faut aussi préciser que le souverain actuel appartient à une famille royale très élargie. Ainsi son père avait, au moment de sa mort en 1982, 70 femmes, 210 enfants et plus de 1 000 petits-enfants. L’entretien d’un telle royauté draine littéralement les modestes ressources de ce petit pays. Et bien que contester le train de vie royal soit rare et surtout très risqué, on voit de plus en plus poindre une opposition entre les partisans d’un régime démocratique et ceux qui favorisent le maintien du régime monarchique.

La «Grande Éléphante» et son fils le roi.

Au chapitre de la polygamie, Mswati III suit les traces de son père. Après vingt-cinq ans de règne, il aurait déjà 13 épouses et 24 enfants. En 2004 -2005, on lui attribuait également deux fiancées âgées de 16 et 17 ans. On raconte qu’il les préfère jeunes et vierges… Selon la tradition, le roi n’épouse une fiancée qu’une fois qu’elle est devenue enceinte. L’harmonie au sein de ces couples peut faire défaut, deux épouses auraient été exilés après l’avoir quitté et une autre aurait été répudiée pour l’avoir trompé avec un ministre.

Deux des treize épouses du roi Mswati III

En 2008, dans le cadre des préparatifs des fêtes soulignant à la fois son 40 e anniversaire de naissance et le 40 e anniversaire de l’indépendance du pays, le roi a nolisé un avion spécial pour envoyer huit de ses treize épouses (avec leurs enfants, les bonnes et les garde du corps) faire un peu de magasinage en Europe et au Moyen. Orient. À l’époque, un groupe de femmes avait même pris le risque de protester publiquement dans la capitale pour dénoncer un tel abus. Mais un porteparole avait répliqué et justifié une telle dépense par le fait que les épouses devaient rayonner pour la circonstance et que des achats de qualité étaient par conséquent nécessaires. Les festivités avaient coûté 2, 5 millions $.

L’Agence France Presse a par ailleurs indiqué que dix des treize épouses du roi avaient leur propre palais, leur personnel, leur BMW de fonction et un jet privé à leur disposition pour aller magasiner dans les pays du Golfe persique et en Asie. Le roi n’a pas hésité non plus à réclamer 15 millions $ pour rénover trois de ses palais et en construire d’autres pour ses nombreuses épouses. Mswati III est aussi réputé pour sa passion des voitures luxueuses. Le site Wikipédia rapporte qu’en 2004 -2005 il a acheté vingt BMW et une Daimler-Chrysler Maybach (cette dernière au coût de 500 000 $ US). Pour éloigner la controverse, il a interdit qu’on photographie ses voitures. À peu près à la même époque, il avait sérieusement envisagé l’achat d’un jet de 25 millions $, et ce au moment où le pays était menacé par une famine. Les protestations l’avaient contraint à renoncer.

Aperçu de l’intérieur d’un palais royal. Le roi et la «Grande Éléphante» .

Le roi Mswati III en compagnie de l’une de ses filles, Sikhanyiso.

Autant de dépenses somptuaires et extravagantes de la part du dirigeant absolu de ce petit pays de l’Afrique australe pourraient se comprendre s’il s’agissait d’un État fabuleusement riche, baignant dans l’abondance, et dont le peuple serait l’un des plus favorisés de la planète. Or, ce n’est guère le cas.

Au Swaziland, l’espérance de vie était de 31 ans en 2009. Sur la planète, seuls quatre autres pays font plus piètre figure que lui. 19 % (certains documents mentionnent même 26 %) des adultes swazis sont séropositifs ou atteints du sida. Pour cette raison, en une décennie le pays a vu sa population diminuer de 18%. C’est l’un des rares pays sur Terre où la population diminue. Or, il n’existe pas de politique gouvernementale cohérente pour limiter la propagation de cette maladie. 40 % des femmes enceintes sont porteuses du VIH ou atteintes du sida. Le pays possède le 27 e plus fort taux de mortalité infantile au monde. Selon l’ONU, c’est l’un des pays qui a fait le moins de progrès pour réduire la mortalité infantile et celle des femmes. On rapporte que 589 femmes sur 100 000 meurent chaque année en donnant naissance.

2/3 des Swazis vivent sous le seuil de la pauvreté. Le revenu quotidien se situe aux alentours de 1 $. Ce qui n’a pas empêché le roi d’affirmer que sa nation est heureuse. 10% de la population du Swaziland détient 50 % des richesses du pays. Taux de chômage en 2004 : 34 % - au 170 e rang mondial. Taux d’inflation en 2003 : 7, 3 %. Selon le Magazine Forbes, la fortune personnelle de Mswati III serait de l’ordre de 100 millions $. En outre, il administre un fonds légué par son père évalué à 10 milliards $. Or la communauté internationale a dû apporter une aide de 104 millions $ au pays au début des années 2000.

À la mi-avril 2011, possiblement inspirés par les soulèvements survenus dans le monde arabe, des Swazis sont descendus dans la rue pour protester contre le régime et ses abus. Mswati III leur a fait répondre par ses policiers à coups de matraque, de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de grenades et d’arrestations.

À la mi-avril 2011, possiblement inspirés par les soulèvements survenus dans le monde arabe, des Swazis sont descendus dans la rue pour protester contre le régime et ses abus. Mswati leur a fait répondre par ses policiers à coups de matraque, de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de grenades et d’arrestations.

À la mi-avril 2011, possiblement inspirés par les soulèvements survenus dans le monde arabe, des Swazis sont descendus dans la rue pour protester contre le régime et ses abus. Mswati leur a fait répondre par ses policiers à coups de matraque, de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de grenades et d’arrestations.

À la mi-avril 2011, possiblement inspirés par les soulèvements survenus dans le monde arabe, des Swazis sont descendus dans la rue pour protester contre le régime et ses abus. Mswati leur a fait répondre par ses policiers à coups de matraque, de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de grenades et d’arrestations.

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III. À la tribune de l’ONU

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III. Avec le prince Charles

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III. Avec le prince Andrew

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III. Avec l’ambassadeur du Japon

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III. Avec le président de Taïwan

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III. Avec le président Obama

En dépit de la terrible situation vécue par le peuple swazi, cela n’empêche pas certains «grands» de ce monde de continuer à fréquenter Sa Majesté Mswati III.

Documentation Louise Leduc, «Rébellion au Swaziland» , La Presse, 13 avril 2011. «Is Swaziland the next Libya? » , Township Times, 14 avril 2011. «Le Swaziland, pays méconnu et ravagé par le sida» , France 24 L’actualité internationale, 25 juillet 2008. Sebastien Berger, «Swaziland : Women challenge royal extravagance» , The Telegraph, 21 août 2008. Wikipédia (sites francophone et anglophone). Photographies Internet Musique Enya, «Storms in Africa» Conception R. Day Mars 2012 On peut voir un certain nombre de mes diaporamas sur : http: //www. imagileonation. com/