Cardiofrquencemtrie poste de ripeur Cas particulier Pandmie de

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Cardiofréquencemétrie poste de ripeur Cas particulier : « Pandémie de grippe aviaire » DUAMSST

Cardiofréquencemétrie poste de ripeur Cas particulier : « Pandémie de grippe aviaire » DUAMSST 2008 Christel VALENTI 1

1. INTRODUCTION Cette étude a pour but de déterminer le surcoût engendré par le

1. INTRODUCTION Cette étude a pour but de déterminer le surcoût engendré par le port d’un EPI en cas de pandémie de grippe aviaire. • Elle concerne les agents de la Régie Collecte occupant le poste de ripeur. • Elle va tenter de démontrer si le port de cet EPI est compatible avec l’effort de manutention du poste de travail. • Cette étude a été demandée par le médecin du travail et le responsable de la Régie Collecte. • Pour l’évaluation de la charge physique, j’ai choisi de procéder à un enregistrement de la fréquence cardiaque à l’aide d’un cardiofréquencemétre. Cette analyse permet une classification de pénibilité de travail grâce à l’utilisation d’une grille de pénibilité. • Les résultats seront comparés aux valeurs réglementaires en vigueur et aux normes. 2

2. Réglementation et normes Les résultats de mon étude seront comparés à la réglementation

2. Réglementation et normes Les résultats de mon étude seront comparés à la réglementation et aux normes existantes. n Réglementations port de charges Code du travail (L 4541 -1 à 11) : Manutention des charges, dispositions générales, prévention, évaluation des risques. Limites pour les hommes adultes (105 kg). Eviction manutention manuelle : organisation, assistance technique. Evaluation des risques encourus par les salariés. Rôle de conseil du médecin du travail. Avis d’aptitude (Homme adulte une charge supérieure à 55 kg). n Législation et textes récents Directive du CEE 29/05/90 : obligation de l’employeur en matière d’organisation du poste pour éviter la manutention manuelle, information et formation des salariés. Décret du 03/09/1992 : rappel de la limite de charge. Arrêté du 29/01/93 : précise les facteurs de risques dorsolombaires lors des opérations de manutention. 3

Arrêté du 15/06/93 : recommandations que les médecins du travail doivent observer pour l’évaluation

Arrêté du 15/06/93 : recommandations que les médecins du travail doivent observer pour l’évaluation des risques et l’organisation des postes de travail, en cas de manutention manuelle ; rôle du médecin du travail en matière de surveillance médicale. n Normes et recommandations Norme NFX 35 -109 : Limites acceptables de port manuel de charges par une personne. Recommandations CNAM R 344 : deux abaques (hommes et femmes) qui combinent chacune limite de masse unitaire et une limite de tonnage journalier. ISO 11228 -1 : Ergonomie - Manutention manuelle (partie 1). n Tableau des maladies professionnelles n° 45 : infections d’origine professionnelle : virus des hépatites A, B, C, D, E. n° 57: affections articulaires provoquées par certains gestes et postures de travail. n° 79 : lésions chroniques du ménisque. n° 98 : affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle de charges lourdes. 4

3. L’entreprise Mon étude porte sur une branche d’activité : la Régie Collecte. n

3. L’entreprise Mon étude porte sur une branche d’activité : la Régie Collecte. n Activité Collecte et valorisation des déchets ménagers (ordures ménagères, tri sélectif, encombrants et végétaux) 5

n Pyramide de l’âge du personnel 6

n Pyramide de l’âge du personnel 6

4. POSTE DE TRAVAIL Suivi de la collecte de tri sélectif sur une commune

4. POSTE DE TRAVAIL Suivi de la collecte de tri sélectif sur une commune rurale (rues étroites au cœur du village, des quartiers résidentiels…). n Description du poste de travail - Descendre du marche pied de la benne. - Prendre et tirer les containers, soulever le couvercle et les présenter devant la trémie, actionner le tire containers pour le vidage mécanique et ramener le container. - Ou prendre et tirer les containers seul ou à deux, les soulever et les vider manuellement dans la benne, puis ramener les containers. - Ramasser les sacs poubelles au sol et les jeter dans la benne. - Remonter sur le marche pied ou s’installer dans la cabine. - Courir et marcher derrière la benne jusqu’à la poubelle suivante. 7

n Caractéristiques du sujet étudié Age : 27 ans Taille: 1. 78 m Poids

n Caractéristiques du sujet étudié Age : 27 ans Taille: 1. 78 m Poids : 62 Kg Sport : Aucun Tabac : environ 10 cigarettes /jour Ancienneté au poste de travail : 7 ans Les salariés sont en SMR : surveillance médicale renforcée n Horaires de travail § Les horaires sont les suivantes de 5 H 00 à 11 H 30 du lundi au samedi. § Travail « à la quitte » ou « fini parti » . § Une pause réglementaire de 15 minutes. 8

5. LE MATERIEL n Matériel utilisé Cardiofréquencemétre de la gamme POLAR RS 400. Enregistrement

5. LE MATERIEL n Matériel utilisé Cardiofréquencemétre de la gamme POLAR RS 400. Enregistrement de la fréquence cardiaque toute les 5 s. Analyse des données : Logiciel PRO-PULSES ERGO (affichage des courbes de fréquences cardiaques, calculs automatisés des fréquences cardiaques à partir d’une grille de pénibilité). n Les mesures Conditions des mesures : - Deux mesures (M 1 et M 2) ont été effectuées à une semaine d ’intervalle sur la même tournée. - Nous avons soumis l ’agent aux mêmes conditions de travail afin d ’obtenir une meilleure représentativité de l ’étude. - Il est important de noter que l’agent s’est présenté : Ø Ø 15 minutes avant la prise de son poste de travail afin d’effectuer une mesure au repos. 15 minutes après la fin de la tournée (évaluation de la capacité de récupération). 9

M 1 : Dans les conditions de travail normales avec l’équipement classique : .

M 1 : Dans les conditions de travail normales avec l’équipement classique : . Chaussures de sécurité . Pantalon à bandes réfléchissantes . Gants de protection en cuir . Casquette . Tee-shirt M 2 : L’opérateur est équipé de la combinaison de protection grippe aviaire : . Combinaison intégrale en papier . Masque respiratoire type FFP 2 non valvé . Gants de type chirurgicaux . Lunettes de protection en plastique Durée des mesures : de 4 H 45 à 8 H 30. 10

6. METHODOLOGIE Une pré-étude a été faite deux jours avant la première cardiofréquencemétrie :

6. METHODOLOGIE Une pré-étude a été faite deux jours avant la première cardiofréquencemétrie : . Analyse des gestes et des postures. . Comptage du nombre de montées et de descentes du marche pied. . Comptage des containers soulevés et accrochés. . Observation des routes empruntées et kilomètres effectués. . Prise de photos et vidéo. . Discussion avec le responsable du site et l’agent. n Étude de l’activité et observations des postures - Nombreux déplacements (marche ou course) pour aller cher les containers sur des distances supérieures à 2 mètres. 11

- Montée et descente du marche pied (30 cm du sol) très fréquentes (plus

- Montée et descente du marche pied (30 cm du sol) très fréquentes (plus de 200). • Contraintes mécaniques fortes (au niveau des épaules, genoux, bassin, chevilles). - Manipulation de charges importantes et répétitives. Efforts de tractions et de poussée des containers : • charge supérieure à 25 Kg mouvements de rotations du bassin, bras levés au dessus du cœur (plus de 240 containers collectés). - Balayage des ordures tombées au sol ou port de sacs. • Position penchée en avant avec un angle supérieur à 45° ou position accroupie. 12

n Conditions de travail Le poste de ripeur est soumis à : • D’importantes

n Conditions de travail Le poste de ripeur est soumis à : • D’importantes variations de températures au cours de la collecte. • Exposition aux intempéries : pluie, froid, chaleur, vent…. . • Risque routier : il est très important et demande au salarié une attention constante. • Risques chimiques ou biologiques : - Selon la nature des déchets collectés. - Pollution urbaine, gaz d’échappement des bennes. - Risques d’infections possibles par des déchets contaminés (verres, ferrailles, déchets verts, cadavres d’animaux…. ). • Risques liés à la manutention. n Maladie professionnelle et accidents de travail • Aucune maladie professionnelle déclarée à ce jour. 13

 • Accidents de travail : Année 2006 : AT au sein de la

• Accidents de travail : Année 2006 : AT au sein de la régie collecte hors vacataires. ¨ Nombre de jours AT cumulés : 443 Taux de fréquence 2006 : 58% (national 65%) Année 2007 : AT au sein de la régie collecte hors vacataires. ¨ Nombre de jours AT cumulés : 371 Taux de fréquence 2007: 46% (national 67%) Nature des AT : la majorité des accidents de travail est due à des chutes. Les conséquences sont essentiellement traumatiques. 14

7. RESULTATS 1. Résultat des cardiofréquencemétries Période de comparaison : 30 premières minutes de

7. RESULTATS 1. Résultat des cardiofréquencemétries Période de comparaison : 30 premières minutes de mesure. 1 er tracé dans les conditions normales = M 1 Concentration de containers 15

 2ème tracé avec le port de la combinaison = M 2 Concentration de

2ème tracé avec le port de la combinaison = M 2 Concentration de containers 16

Comparatif des deux tracés M 1 M 2 17

Comparatif des deux tracés M 1 M 2 17

2. Interprétation des résultats Le travail est-il tolérable ? n Le coût cardiaque absolu

2. Interprétation des résultats Le travail est-il tolérable ? n Le coût cardiaque absolu (CCA) C’est la différence entre la fréquence cardiaque moyenne et la fréquence cardiaque de repos dite de référence. CCA = FC moyenne – FC référence Selon la valeur limite de BROUHA, le poste de travail est considéré comme pénible quand le CCA > 30 bpm. Ø M 1, CCA = 28 bpm Ø M 2, CCA = 53 bpm Donc le port de l’EPI est donc pénalisant. 18

n Le coût cardiaque relatif (CCR) Il exprime le rapport en % entre le

n Le coût cardiaque relatif (CCR) Il exprime le rapport en % entre le CCA et la fréquence cardiaque de réserve ellemême égale à la différence entre la fréquence maximale théorique du sujet moins la fréquence de référence. CCR = CCA * 100 FMT – FC réf FMT= (fréquence cardiaque maxi théorique) peut être évaluée grâce à la formule d’ASTRAND FMT = 220 – âge FC réf = la différence maximale théorique du sujet moins la fréquence de référence. Le CCR reflète la pénibilité du poste quelque soit le sujet. D’après valeurs les la 30% sur HURBA limites à D. l’INRS, de CCR être < et doit le journée (FC de référence avant travail). Ø M 1, CCR = 27, 5% Ø M 2, CCR = 51, 5%. Le port de l ’EPI est donc pénalisant. 19

§ Le 99éme percentile de travail (FC 99) Il représente les valeurs les plus

§ Le 99éme percentile de travail (FC 99) Il représente les valeurs les plus élevées du tracé puisqu’il s’agit de la valeur de fréquence cardiaque qui n’est dépassée que pendant 1% du temps de travail. Dans le cas de M 1 et M 2, il est supérieur à la valeur limite qui est de 140 bpm (MEUNIER) puisqu’il dépasse les 175 bpm. § Grille de pénibilité de Ph. Meunier, H. J Smolik, C. Knoché Cette grille permet de calculer un score de pénibilité à partir des 3 paramètres suivants: - la fréquence moyenne de travail (Fmoy) - le 99éme percentile (FC 99) - le coût cardiaque relatif (CCR) calculé à partir de la référence de repos égale au 1 er percentile des valeurs de travail. Cinq classes de pénibilités sont possibles en fonction du score obtenu. 20

Tableau M 1 Tableau M 2 21

Tableau M 1 Tableau M 2 21

8. Discussion 8. n 1. Contraintes liées au port de l ’EPI L’équipement a

8. Discussion 8. n 1. Contraintes liées au port de l ’EPI L’équipement a été très mal supporté par le ripeur du point de vue respiratoire. Il n’a pu le garder que 30 minutes. - Le masque : élément le plus pénalisant pour le ripeur. Troubles respiratoires : l’air chaud inspiré ne permet pas une ventilation suffisante du salarié par rapport à l’effort de manutention. - Les lunettes: visibilité et ventilation insuffisante (buée). - La combinaison : manque d’amplitude dans les mouvements. - Les gants : inutilisables pour ce genre de manutention (type de gants chirurgicaux trop fragiles pour assurer une protection efficace des mains ). 22

n Contraintes liées à la charge mentale Toute modification du déroulement et de l’exécution

n Contraintes liées à la charge mentale Toute modification du déroulement et de l’exécution de la tournée entraîne un « stress » pour les salariés. n • • Contraintes liées à la manutention et autres La manutention des containers et la répétitivité augmentent les risques d’accident de la colonne vertébrale lors du levage des charges (de 20 à 30 Kg). Les recommandations pour le port de charge répétitif sont les suivants: - Limitation de la masse unitaire 25 Kg. - Tonnage transporté à 50 kg/minute. - Limitation de la masse unitaire selon l’âge et le sexe : Hommes de 18 à 45 ans = 25 Kg. • La montée et descente du marche pied imposent aussi des contraintes mécaniques fortes. 23

 2. SOLUTIONS n EPI adapté - Masque intégral : il assure une bonne

2. SOLUTIONS n EPI adapté - Masque intégral : il assure une bonne ventilation et visibilité pour un travail en extérieur. - Combinaison : amplitude des bras et jambes très importante, avec une capuche et équipée de bandes réfléchissantes. - Gants : gants industriels étanches. Le kit proposé dans le commerce est inadapté à l’activité du ripeur. Il faut donc en créer un. n Charge mentale - Informer et former les agents aux risques biologiques. - Les former sur l’utilisation des EPI. - Une seule et même personne doit donner les directives aux agents. 24

n Manutention et autres - Rassembler les containers dans une zone prédéterminée, par rue

n Manutention et autres - Rassembler les containers dans une zone prédéterminée, par rue ou par quartier. - Manutention mécanique des containers systématique (utilisation du lève containers). - Modification de la composition des équipes de collecte: . 4 ripeurs au lieu de 3. . Maximum 30 minutes de collecte par ripeur et par tournée. . Tournée de 2 heures (impossibilité d’effectuer des pauses ; l’agent travaille à l’extérieur de sa société). limiter l’accumulation des déchets potentiellement contaminés, par exemple : . 2 ramassages par jour : le matin de 5 h 00 à 7 h 00 et en fin de journée de 20 h 00 à 22 h 00 (limite les contraintes thermiques et évite le travail de nuit) 25

9. CONCLUSION Les résultats ont mis en avant : - Dans des conditions normales,

9. CONCLUSION Les résultats ont mis en avant : - Dans des conditions normales, le poste de travail est considéré comme lourd. - Le port des EPI anti-grippe aviaire aggrave la pénibilité du travail (de lourd excessif). En cas de pandémie de grippe aviaire, il serait souhaitable: ¨ De créer un équipement de protection adapté au poste de travail. ¨ De réorganiser ce poste avec un aménagement d’horaires et une augmentation des équipes de collecte. ¨ De former et d’informer le salarié sur les risques biologiques. « Se pose le problème de la décontamination des camions et des containers qui pourrait faire l’objet d’une autre étude » . 26