Au Clic A lentre de la valle de

Au Clic

A l’entrée de la vallée de l’Aure dans les Htes Pyrénées, Lannemezan, nom d’origine gasconne, « Lanamesa » , milieu de la lande, accueillait le 16 Juillet 2015 la 12° étape du Tour de France, pour parcourir 4 cols pyrénéens menant les coureurs en Ariège. Froome en jaune possède 3 mn d’avance sur le 3° Quintana en blanc.

Sous une température caniculaire proche des 35°, les coureurs passeront devant le Château de Mauvezin, reconstruit vers 1380 par Gaston Fébus avec son donjon quadrangulaire de 37 m de haut. En longeant la Garonne proche de la Cathédrale Notre Dame de St Bertrand de Comminges ils apercevront le Pic de Cagire dominant la 1ère difficulté de l’étape : le Col de Portet d’Aspet.

Après avoir passé St Gaudens, sans s’intéresser aux ruines du Château médiéval d’Izault de l’Hôtel les coureurs inquiètent les vaches où l’herbe jaunie témoigne de la canicule ambiante au pied des Pyrénées. Impassible, le maillot jaune laisse filer l’échappée possédant près de 6 mn d’avance.

En passant par Aspet, au pied du Pic de Cagire, on se souviendra de l’histoire du Dr Jauréguiberry, Maire de la commune pendant la guerre 39/45, qui hébergea le peintre Raoul Dufy et l’écrivain Roland Dorgelès, avertis de leur proche arrestation par la Gestapo, du côté de Montsaunès, où ils étaient réfugiés. Le sanctuaire de N. D. de Miège-Coste conserve dans la nef de son église, une Vierge Noire en bois de 105 cm de haut, dotée d’un seul bras. Les vierges noires font référence au Cantique des Cantiques qui dit à propos des femmes de Judée : « Je suis noire mais belle, c’est le soleil qui m’a brûlé » .

Malgré la forêt verdoyante il fait toujours 34° sur la route du tour dans la traversée de Sangouagnet où l’on prend la direction du Col de Portet d’Aspet. Tout proche, pour ceux qui reviendront dans le coin, allez vous approcher du gouffre de la « Henne Morte » , la femme morte en gascon, et sa légende d’une descente vertigineuse de 446 m !

A chaque boucle du Portet d’Aspet la légende du Tour surgit. En 1934 René Vietto se sacrifie en offrant sa roue à son leader Antonin Magne victime d’une chute. En 1973 Raymond Poulidor plonge dans le ravin. Descendant à corps perdu, il montera ensanglanté dans l’ambulance à son corps défendant. Voilà 20 ans, le 8 Juillet 1995, la vie de Fabio Casartelli s’est arrêtée à la sortie de ce virage où une plaque et un bouquet rappellent la tragédie. Tout proche une stèle de marbre blanc en forme d’aile d’ange et une roue de vélo honorent le souvenir de celui qui fut champion olympique à Barcelone en 1992.

Entre Hte Garonne et Ariège nous sommes au pays de l’ours, là où les ursidés slovènes fréquentent les forêts alentours, lâchés dans celle d’Arbas, à un vol de gypaète barbu.

En traversant pâturages et forêts de hêtres les randonneurs vont respirer l’air frais des Pyrénées au Pic de Paloumère, à 1608 m, entre crêtes, plats et combes, pour une vue sublime vers les sommets ariégeois, Pic de Balaguère et Pic de Crabère. Au départ de la randonnée on peut se rafraîchir à la « Fontaine de l’Ours » , là où Balou et Melba les slovènes, venaient se désaltérer avant de disparaître, mais où le vétéran Pyros règne encore.

Dernière commune de l’Ariège sur le chemin de St Jacques de Compostelle, St Lary tire son nom de St Hilaire, Ilary en gascon. Dans ces villages de montagne, les maisons mêlent harmonieusement le schiste noir à la pierre blanche avec des toits d’ardoises à forte pente embellis par « lous capucinous » , les lucarnes.

A Orgibet l’église du 18é s. se compose d’une tour massive surmontée d’un toit presque plat en ardoises, où se dresse une longue flèche. A flanc de montagne, à la soulane où en bordure de la Bouigane, affluent du Lez sinuant à fleur des prairies verdoyantes, les coureurs traverseront un chapelet de villages typiques au nom chantant : Augirein, Orgibet, Illartein, Aucazein, Argein et Audressein.

Au confluent du Lez et de la Bouigane, l’église N. D. de Tramesaygues, (entre deux eaux en gascon), à Audressein, saluera le Tour sur le coup de 12 h 45 par une envolée de cloches maniées par les tourneurs en haut du campanile datant du 14é s. , classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Chapelle St Pierre datant du Dans ce petit coin des Pyrénées circule « La légende du pendu » Deux pèlerins allant à Compostelle s'arrêtent dans une auberge. L'aubergiste les pousse à s'enivrer et pendant leur sommeil cache une coupe en argent dans le sac de l'un d'eux. Il les accuse ensuite de l'avoir volée. Les pèlerins sont arrêtés et jugés. Le fils est condamné à être pendu. Malgré sa peine le père poursuit son chemin vers Saint-Jacques et au retour il a la surprise de trouver son fils encore vivant. Saint-Jacques le soutenait pour lui éviter la mort. Le père rassemble alors la foule pour la prendre à témoin du miracle prouvant l'innocence de son fils. Le pendu est dépendu et l'aubergiste condamné au gibet. 12é s. , appelée aussi Chapelle du Calvaire elle domine Castillon en Couserans.

Démarrant sur la commune de Audressein, le Col de la Core d’une longueur de 17, 5 km avec des pentes de 5 à 14%, fait la jonction entre la vallée de Bethmale et la vallée de l’Esbintz dans le Ht Salat vers Seix. Sur la commune de Les Bordes sur Lez, l’église N. D. d’Ourjout est devenue célèbre depuis la mise à jour en 2012 de fresques datant du 12é s.

Rive gauche du Lez, voilà 9 siècles, un remarquable coloriste a superposé différentes couches colorées avec un effet de transparence délicat. Cet ensemble pictural découvert en 2012 se compose de signes du zodiaque, balance, scorpion, lion, cancer, surmontés d’une suite de grands personnages, Barthélémy, Paul, Pierre, André et Jacques.

Ici dans la vallée de Bethmale à chacun son étape, au pied de l’église d’Orjout, à côté du pont roman du 12é s, où la troupe du « Prince noir des Pyrénées » s’abreuve, les Mérens, sont partis mi -juin rejoindre l’estive du cirque de Campuls. Parfois dominés par la Dame des Neiges, Les torrents bondissent allégrement dans leur manège, Charriant et polissant les cailloux arrachés à la montagne marron, Sur lesquels l’eau cristalline joue à saute moutons.

Proche du Mt Valier, les coureurs passeront près du Lac de Bethmale où les pêcheurs viennent titiller la truite fario, tout en se rappelant la légende de Esclarélys et de son fiancé Darnert. Cerné par les hêtres têtard, les eaux émeraudes du lac de Bethmale scintillent, Dans cette vallée, les hommes portent la « bareto » , culotte colorée, Les guêtres avec cordelières à pompons, le gilet de laine blanche brodé, Et leurs fameux sabots à pointe effilée en souvenir de Esclarisse.

Après un peu plus de 100 km, voici un des derniers petits villages de la vallée de Bethmale où l’échappée du jour possède plus de 8 mn d’avance au passage devant l’église St Michel de Ayet.

Si vous passez par là, on s’arrête à Aret pour aller voir le dernier sabotier de l’Ariège. Pascal Jusot – ARET en Bethmale 05 61 96 78 84 pascal. jusot@wanadoo. fr Voilà plus de 30 ans Pascal Jusot est tombé amoureux de la vallée de Bethmale où il a acquis le savoir faire du sabotier en passant de l’arbre au sabot.

S’il est un endroit où il faut écouter la légende du sabot de Bethmale, c’est bien à ARET qu’il faut aller. Même la fontaine en parle à son sabot.

C’était vers l’An Mil, les Maures avaient conquis la Vallée de Bethmale. Boadbil le fils du chef, le plus beau garçon du pays des sables, fit peser le rayon noir de ses yeux de velours sur la plus jolie fille du Val. Elle s'appelait Esclarélys, « une étoile dans le regard, le teint des lys sur un front de lumière » , chaussée des sabots balourds, les « esclops » , petits caissons massifs taillés à coups de hache. Plus tard après la fuite des Maures, les sabots carrés prirent la forme surprenante et unique au monde qui perdure encore aujourd'hui. Du haut des monts, Darnert, dard noir, pâtre chasseur d’Isard, le fiancé d'Esclarélys, préparait sa vengeance, déracinant deux jeunes noyers au bord d'un talus. Quand il jugea son travail terminé, un matin clair, les « hilet » , les cris des pâtres retentirent de cimes en cimes. Les bergers descendirent vêtus de peaux de bêtes, un fagot de flèches en bandoulière, la dague au flanc, l'arc et le pieu sur l'épaule. Le soir, tous les Maures du Val de Bethmale étaient morts ou prisonniers. Le lendemain, les pâtres avec Darnert à leur tête, défilèrent dans l'unique rue du village. Darnert portait des sabots étranges, en forme de croissant de lune. Ils relevaient une pointe fine aiguë comme un dard si longue qu'elle arrivait aux genoux. Chacune des pointes traversait les deux cœurs dégoulinants de sang de Boadbil et Esclarélys. Il fit ranger d'un seul côté toutes les filles du pays en âge de convoler en justes noces, et il passa devant elles le masque dur comme du fer. “ Aouito pla aco, Catin ! é qué servichio dé léçoun ” ! Regardez bien, filles infidèles, que cela vous serve de leçon. Depuis cet exemple cruel, les « noubio » , les galants, offrent toujours à leur fiancée une paire de sabots à la forme d'un croissant de lune.

Durant cette 3° étape Pyrénéenne, après avoir franchi la veille l’Aspin et le mythique Tourmalet, les échappés s’approchent du sommet du Col de la Core avec une confortable avance de 8’ 44.

Alors que pour le 14 Juillet les Français n’avaient pu tirer leur feu d’artifice, Sylvain Chavanel, champion de France cycliste en 2011, porte sur ses épaules tous les espoirs du clan français. Mais encore une déception, après une accélération c’est le croate Christijan Durasek de la Lampre qui franchira le sommet en tête.

En ce 70° anniversaire de la fin de la 2° Guerre mondiale rappelons-nous des « Chemins de la Liberté » , ses sentiers de l’espoir, longs et périlleux qui permirent à certains de fuir la barbarie nazi. Ici dans le massif du Mt Valier, le Seigneur du Couserans et ses 2 838 m, vit passer près de 3 000 candidats à l’évasion pour rejoindre Esterri en Catalogne espagnole. C’est plus de 30 « passeurs » ariégeois, connaissant bien le terrain qui permirent au péril de leur vie, dès 1943, de passer les volontaires par le Col de la Claouère à 2 529 m, après avoir passé l’étang long et l’étang rond où après la Libération les corps de plusieurs personnes, mortes d’épuisement, furent retrouvés.

Lui, il connaît tous les secrets de la montagne Tous les sentiers, l’hiver, l’été au vent d’Espagne Les moindres pièges, le froid, la neige et les rochers Homme ou gamin, tiens bon la main du réfugié Marche sans fin sur le chemin de la liberté La peur, la nuit, et l’ennemi sur la défense Passer sans bruit, passeur de vies, passé sous silence Enfant d’Ariège, garde et protège ta loi, tes idées Homme ou gamin, tiens bon la main du réfugié Marche sans fin sur le chemin de la liberté Chanson de Nicole Rieu Le Chemin de la Liberté

Une fois quittée la foule du haut du Col de la Core, les coureurs rejoindront le Haut-Salat et la ville de Seix, Seich en occitan. Arrosée par le Salat et dominée par son église St Étienne au clocher-mur caractéristique ici on a pour devise : « Qué som de Seish, cap de paur » Je suis de Seix, je n’ai pas peur.

Entre les rivières du Salat et du Garbet les cyclistes passeront par Oust, proche de l’église romane Notre Dame du 12é s. avec ses 3 nefs et ses 3 plafonds à caissons en bois polychrome datant du 16é s.

Dans la vallée de l’Arac les coureurs profitent des derniers instants de plat entre Biert et Massat où il fait 38°, avant d’attaquer le 3° col de la journée vers le Port de Lers. Sur les hauts du Ker de Massat on enterrait autrefois les « Petchets » car il leur était interdit d'être inhumés à Massat. Ceux-ci étaient des prêtres réfractaires à la constitution civile du clergé imposée par la Révolution. Ils avaient établi leur église au hameau du Petchet d'où leur nom. Le dernier de leurs fidèles est mort en 1940.

Dominé en son centre par l’église N. D. de la Nativité et son clocher octogonal du 15é s. , le village de Massat ceint de crêtes ondulées s’étire, proche de l’Arac, dans un tapis de verdure fait de pâturages et de bois. La cité était connue dès le 15é s. par son château médiéval où vivaient les Seigneurs de Massat. La légende raconte que Henri -Gaston de Foix-Rabat s’octroyait le droit de cuissage, mais en 1639 les « Massadels » , excédés par les exactions seigneuriales détruisirent son colosse de pierres.

Les Ariégeois furent en colère et en rébellion de 1829 à 1832, suite à un vote le 27 Mai 1827 d’une nouvelle réglementation du code forestier concernant le ramassage du bois, les coupes et surtout le pâturage désormais mis en défens (interdit), le droit de marronnage, et les droits de chasse, de pêche et de cueillette. « Depuis trois mois, il y a là-bas en Ariège un soulèvement populaire important contre les gros propriétaires et maîtres des forges qui, ayant acheté la plupart des forêts après la Révolution au titre des biens nationaux, en interdisent aujourd'hui l'accès. De sorte que plus aucun berger n'y peut conduire ses brebis, ni aucun paysan y couper le bois indispensable à sa vie quotidienne… Une curieuse révolte paysanne a pris naissance dans le canton de Castillon et se poursuit dans celui de Massat. Des hommes par dizaines brandissent fourches et bâtons, tous maquillés ou masqués, portant foulards et habillés en femmes… On les appelle, là-bas, les Demoiselles. » Nous sommes à Paris en 1829 et M. de Martignac, ministre de l'Intérieur, va charger son neveu Léopold Tamagnan de seconder le sous-préfet de Saint-Girons qui ne cache pas son inquiétude.

Passé Massat, les coureurs partiront pour l’ascension du Port de Lers sur 12 km de montée à 1516 m d’altitude, dominé par le massif granitique du Pic des 3 Seigneurs et ses 2 200 m coiffés de neige durant 9 mois de l’année.

Et toujours pas de Français en haut du col, le Polonais Michal Kwiatkowski , champion du monde sur route en 2014, passera au sommet avec 9’ 37 d’avance sur le peloton du maillot jaune.

A 1247 m d’altitude, au pied du Mt Béas qui se mire dans ses eaux, se trouve proche de la rive de l‘Étang de Lers, ce que l'on pourrait considérer comme la subsistance du cône volcanique : une petite île de quelques mètres de diamètre. Il y a des siècles un passant en haillons vint quémander le gîte et le couvert aux bergers qui habitaient ce "courtal » , ensemble de cabanes de bergers. Ils le chassèrent en le traitant de fainéant, sauf le berger Pascal, accusé par le village d’avoir tué sa femme morte mystérieusement, vivant à l’écart du hameau avec sa fille Pascaline à l'emplacement de cette île qui n'existait pas à l'époque. Le lendemain l'inconnu bénit le berger et lui recommanda de ne pas quitter sa cabane, qu'un malheur allait arriver sur le courtal. Il y eut une énorme explosion qui creusa l'étang et volatilisa les cabanes des autres bergers. L'étang se remplit d'eau, et seul l'emplacement de la cabane du bon berger resta au dessus du niveau de l'eau.

Si de nos jours les pentes du Port de Lers en provenance de Massat sont utilisées par les parapentistes, aux siècles derniers les muletiers appelés « coulias » échangeaient avec ceux de la vallée de Videssos, charbon de bois et minerai de fer. Vers le « Traouc dé lays garaoulos » , le Trou des corneilles, et au bord de l’étang ils faisaient provision de « lherzolite » , pierre insolite aux couleurs vert olive et brun rouille, vendue comme pierre précieuse.

Mythe ou réalité , l'histoire de la femme sauvage, « la nuda » , vivant nue au milieu des ours dans la vallée du Vicdessos? En 1807 des chasseurs découvrent une femme nue au milieu d'un groupe d'ours. Ils la capturent et les gendarmes enquêtent : la femme en question aurait fui la Révolution avec son mari. En traversant les Pyrénées, le mari aurait été tué par des bandits. La femme aurait survécu en étant protégée par les ours. Enfermée dans la prison du château de Foix, lorsqu’on lui demanda comment il se faisait qu’elle n’eût pas été dévorée par les ours, elle répondit clairement : « Les ours étaient mes amis ! » . Privée de liberté, elle se laissa mourir ! Avec les villageois de Suc et Sentenac France Télévisions tourna un film en 2012, « La Folle des Pyrénées » . Au pied de la Pique du Moncalm et ses pyramides à 3 077 m où restent les neiges éternelles, le peloton traversera Vicdessos et Auzat où était installée l’Aluminerie Pechiney, fermée en 2003, ayant laissé de lourdes séquelles environnementales.

En se dirigeant vers Tarascon, passage par la Grotte de Niaux, un ensemble souterrain de 13 km, incluant la Grotte de Lombrives, située sur l’autre versant du Piémont, accessible par Ussat les Bains sur la N 20. La Grotte de Niaux présente dans le « Salon noir » un ensemble de figurations pariétales zoomorphes impressionnantes datant du Magdalénien, environ 13 000 ans avant notre ère, avec des chevaux, bisons, cerfs et bouquetins.

Une fois quitté la route des cols reliant le Couserans à la Hte Ariège les coureurs se retrouvent vers 16 h sur la N 20 menant vers l’Andorre et traverseront Ussat les Bains, réputée pour ses eaux thermales aux vertus antispasmodiques, sédatives, équilibrantes et reminéralisantes. Ornolac-Ussat-les-Bains est une station thermale qui connut un âge d'or du temps de Louis Bonaparte, roi de Hollande et frère de Napoléon 1 er, le poète Lamartine, le peintre Descamps, tous venaient prendre les eaux. A 20 km de l’arrivée où la pluie rafraîchit l’atmosphère, Michal Kwiatkowski a accru son avance à 11’ 21 poursuivi par un groupe où figurent des français.

Sur les bords de la rivière Ariège, Ussat les Bains possède avec Lombrives la plus vaste grotte d’Europe ayant servi de refuge pendant des siècles : l'homme préhistorique du Néolithique, des brigands, des ermites, des lépreux, de simples bergers ainsi que des faux monnayeurs s'y sont abrités. Des légendes entourent cette grotte. L'une d'elle se rapporte à Pyrène, dont on peut admirer la tombe mythique formée d'une stalactite géante. Henry IV visita Lombrives vers 1578, on prétendait qu'il voulait s'y rendre car il connaissait la légende de Pyrène et qu'il aurait voulu en vérifier l'exactitude. La tradition, inventée par Napoléon Peyrat poète ariégeois du 19é s. , résidant de mon village natal des Bordes sur Arize, veut également que des cathares aient été enterrés vivants dans la grotte et que le bon roi Henry IV en aurait fait extraire les ossements pour leur donner une sépulture digne !

Pour ceux qui empruntent la N 20 vers Ax les Thermes, cherchez sur les pentes abruptes et calcaires de la montagne du Quié, dominant la rive droite de la vallée de l’Ariège, les spoulgas ou « caougno paredado » , grottes murées, datant du 12 et 13é s. Ici la « spoulga » de Bouan proche de Tarascon sur Ariège. Après avoir servi de refuges aux persécutés cathares, elles compléteront le système défensif du Comté de Foix sous Gaston Fébus. Ici celle de Verdun au dessus de la rivière Aston à la confluence avec l’Ariège vers Les Cabanes

A 15 km de l’arrivée alors que le peloton approche Les Cabanes pour démarrer la difficile ascension du Plateau de Beille, avec plus de 11 mn de retard, là haut à 1785 m il tombe des cordes et des grêlons alors que les 2 commentateurs lancent leurs pronostics: Romain Bardet va-t-il rattraper Michal Kwiatkowski en perdition ?

En ce 16 Juillet 2015, la bataille eut bien lieu sur les pentes redoutables de la montée au Plateau de Beille, sous une pluie battante et vent de face. Malgré ses efforts, Romain Bardet qui crachait ses tripes la veille dans le Tourmalet finira 3°, l’étape étant remportée par l’Espagnol Joaquim Rodriguez qui portera son « estocade » à 1 km du sommet, finissant comme un véritable « cigare » , honorant ainsi son surnom de « purito » .

Et même si à tour de rôle, Nibali, Quintana, Valverde et Contador tentèrent de décramponner Froome, rien n’y fit, une fois la voiture balai passée après 38 mn avec le « groupetto » , l’Anglais quittera les Pyrénées avec le maillot jaune sur le dos. Le Kenyan blanc mouline sur une autre planète !

Après le Plateau de Beille, Christofer Froom 1 er possède 3’ 09 d’avance sur Quintana 3°, 3’ 58 sur Valverde 4°, 4’ 04 sur Contador 6° et 7’ 47 sur Nibali, le vainqueur 2014, 9° après la 12° étape. Pour les Français, Tony Galopin, 8° possède 7’ 32 de retard. Il ne reste plus qu’à redescendre dans la vallée. Le Plateau de Beille, blanc de camping-cars, va retrouver sa quiétude pour ses résidents, vaches, chevaux et moutons en estive.

Extraits de ARIÉGE à Cœur ou Vers par l’ ARIÉ…. . JOIE Dans cette petite contrée pyrénéenne de l’Ariège, coule sa rivière, Hérissée de rochers au milieu des eaux descendant du Pic Nègre d’Envalira, Traversant en cascades luxuriantes forêts de sapins et de hêtres plus bas, Qui tapissent les flancs des montagnes de schiste, de granite et de calcaire. Par le Port d’Aula conduisant en Espagne, les « miquelets » , Ces « bandoulliers » pilleurs de grands chemins sévissaient, Tandis que sur ce « Chemin de la Liberté » , utilisé par les passeurs A la seconde guerre mondiale, les juifs persécutés cachaient leur douleur. A l’approche de l’été, la « dévête » sonne l’heure de la transhumance, Sonnailles au cou, le bétail guidé par les bergers quitte les vallées, Un temps de fête au son des milliers de sabots frappant les sentiers, Pour après l’effort goûter à l’herbe fraîche des estives, en vacances. Alors que la lumière s’estompe sur le cône tronqué du Valier, Le royaume des ours plonge dans le crépuscule, bercé par Éole « Lou Moussu » , comme le nomment les Ariégeois, arpente la forêt, Où il trouve à la fin de l’été, faines et myrtilles dont il raffole. Fini les « aléous » , ces arrangements seigneuriaux accordés aux paysans, Pour prélever du bois d’ameublement et de construction, Déguisés avec les chemises de nuit des femmes d’antan, Face cachée avec des masques tressés, ce fut une mini révolution.

L’ARIÉ…. JOIE vous remercie d’avoir pédalé avec lui dans ses Pyrénées

Conception et Quatrains de l’ ARIÉ…. JOIE Photos Personnelles et du Net guypujol@orange. fr Musique : La Truite de Schubert Le chemin de la Liberté par Nicole Rieu Réalisation Juillet 2015