ASEPSIE ET HYGIENE AU CABINET DENTAIRE Pr Boubacar
ASEPSIE ET HYGIENE AU CABINET DENTAIRE Pr Boubacar DIALLO Dr Aboubacar S. T. KANE Dr Abdoul A. TRAORE Dr Berenice SITA
INTRODUCTION Hygiène et Asepsie : un état d’esprit et une obligation ØL’un fait appel à la conscience professionnelle ØL’autre, au code de déontologie
GENERALITES - DEFINITIONS n Antisepsie Opération à résultat momentané, permettant au niveau des tissus vivants dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les m. o et/ou d’inactiver les virus, en fonction des objectifs fixés. Le rst de cette opération est limité aux m. o et/ou aux virus présents au moment de l’opération.
n Antiseptique Ø Produit ou procédé utilisé dans des conditions définies. Si le produit ou le procédé est sélectif, ce ci doit être précisé. Ainsi, un antiseptique ayant une action limitée aux champignons est désigné par « antiseptique ayant une action antifongique de type – cide ou - statique »
n Définition : ØLe terme « opération à résultat momentané » indique dès la fin du traitement, l’objet traité non protégé est susceptible d’être recontaminé.
n Désinfectant Ø Produit ou procédé utilisé pour la désinfection ou la décontamination des conditions définies. ØLe terme « conditions définies » se réfère aux paramètres imposés par la procédure de normalisation concernant la température, le temps de contact, les souches bactériennes, fongiques ou virales de référence utilisés.
n Les Bactéries Ø Bactéricide : Produit ou procédé ayant la propriété de tuer des bactéries dans des conditions définies. Ø Bactériostatique : Produit ou procédé ayant la propriété d’inhiber momentanément des bactéries dans des conditions définies. Ø Antibactérien Qualifie un produit ou un procédé dont on ne précise pas si son activité est bactéricide ou bactériostatique Ø Sporicide Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les spores bactériennes dans des conditions définies.
n Les Champignons Ø Fongicide Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les champignons, y compris les spores dans des conditions définies.
n Fongistatique : Produit ou procédé ayant la propriété d’inhiber momentanément des champignons dans des conditions définies. n Antifongique Qualifie un produit ou un procédé dont on ne précise pas si son activité est fongicide ou fongistatique.
n Les Virus Ø Virucide, Syn. Virulicide Produit ou procédé ayant la propriété d’inactiver les virus dans des conditions définies.
I. - LA CONTAMINATION AU CABINET DENTAIRE n Définition : C’est un processus présence micro-organisme pathogène ou potentiellement nocifs S/C une personne ou une surface dans un espace protégé ou dans un fluide.
1. 1. - Les Agents contaminants ou agents infectieux n 5 catégories, de complexité croissante – 1. 1. 1. - Les bactéries • Plus petits organismes vivants connus doués de mb et capables de croître et de se reproduire aux dépens de substances nutritives. • Sphériques, (cocci) • Cylindriques (bacilles ou vibrions) • Spiralées ou filamenteuses (Actinomycètes)
n Les spores Certaines bactéries ont le pouvoir de se T en petites unités ovales ou sphériques douées d’une grande résistance lorsque les conditions physico-chimiques externes changent. ex. clostridium tetani
1. 1. 2. - Les levures et les moisissures n Ce sont des champignons microscopiques ou mycètes qui peuvent se diviser en 2 groupes – Levures (champignons micellaires) : ex candida albicans – Les moisissures (champignons filamenteux) : aspergillus responsables de bronchites.
1. 1. 3. - Les Virus n Agents infectieux avec un seul type d’acide nucléique ADN ou ARN n Reproduction exclusive à partir de leur propre matériel génétique et utilisant la cellule qu’ils infectent (parasitisme absolu).
1. 1. 4. - Les parasites Temporaire n Etres vivants qui vivent aux dépens de l’hôte Permanente Exemples : Protozoaires Métazoaires (Tenia) sans le détruire
1. 1. 5. - Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC) n Petites particules infectantes de nature protéique sans acide nucléique n Dénommés «PRIONS » , ils sont responsables des encéphalopathies subaiguës spongiformes
II. - MODE DE TRANSMISSION « Un micro-organisme est inoffensif tant qu’il n’est pas transmis » n 2. 1. - Contamination manuportée – De part Elle est incontestable au cabinet dentaire Soins prodigués tâches effectuées Mains du praticien et de son personnel sont le véhicule principal de toutes sortes de microorganismes La main : maillon le plus faible de la chaîne d’asepsie
2. 2. - La contamination aéroportée n 2. 2. 1. - L’air ambiant – Cette contamination difficilement mesurable est malgré tout reconnue par tous – En général, la flore de l’air n’est pas pathogène – Si inoffensive à l’air libre, il en est autrement dans un milieu confiné comme le cabinet dentaire – Nécessité du renouvellement d’air naturel (ouverture biquotidienne des fenêtres)
n 2. 2. 2. - Les gouttelettes de FLÜGGE – Ce sont des émissions buccopharyngées – Un simple éternuement émission 20 000 particules – Nocivité dépend de 3 facteurs • Dimension : plus elles sont fines et plus elles pénètrent dans les VAS • Distance source – récepteur : plus elle est courte plus le risque de contamination • Taux de contamination source
n 2. 2. 3. - Les aérosols – Ce sont des suspensions dans un milieu gazeux de particules liquides ou solides. – Origine : sprays de refroidissement des turbines • Microtours • Seringues multifctions
2. 3. - La contamination par le matériel médico-chirurgical Au C. D : les risques de contamination sont représentés par les AES n Par voie parentérale : n – instruments piquants ou tranchants n Par voie muco-cutanée : – muqueuse ou peau lésée n Agents infectieux : – Virus hépatite B et C VIH
Risques de transmission sont liés : • À la profondeur de la blessure • Au volume de sang inoculé • À la charge virale du sujet infecté
III. - LES AGENTS CHIMIQUES ANTIMICROBIENS n 3. 1. - Les oxydants – Utilisés comme antiseptiques ou désinfectants. Ils agissent sur les m. o en dénaturant la membrane cellulaire. – Peroxyde d’hydrogène ou H 2 O 2 • Bactéricide sur les bactéries G- et anaérobies strictes • Solution à 10 V utilisée en antisepsie – Acide peracétique • B, S, F, V • Dangereux à forte concentration pour la peau et les muqueuses • Peu utilisé : très inflammable
– Les produits halogènes • • Deux produits de base : le chlore et l’Iode Dérivés chlorés : B, S, V. Dérivés iodés : B, S, F, V. Largement utilisés sous formes de solutions aqueuses, alcoolique, moussante pour la peau et les muqueuses.
n 3. 2. - Les alcools Le plus employé est l’alcool éthylique ou ETHANOL – Substances volatiles, inflammables – Utilisés que sur des surfaces propres – Application sur la peau saine, pas sur les muqueuses ou les plaies.
n Les métaux lourds – Les sels Ag : • Bactériostatiques et fongistatiques • Aucune activité virucide ou sporicide • Il s’agit surtout de : – – La mercurescéine sodique Du mercurothiolate de Na Du mercurobutol Incompatibilité avec les dérivés iodés
– Les sels d’Ag • Le plus connu est le nitrate d’argent –Spectre d’action limité aux bactéries G- et aux champignons.
n 3. 4. - Les dérivés phénoliques – Utilisation comme antiseptique restreinte • Sauf : – – – le crésol l’eugénol le gaïacol l’héxachlorophène le triclosan (solution antiplaque)
n 3. 5. - Les Aldéhydes – Large spectre d’action bactéries G+, Gbacille tuberculeux champignons virus Pas comme – Substances très irritantes antiseptique mais comme désinfectants – GLUTARAL DEHYDE 2 % : désinfection du matériel médico-chirurgical – FORMALDEHYDE : désinfection des surfaces propres
n 3. 6. - La chlorhexidine – Appartient à la famille des biguanides • • Bains de bouche Gargarismes Produits antiplaque Gels ou dentifrices
n 3. 7. - L’hexétidine – L’héxétidine (Givalex, Hextril, Hexigel etc) = antiseptique utilisé dans le TTT des infections stomatologiques, parodontologiques et ORL.
n 3. 8. - Les savons et détergents synthétiques – Savons : composés de sels sodiques ou potassiques d’acides gras – Détergents synthétiques : 3 catégories • • • Détergents non ioniques : pas d’activité antimicrobien Détergents anioniques : utilisés surtout pour renforcer l’action d’autres antiseptiques (ex : mercryl Laurylé) Détergents cationiques : Ce sont surtout les ammoniums quaternaires (Cetavlon, Biocidan)
n 3. 9. - Les huiles essentielles volatiles – Employées dans un but de désinfection de l’air ambiant dans locaux de soins
VI. - LES AGENTS PHYSIQUES ANTIBACTERIENS
n 4. 1. - La chaleur sèche – Rôle à caractère universel pdt longtemps dans la stérilisation – Ne peut plus figurer parmi les méthodes de destruction des m. o au C. D Poupinel : 180° 170° 160° 30’ 1 H 2 H 30’
n 4. 2. - La chaleur humide – Permet une de la T°, du temps de stérilisation et la pénétration de la chaleur dans les m. o – le degré d’hydratation de l’air la pression
n 4. 3. - Autres agents Alcools + Acétone – Les vapeurs chimiques : + Cétone + Formaldéhyde + eau
n 4. 4. - Billes de verre à haute T° – Instruments à traiter • Plongés dans les billes Chauffés à 250° pdt 10 à 30 sec • Montée en T° = 18 min – Instruments d’endo – Instruments d’examen – Fraises, etc…
V. - TRAITEMENT DU MATERIEL MEDICO-CHIRURGICAL n 5. 1. - Instruments critiques – Instruments chirurgicaux critiques • Pénètrent tissus mous, os, dents • Éliminant la plaque – Ce sont des instruments : • Immergeables (solutions décontaminantes ou désinfectantes) • Thermorésistants (T° 134°C – C’est toute l’instrumentation statistique utilisée en OCE, endo, paro, chir.
n 5. 2. - Instruments semi-critiques – Instruments • Ne pénétrant pas les tissus mous, l’os, les dents • Qui sont au contact des tissus osseux (moins, précelles, canules d’aspi) • Instruments dynamiques (turbines, C. A, P. A. M, détartreurs) • Fibres optiques des lampes à photo.
n 5. 3. - Instruments non critiques – Instruments ou Appareils : • Qui viennent uniquement au contact de la peau intacte – Ce sont les surfaces de W de l’unit
n 5. 4. - Traitement du matériel critique et semicritique Trois principes – La décontamination qui aura pour but de la contamination initiale et permette la manipulation de l’instrumentation sans danger ; – Le nettoyage permettant de fournir un matériel macroscopiquement, propre, débarrassé de toute souillure ; – La stérilisation destinée à produire des instruments conditionnés stériles prêts à l’emploi
n 5. 4. 1. - La Décontamination – 1 er TTT obligatoire et systématique Sur instruments souillés par les matières organiques et les m. o
Buts : – – La population initiale de m. o ; Faciliter le nettoyage ultérieur ; Protéger personnel et patient ; Éviter la contamination environnement Conditions : – Le plus près possible du lieu d’utilisation – Immédiatement après usage du matériel – Par immersion dans une solution décontaminante.
A DISTINGUER n Décontamination : – Les m. o sont éliminés, tués ou inhibés – C-à-d action peut être de type • Statique • Pas forcément cide n Désinfection : – Les m. o sont tués et les virus inactivés – C-à-d action doit être nécessairement de type cide
n Produits décontaminants – Doivent êtres composés : • D’un agent antimicrobien – Ammoniums quaternaires – Dérivés alcooliques – Dérivés biguanides • D’un détergent – tensioactifs
n 5. 4. 2. - Nettoyage – lavage – C’est la seconde étape obligatoire du cycle de TTT des instruments médicochirurgicaux décontaminés – Association d’une action mécanique (décoller les salissures), chimique (solubiliser les salissures) et thermique (accélérer la vitesse de nettoyage). Elle peut être : • manuelle • ultrasonique
n 5. 4. 3. - Stérilisation – Mise en œuvre d’un E de méthodes et de moyens visant à éliminer tous les m. o vivants, portes par un objet parfaitement nettoyé.
n Mise en pratique – A chaque type de charge de cycle de stérilisation • Instruments • Textiles • Matières plastiques un type
– Instruments en acier inoxydable – Textiles en coton ou en polyester coton stérilisés à 130°C et non à 121°C – Matières plastiques supportant la T° de 125°C : stérilisés à 125°C – Autres matières plastiques thermorésistantes, ne supportant pas 125°C seront stérilisés à 121°C
n Durée du plateau de stérilisation – 30 minutes pour 121°C – 20 minutes pour 125°C – 10 minutes pour 134°C APPAREIL : AUTOCLAVE A VAPEUR D’EAU
n 5. 4. 4. - Alternative à la stérilisation = DESINFECTION – Procédure complémentaire qui ne peut pas remplacer la stérilisation – Opération au rst momentané
n Principe – 2 procédures en fonction des caractéristiques mécaniques des instruments : • Les instruments thermosensibles ne supportant pas un TTT par la vapeur d’eau subiront une désinfection à froid par immersion dans une solution désinfectante. • Les instruments thermorésistants subiront un TTT par la vapeur d’eau saturée dans un désinfecteur à vapeur d’eau saturée
n 5. 5. - TTT de l’instrumentation critique et semi-critique non immergeable : cas de l’instrumentation rotative.
5. 5. 1. - Procédure pratique n Purge des conduits d’air et d’eau – Avant déconnexion de leurs supports : purges pendant 10 sec n Décontamination externe manuelle – Après avoir enlevé les instruments de leur support : les surfaces externes sont décontaminés avec une lingette imbibée d’une solution décontaminante.
n Décontamination interne et nettoyage automatisés – Opération réalisée dans des automates spécialisés • Élimination du sang et des matières organiques des lumières des conduits d’air et d’eau ; • Élimination de toute trace de lubrifiant par un détergent-désinfectant ; • Thermodésinfection de toutes les surfaces internes par l’eau à 95°C pendant 3 à 10 mn.
n Lubrification – Les automates modernes de nettoyage assurent automatiquement cette opération – Elle peut être réalisée manuellement à l’aide d’une bombe de lubrifiant sous P° (appareils type Rataspray au Assistina)
n Stérilisation – Instruments conditionnés et stérilisés selon la procédure suivante : • Conditionnement dans un sachet thermosoudé perméable à la vapeur d’eau ; • Stérilisation à l’autoclave à 134°C pdt 18 mn • Contrôle, étiquetage, stockage.
n 5. 6. - Cas particulier des empreintes – La décontamination des empreintes doit tenir compte de trois critères • de 103 des germes pathogènes par action mécanique et chimique ; • Respect de la stabilité dimensionnelle de l’empreinte ; • Compatibilité de la solution décontaminante avec les matériaux d’empreintes.
n Procédure manuelle – Immersion dans solution décontaminante (contenant un détergent et un désinfectant) pendant 15 min – Élimination du produit par rinçage à l’eau – Séchage à l’air comprimé – Coulée immédiatement
n Procédure assistée – Automates permettant de rationaliser et uniformiser l’opération à l’aide de commandes externes • Exposition pdt 15 min à l’agent décontaminant ; • Rinçage à l’eau sous P° • Séchage à l’air comprimé
n 5. 7. - TTT du matériel non critique (surfaces et équipement)
n En pratique : 2 techniques seront mises alternativement en œuvre – Un nettoyage réalisé à l’aide d’un produit détergent, suivi de l’application d’un désinfectant – Un nettoyage désinfectant réalisé à l’aide d’un produit contenant un détergent associé à un désinfectant
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