Apprentissage de la lecture les mthodes Carine Royer

Apprentissage de la lecture : les méthodes Carine Royer Maître de conférences en Psychologie Cognitive IUFM de Versailles – Université de Cergy-Pontoise Membre du CRPCC de Rennes – EA 1285 carine. royer@versailles. iufm. fr

Objectifs n n Les façons de catégoriser les méthodes de lecture Mettre en regard n n Ce qui est présupposé des procédures d’apprentissage dans une situation d’enseignement Ce qui est modélisé à partir des recherches en psychologie cognitive Les méthodes de lecture ne sont pas des « théories appliquées »

Connaissances linguistiques Chez l’adulte Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations orthographiques Informations phonologiques « chapeau »

n Avant d’en arriver là n n Période d’apprentissage Comment? n Les méthodes de lecture

Quelques définitions n Une méthode n n Un manuel n n Manière de dire, de faire ou d’enseigner une chose suivant certains principes et avec un certain ordre (Larousse) Livre qui expose les notions essentielles d’une science (Larousse) Actuellement n Un manuel= association livre de lecture, fichier, livre du maître

Quelques définitions n Les indices pour catégoriser n n n Les premières pages des manuels La présentation explicite par les auteurs de leur démarche Les catégories n Utilisation, ici, des oppositions usuelles n n Syllabique/globale/mixte Remarque: désignations plus récentes (USA) n Phonique/idéo-visuelle (appelée aussi « globale » )

Les différentes méthodes n Les critères n Type d’approche: synthétique/analytique n Enseignement explicite du code: présence ou absence

Les différentes méthodes n Le type d’approche n Synthétique n n Du plus simple au plus complexe Analytique n Du plus complexe au plus simple

Les différentes méthodes n L’enseignement du code n n n Apprentissage sur les relations entre graphème et phonème Construction du système de correspondances grapho-phonémiques Deux possibilités n n Construction supervisée, explicitement fournie par l’enseignant Découverte implicite par l’enfant (plus ou moins verbalisé selon l’incitation de l’enseignant)

La méthode syllabique n n ‘La méthode Boscher’, ‘Léo et Léa’ Conception synthétique n n Des parties vers le tout Enseignement explicite du code n n n /a/ => « a » _____ méthode phonémique « a » => /a/_____ méthode alphabétique Suit une certaine progression basée sur la fréquence

La méthode syllabique Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations orthographiques Informations phonologiques Correspondances graph. -phonèmes « chapeau » Coûteux en énergie

La méthode syllabique Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations orthographiques Informations phonologiques Correspondances graph. -phonèmes « chapeau »

La méthode syllabique n Apprentissage explicite n n n Travail de segmentation de la chaîne écrite et orale et découverte du principe alphabétique => développement de la « conscience phonologique » => répond aux besoins de la mise en place des processus d’identification des mots écrits

La méthode syllabique n Apprentissage implicite n n n Création de la forme orthographique du mot Accès direct à l’ensemble des informations linguistiques MAIS « Milo, le chat passe sur le mur. Il part à la chasse. Il avale six rats: repu le chat! » Extrait de la leçon 6 de « Léo et Léa » n Contrainte: les graphèmes doivent tous être connus n =>Faiblesse des possibilités d’apprentissage implicite de l’orthographe

La méthode globale n Ovide Decroly (apprentissage des enfants sourds) n Conception analytique n n Du tout (la phrase) vers la partie (le mot) pour découvrir l’élément (le graphème) par un travail d’analyse (de l’enfant) Mot appris initialement comme une image globale Appui sur le sens Origine possible: interprétation de la voie directe?

La méthode globale Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Grand effort de mémorisation Informations orthographiques Informations phonologiques « chapeau »

La méthode globale Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Grand effort de mémorisation Informations orthographiques Informations phonologiques « chapeau » Si mot nouveau, utilisation du contexte

La méthode globale n Apprentissage explicite n n Mémorisation des images des mots Apprentissage implicite n n n Découverte des correspondances Gr-Ph (peut devenir explicite) Régularités lettres-sons « a » => /a/ Utilisation d’analogies n n « bateau » aide à lire « château » Par exposition à l’écrit plus riche : n Développement des connaissances orthographiques implicites favorisés

Une précision n La méthode idéo-visuelle n n n Charmeux, Foucambert (Objectif Lire) Conception ni analytique, ni synthétique Aucun travail sur le code Pas d’oralisation Priorité à l’anticipation et à la formulation d’hypothèses

La méthode mixte (ou semi-globale) n n Gafi, Abracadalire Conception analytique (+ tendance synthétique) n n Construction de la connaissance du code par n n Des parties vers le tout Analyse ET synthèse des lettres et des syllabes Mots appris (app. globale) utilisés pour découvrir les syllabes puis les phonèmes

La méthode mixte (ou semi-globale) Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations orthographiques « il » Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations phonologiques Informations orthographiques Informations phonologiques Correspondances graph. -phonèmes « chapeau »

Les méthodes intégratives ou interactives Crocolivre n Travail simultané du code et du sens n Développer, intégrer ou mettre en interaction les connaissances linguistiques de l’enfant n

Les méthodes intégratives ou interactives Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations orthographiques Informations phonologiques « chapeau »

Les méthodes intégratives ou interactives Informations morphologiques Informations syntaxiques Informations sémantiques Informations orthographiques Informations phonologiques « chapeau »

Les recommandations des chercheurs n n n les programmes de 2002 se sont largement inspirés des résultats de la recherche scientifique sur les méthodes d’enseignement de la lecture ; il n’y avait probablement pas de raison de décréter l’état d’urgence dans les CP, car il semble qu’une grande majorité des professeurs des écoles enseignent effectivement le déchiffrage dès le début du CP, et la plupart des manuels publiés respectent l’esprit des programmes ; il ne faut certainement pas revenir aux vieilles méthodes enseignant exclusivement le B-A BA de manière répétitive et dénuée de sens ; nous rejoignons l’avis du monde enseignant pour dire que les méthodes qui, dans l’état actuel de l’art, semblent optimales, initient l’enfant non seulement au déchiffrage, mais également à la morphologie, à la syntaxe, à la compréhension de textes ayant un sens, ainsi qu’à l’écriture ; du moment que le déchiffrage est enseigné systématiquement, il importe peu que l’approche soit plutôt analytique (du mot ou de la syllabe vers le phonème) ou synthétique (du phonème vers la syllabe et le mot). les causes de l’illettrisme sont multiples, incluant de nombreux facteurs socio-culturels et une faible maîtrise de la langue orale ; l’école maternelle a un rôle important à jouer ; la dyslexie concerne un groupe très minoritaire d’enfants ; la recherche scientifique appliquée à l’éducation doit encore être développée et soutenue.