ALLAITEMENT ARTIFICIEL Nelly Bouvier Ecole de puricultrices CHU
ALLAITEMENT ARTIFICIEL Nelly Bouvier Ecole de puéricultrices CHU RENNES 2008
PLAN DE COURS • • Généralités Précautions d’hygiène Méthodes de désinfection et stérilisation Réalisation pratique de l’alimentation au biberon • Les différents laits, leurs caractéristiques, leurs indications • Supplémentation en vitamine D et en fluor 2
GENERALITES • L’adaptation du lait de vache aux besoins physiologiques du bébé s’est faite progressivement • Les laits infantiles sur le marché permettent d’apporter une alimentation de qualité aux enfants dont les parents n’ont pas choisi l’allaitement maternel • Les conditions d’hygiène alimentaire sont un critère pour que le lait reste consommable par l’enfant 3
PRECAUTIONS D’HYGIENE • L’étape essentielle est le nettoyage minutieux des biberons, tétines, pas de vis, et capuchons des biberons juste après la prise alimentaire • L’utilisation d’une eau savonneuse ou du lave-vaisselle est envisageable • Le lavage des mains avant la préparation des biberons sur un plan de travail nettoyé au préalable contribue à la qualité de la préparation 4
METHODES DE DESINFECTION ET DE STERILISATION (1) • Stérilisation par la chaleur – Ébullition – Stérilisateur – Autocuiseur – Micro-onde – Chauffe-biberon – Autoclave • Biberon à usage unique 5
METHODES DE DESINFECTION ET DE STERILISATION (2) • Solution désinfectante – Milton – Solustéril – Solution désinfectante en vente en grande surface • A domicile, la stérilisation et/ou la désinfection du matériel n’est pas indispensable, contrairement au nettoyage minutieux • Toutefois, vous rencontrerez différents avis au moins jusqu’au 3 mois du nourrisson… • Par contre, si la famille souhaite préparer les biberons sur 24 h, la stérilisation est indispensable 6
REALISATION PRATIQUE DE L’ALIMENTATION AU BIBERON (1) • La tendance actuelle est de respecter l’appétit de l’enfant • La digestion du lait infantile est différente du lait de mère • De ce fait, l’alimentation à la demande est accompagnée de repères utiles aux familles pour prévenir l’inconfort et l’obésité avec des doses inadaptées aux besoins et aux capacités digestives • Respect d’un minimum 1 h 30 et d’un maximum de 4 h entre les biberons 7
REALISATION PRATIQUE DE L’ALIMENTATION AU BIBERON (2) : place du (de la) puériculteur (trice) • accompagnement des parents pour leur permettre de décoder les pleurs du bébé, de manière que la réponse alimentaire ne soit pas la seule • Rassurer les familles pour qu’elles vivent sereinement l’alimentation • D’où évaluer les besoins : – A partir de la courbe de poids – A partir du comportement de l’enfant au moment des repas et entre les repas – A partir de l’observation du bébé et de l’écoute des familles ou de l’entourage 8
REALISATION PRATIQUE DE L’ALIMENTATION AU BIBERON (3) : • Quelques repères professionnels : 1. La règle de terrien basée sur l’âge du bébé 2. La règle d’appert basée sur le poids de l’enfant 1/10ème poids + 200 à 250 sur 24 heures répartie sur le nombre de biberons dans la journée 3. Moyenne des deux règles à partir d’un mois de vie pour s’approcher au plus près des besoins du nourrisson 9
REALISATION PRATIQUE DE L’ALIMENTATION AU BIBERON (4) Le lait peut être proposé à température ambiante ou légèrement réchauffé, à une température ne dépassant pas 40° L’eau de préparation est soit de l’eau de source soit de l’eau faiblement minéralisée type Evian, Volvic, Vittel… En collectivité, les biberons peuvent être à usage unique prêts à l’emploi ou conditionnés dans une unité de diététique. Attention au réchauffement au micro – onde!!! 10
LES DIFFERENTS LAITS INFANTILES : caractéristiques, indications, utilisation Répondent à une réglementation européenne Arrêté du 11 janvier 1994 1. Les laits pour nourrissons 2. Les laits de suite 3. Les laits pour enfants en bas âge de 1 à 3 ans 11
CARACTERISTIQUES DES LAITS POUR NOURRISSONS (1) Adaptés dans leur composition aux besoins nutritionnels des enfants âgés de 0 à 4 mois Etude portant sur 24 produits commercialisés – Valeur énergétique moyenne 66, 1 kcal/100 ml reconstitué • Réglementation autorisant entre 60 et 75 kcal/100 ml – Protéines • • Apport moyen autour de 2, 21 g/100 kcal Réglementation autorise entre 2, 25 et 3 g/100 kcal la proportion du taux de caséine varie de 30 à 80% Actuellement, le taux d’apport protéique est en diminution pour répondre aux recommandations pour la prévention de l’obésité et limiter une surcharge rénale • Le laboratoire Blédina a acidifié les protéines, en 2006, pour faciliter leur digestion et la vidange gastrique 12
CARACTERISTIQUES DES LAITS POUR NOURRISSONS (2) • Lipides – Apport moyen autour de 5 g/100 kcal – Réglementation autorise entre 3, 3 g et 6, 5 g/100 kcal – La proportion d’acides gras d’origine végétale varie de 50 à 100% – L’apport en acide linoléique varie en fonction de la composition des acides gras • Glucides – – Apport moyen autour de 11, 48 g/100 kcal Réglementation autorise entre 7 g et 14 g/100 kcal La proportion de lactose varie entre 33 à 100% La tendance actuelle est d’apporter différents sucres tels lactose, DM, fructose, saccharose, glucose, amidon – Un enrichissement en lactase est apparu dans la composition en 2006 pour favoriser la digestibilité du lactose 13
CARACTERISTIQUES DES LAITS POUR NOURRISSONS (3) • Minéraux – Le rapport CA/P moyen se situe autour de 1, 57/ 100 ml reconstitué – Le taux de Fer moyen se situe autour de 1, 18 mg/100 kcal avec une réglementation entre 0, 5 et 1, 5 mg/100 kcal – Le taux de Na moyen est de 28 mg/100 kcal avec une réglementation entre 20 et 60 mg/100 kcal • Vitamines – Le taux moyen d’apport en vit D est de 1, 31µg/100 kcal avec une réglementation entre 1 et 2, 5µg/100 kcal 14
NOUVELLES DONNEES (1) Les recherches ont montré l’influence bénéfique de certaines souches de bactéries lactiques sur la flore intestinale, contribuant à diminuer l’incidence des diarrhées et le portage de rotavirus dans les selles – Probiotique : supplément alimentaire contenant des bactéries vivantes – Prébiotique : additif ou ingrédient alimentaire qui stimule ou active certaines bactéries du côlon • Ces recherches sont issues de l’étude de la composition du lait maternel qui confère une protection contre les diarrhées puisqu’il contient de nombreux facteurs influençant la croissance des bifidobactéries 15
NOUVELLES DONNEES (2) • Le laboratoire Blédina a acidifié les protéines, en 2006, pour faciliter leur digestion et la vidange gastrique – Fer micro-encapsulé par des phospho-lipides pour être mieux absorbé par l’organisme – Enrichissement en vit C qui favorise de 50% l’absorption du Fer • De plus, actuellement on se penche sur les acides gras essentiels à la croissance cérébrale et à l’acuité visuelle au plus près de ceux du lait maternel (DHA et ARA, betapol…) 16
CARACTERISTIQUES DES LAITS DE SUITE (1) • Adaptés dans leur composition aux besoins nutritionnels des enfants âgés de plus de 4 mois. Ils comprennent un apport supplémentaire en protéines, Ca, et Fer – Valeur énergétique moyenne autour de 70, 26 kcal/100 ml reconstitué • Réglementation autorise entre 60 et 80 kcal/100 ml reconstitué – Protéines • Apport moyen autour de 2, 73 g/100 kcal • Réglementation autorise entre 2, 25 et 4, 5 g/100 kcal • Le taux de caséine varie de 50 à 80% 17
CARACTERISTIQUES DES LAITS DE SUITE (2) – Lipides • Apport moyen autour de 4, 44 g/100 kcal • Réglementation autorise entre 3, 3 et 6, 5 g/100 kcal • La proportion d’acides gras d’origine végétale est de 95 à 100% – Glucides • Apport moyen de 12, 26 g/100 kcal • Réglementation autorise entre 7 et 14 g/100 kcal • La majorité des laits ont un sucrage mixte 18
CARACTERISTIQUES DES LAITS DE SUITE(3) – Minéraux • Pour prévenir la carence en Fer du deuxième semestre de la vie, ils sont tous enrichis en Fer, avec un taux moyen de 1, 69 mg/100 kcal • Réglementation autorise entre 1 et 2 mg/100 kcal • Le rapport CA/P ne doit pas être >2, la moyenne se situant autour de 1, 46 – Vitamines • Le taux moyen de vit D est de 1, 78µg/100 kcal • Réglementation entre 1 et 3µg/100 kcal 19
Les autres produits sur le marché – Tous les laits infantiles à base de soja – D’autres produits répondent de la même manière à la réglementation mais ont des indications particulières et sont plus volontiers vendus en officine • laits hypoallergéniques – Ayant subi une transformation au niveau des protéines solubles du lait de vache, particulièrement allergisantes – Plus ou moins discutés et plus ou moins bien tolérés par les enfants • Les laits spécifiques pour enfants de petit poids de naissance dont nous reparlerons : Pré… • Les laits acidifiés par des ferments lactiques naturels – Facilite la digestion – Limite le risque de reflux gastro – oesophagien en diminuant le temps de vidange gastrique – Régularise le transit intestinal 20
Les autres produits sur le marché • Les laits AR pour traiter les problèmes de régurgitation que nous reverrons dans le traitement des reflux, beaucoup moins utilisés depuis l’ajoût d’amidon dans beaucoup de préparations : lait confort… en sachant qu’il existe plusieurs types d’amidon. En même temps les laits AR contiennent plutôt de la caroube comme épaississant • Les laits de croissance ou pour enfants en bas âge de 1 à 3 ans – Enrichi en Fer, graisses végétales et vitamines – Peuvent remplacer le lait de suite après un an mais onéreux – Tous aromatisés pour masquer le goût du Fer • Le lait de vache UHT entier – Utilisable à partir d’un an – Minimum d’apport journalier 500 ml/24 h 21
UTILISATION DES LAITS INFANTILES • Actuellement majoritairement vendus en grande surface, sous forme de brique prête à l’emploi ou en poudre • Pour les laits en poudre, la reconstitution pour tous les produits est de une mesurette de lait pour 30 ml d’eau de source ou faiblement minéralisée • Pour les laits en brique, la conservation se fait au réfrigérateur après ouverture, 22 pendant 24 h
SUPPLEMENTATION EN VITAMINE D ET EN FLUOR • Depuis les Directives européennes de 1991, tous les laits infantiles contiennent de la vitamine D • En France, les prescriptions de vitamine D se poursuivent afin de prévenir le rachitisme jusqu’au 18 mois de l’enfant : stérogyl, Zyma D 2, Uvéstérol D, uvéstérol… • Il existe aussi des doses de charge pour les familles qui ne peuvent pas donner régulièrement la vitamine D et/ou pour les enfants plus grands en période hivernale : Uvédose ou ZYMA D 2 en ampoule buvable • Pour s’assurer de la prise éviter de donner la vitamine dans le biberon, d’autant plus que si le lait est tiédi, la chaleur détruit les vitamines • Pour le Fluor, les avis sont partagés par les praticiens d’où vous conférer au cours du Pr ROUSSEY, plus à vos expériences vécues en tant que professionnel 23
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