Alfred Knapp Quelques pathologies communicatives en classe de

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Alfred Knapp Quelques pathologies communicatives en classe de langue …. . et quelques remèdes

Alfred Knapp Quelques pathologies communicatives en classe de langue …. . et quelques remèdes

Langage et communication • Deux domaines • « Règles » • • • distincts

Langage et communication • Deux domaines • « Règles » • • • distincts Communication animale Pathologies linguistiques – – Autisme Syndrome SLI • • linguistiques » versus « Règles communicatives » Combinatoire mécanique versus créativité Créativité et apprentissage

Deux domaines distincts Langage et communication sont deux domaines mentaux distincts. Dans le fonctionnement

Deux domaines distincts Langage et communication sont deux domaines mentaux distincts. Dans le fonctionnement normal, les deux « modules » coopèrent sans problèmes majeurs ( à part malentendus, mensonge, conflits entre langue et gestuelle dans le « double-bind » …) Plusieurs arguments militent en faveur de cette conception modulaire:

La communication animale • • De nombreuses espèces animales possèdent un système complexe de

La communication animale • • De nombreuses espèces animales possèdent un système complexe de communication sans pour autant maîtriser un système de combinaison d’unités discrètes (syllabes, mots, syntagmes) pour former un nombre infini de phrases entièrement nouvelles, cohérentes et en grande partie adaptées à la situation dans laquelles sont émises. La communication animale dépasse souvent la fonction d’une signalisation immédiate d’un danger : les bonobos, les chimpanzés et les gorilles peuvent communiquer des « états internes » (angoisse, antipathie et sympathie, soumission, amitié, transmettre des connaissances sur la fabrication d’outils…). La danse des abeilles contient une particularité qu’on croyait réservée aux humains, à savoir la communication sur des objets non présents ou imminents dans l’environnement immédiat.

Pathologies cognitives avec dissociation entre langage et communication Autisme: Perturbation ou incapacité communicative avec

Pathologies cognitives avec dissociation entre langage et communication Autisme: Perturbation ou incapacité communicative avec fonctionnement intact (ou exceptionnel) du module linguistique SLI (Specific Language Impairment) Dysfonctionnement morphosyntaxique, phonologique et lexical sans diminution de la faculté à communiquer avec les autres

Combinatoire « mécanique » d’un système de principe et paramètres versus utilisation créative Tandis

Combinatoire « mécanique » d’un système de principe et paramètres versus utilisation créative Tandis que l’aspect linguistique de la production langagière révèle l’application « aveugle » , prévisible et itérative de règles de combinaison des unités qui composent le langage à ses différents niveaux (segments, phonèmes, syllabes, morphèmes, syntagmes, phrases), l’utilisation concrète du langage dans la communication montre un taux extrêmement faible de « patrons figés » (les formules sociales) par rapport à la totalité des énoncés. Dans la communication entre humains, même dans les conversations les plus anodines et quotidiennes, la création et l’imprévu sont la règle, les formes figées l’exception.

Créativité – un trait fondamental de l’espèce humaine Une des propriétés caractéristiques de de

Créativité – un trait fondamental de l’espèce humaine Une des propriétés caractéristiques de de la cognition humaine est la créativité, la capacité de la libre pensée et le besoin d’exercer ces capacités. La tâche la plus importante de toute société et des institutions qui éduquent les jeunes générations est d’aider à créer les conditions où ces facultés peuvent se déployer de manière optimale. L’effort de réduire les contraintes externes et restrictions injustifiées à la libre expression de la pensée et des croyances me paraît fondamental à cet égard.

 « I believe that the study of human cognitive structures and human intellectual

« I believe that the study of human cognitive structures and human intellectual achievements reveals a high degree of genetically determined innate structure that lies at the basis of the creative aspect of human intellectual achievement, which is easily perceived in every aspect of normal intellectual development, most strikingly, most easily, perhaps, in the acquisition and free use of the system of language, which permit the free expression of thought, over an unbounded range. Similarly, I think – we can here only speculate because so little is known – that related aspects of human nature lie at the core of the continuing human search for freedom from authoritarian rule, from external restriction, from repressive structures, what might be called an instinct for freedom. It is conceivable that such an instinct for freedom exists and is deeply rooted in human nature and is related somehow, in ways that we don’t know, to the elements that we can already discover in studying some aspects of human nature, such as human cognitive achievements. However, again I would want to be extremely cautious in drawing any connections between these two areas. We certainly can’t draw any clear, explicit connections between them, only some general hints. ” noam chomsky (1984)

Communication authentique ou inauthentique, pathologique ou nonpathologique • Formes pathologiques de communication dans les

Communication authentique ou inauthentique, pathologique ou nonpathologique • Formes pathologiques de communication dans les institutions fortement hiérarchisés – asymétrie des « droits communicatifs » (donner des ordres, remettre en question un acte communicatif…) – Tabous – Abondance de formes figées – Rapports de pouvoir

Communication non-pathologique • Absence d’asymétrie permanente et chronique • Remise en question de comportements

Communication non-pathologique • Absence d’asymétrie permanente et chronique • Remise en question de comportements • • illégitimes Existence de comportements « illégitimes » Absence de scénario pré-établi Principe de pertinence Absence de finalité externe (amuser le public, recherche de gratifications, vente…)

Quelques pathologies communicatives en classe de langue • 1. A la source: les fausses

Quelques pathologies communicatives en classe de langue • 1. A la source: les fausses questions • 2. Le « syndrome infirmier » • 3. Le bannissement de la L 1 • 4. La banalisation du contenu

Les fausses questions • L’asymétrie des connaissances - ou mieux : des certitudes concernant

Les fausses questions • L’asymétrie des connaissances - ou mieux : des certitudes concernant les • • connaissances crée un sol fertile pour une distorsion systématique de la communication pédagogique. Pour des raisons diverses, les enseignants organisent une partie de leur travail en jeu de questions-réponses. La plupart de ces questions sont parfaitement rhétoriques – l’enseignant lance la question, parfois à la classe entière, parfois à tel ou tel individu choisi au hasard, attend la réponse plus ou moins longtemps et donne finalement sa propre réponse – à accepter comme la bonne. Dans l’enseignement des langues étrangères plus encore que dans les matières scientifiques, le « rapport des forces » est désespérément au détriment des apprenants : l’enseignant est forcément celui qui a une connaissance « écrasante » , les questions qu’il pose aux apprenants au sujet du contenu d’un document ne peuvent qu’être majoritairement « rhétoriques » . Une manière « élégante » d’échapper à ce dilemme serait de mettre l’apprenant dans la position de celui qui pose des questions : en le confrontant à un document – ayant un réel contenu et susceptible de susciter la curiosité - et en l’invitant à choisir dans la masse des éléments inconnus (mots, phrases, concepts) quelques-uns dont il veut connaître le sens pour faire un progrès sensible dans la compréhension.

Le syndrome infirmier • « Quand je leur fais écouter un texte, je leur

Le syndrome infirmier • « Quand je leur fais écouter un texte, je leur dis toujours de se concentrer sur ce qu’ils connaissent déjà, de ne pas essayer de tout comprendre. Après avoir écouté le texte, je leur demande ce qu’ils ont compris, combien de mots ils ont reconnu, on les note au tableau et ils voient qu’ils ne partent pas de rien… » . • Cette remarque d’une enseignante est assez représentative de l’attitude des enseignants de langue dans le domaine de la compréhension orale ou écrite : le premier souci est de rassurer, de motiver par une « positiveattitude » qui dit à l’apprenant : « tu vois, tu sais déjà beaucoup » . Je ne veux pas nier le fondement positif d’une telle démarche, elle témoigne d’une volonté d’aider plutôt que de sanctionner. Mais derrière cette motivation positive se cache trop souvent une des déformations principales dans les relations pédagogiques : je l’appelle le syndrome de l’infirmière, la fixation sur l’apprenant comme objet de son propre besoin de protéger.

Le bannissement de la L 1 • Une communication «authentique» et « non-pathologique »

Le bannissement de la L 1 • Une communication «authentique» et « non-pathologique » ne saurait s’installer si les • partenaires niaient systématiquement le cadre dans lequel ils interagissent : le cadre de la classe, le lieu « école » , le moment précis dans la journée – l’heure d’anglais, d’allemand, d’espagnol…. qui sera suivie par les maths, SVT etc. - sont des points d’ancrage fondamentaux dans la communication entre enseignants et étudiants. Probablement pour réagir contre la présence écrasante de la L 1 dans les classes de langue en France, où l’enseignant francophone raconte dans sa langue maternelle des anecdotes diverses ayant plus ou moins trait à la langue étrangère (malheureusement ces anecdotes sont trop souvent liées à leur vie privée et/ou leurs frustrations de carrière), un certain nombre d’enseignants prône le bannissement de la L 1 et de tout ce qui l’évoque : selon eux, il faut changer d’identité, il faut surtout ne pas laisser surgir la L 1 ( « Moi, je leur dis dès le départ : je ne comprends que l’anglais !!! » ), il faut faire comme si on était dans le pays de la langue cible.

Le dogme de la primauté de la fonction communicative • Production langagière quotidienne: articles,

Le dogme de la primauté de la fonction communicative • Production langagière quotidienne: articles, • • • livres, recettes, journaux intimes, notes… Discours interne Autres modes de communication Caractéristiques structurales du langage et communication (Voir à ce sujet la controverse très intéressante entre Hauser, Chomsky& Fitch (2002) et Jackendoff&Pinker (2005) dans les références bibliographiques)

Une « extravagance » du module linguistique: la dépendance structurale Une propriété importante du

Une « extravagance » du module linguistique: la dépendance structurale Une propriété importante du langage concerne le rapport entre la « fonction communicative » et les caractéristiques essentielles du langage humain, telles qu’elles se manifestent dans la diversité des langues (entre 6000 et 10 000 actuellement). Déjà le fait de l’existence de plusieurs milliers de langues est un paradoxe en termes d’ «efficacité communicative » : si la communication était la première fonction du langage, l’existence de 10 000 langues largement « opaques » les unes aux autres serait le signe d’un grave dysfonctionnement dans l’espèce humaine (ce qui n’est évidemment pas à exclure – vu notre exploit en guerres, destructions écologiques et autres catastrophes « made-in-Human» ). Le paradoxe devient encore plus sérieux si nous penchons sur la forme du langage humain : pourquoi avons-nous un élément aussi extravagant comme la dépendance structurale, c'est-à-dire, le fait que tous les processus grammaticaux opèrent sur des structures abstraites et non pas sur des suites de mots telles qu’elles apparaissent en surface :

Une « extravagance » du module linguistique: la dépendance structurale Pour transformer la phrase

Une « extravagance » du module linguistique: la dépendance structurale Pour transformer la phrase « Peter trinkt Orangensaft » en question, nous pourrions construire une règle extrêmement simple que n’importe quel ordinateur pourrait effectuer : « Déplace le deuxième mot en début de phrase et laisse le reste comme il est. » . Le système grammatical humain ne fonctionne manifestement pas de cette façon. Des phrases légèrement plus complexes « [Der fröhliche Peter] trinkt Orangensaft » , « [Peter, den du ja vom letzten Geburtstagsfest bei Gisela kennst], trinkt Orangensaft » donneraient du charabia incompréhensible si on appliquait cette simple opération de comptage sur elles. C’est la notion abstraite de « syntagme (nominal) sujet » qui est pertinente, la grammaire humaine ne compte pas.

L’extravagante dépendance structurale 1 Trinkt • • 2 Peter 3 trinkt 4 Orangensaft Der

L’extravagante dépendance structurale 1 Trinkt • • 2 Peter 3 trinkt 4 Orangensaft Der fröhliche Peter trinkt Orangensaft Der fröhliche Peter, den du ja vom Geburtstagsfest kennst, trinkt Orangensaft • * Fröhliche der Peter trinkt Orangensaft? • ** Fröhlicher Peter den du ja vom Geburtstagsfest kennst tinkt Orangensaft?

L’extravagante dépendance structurale En observant les structures arborescentes diapositives suivantes, on voit que l’élément

L’extravagante dépendance structurale En observant les structures arborescentes diapositives suivantes, on voit que l’élément unique [Peter] et la suite d’éléments [Peter, den du ja vom Geburtstagsfest her kennst] occupent la même position syntaxique, ils ont quelque chose d’abstrait en commun : être sujet de la phrase. Pour réaliser cette fonction, la grammaire mentale fournit une position précise dans l’arborescence d’une phrase – informellement parlant le nœud « fille gauche de I(nflection)P(hrase) » . Ils restent dans cette position, c’est le verbe qui se déplace d’une position « fille de [I’] » , la projection intermédiaire, pour se déplacer vers une autre position intermédiaire, « C(omplémenteur)’). Pour attribuer la fonction « sujet » , notre grammaire mentale ne compte pas les mots, elle ne s’intéresse pas à d’autres aspects physiques (le volume, la langueur des mots, la prosodie). Dès qu’elle a détecte Le groupe nominal et le pronom qui marque le début de la relative, elle construit un sujet complexe qui sera « envoyé » au traitement sémantique au fur et à mesure que la proposition relative sera réalisée. Si elle est trop longue, il peut y avoir un « crash » pour des raisons de mémoire. Mais d’un point de vue syntaxique, le nombre des mots entre PETER et le verbe TRINKT n’entre pas dans le « calcul » de l’entité sujet. Comme je l’ai dit plus haut, la grammaire humaine ne sait pas compter.

L’extravagante dépendance structurale

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L’extravagante dépendance structurale

L’ordre des mots dans la phrase • L’ordre des mots dans la phrase est

L’ordre des mots dans la phrase • L’ordre des mots dans la phrase est le reflet de l’interaction de plusieurs paramètres sur fond d’une étonnante uniformité des langues naturelles. – – – Le paramètre de la « directionnalité » concerne la position du complément par rapport à la tête d’un complément (prendre le bus versus den Bus nehmen) d’autres paramètres règlent les possibilités de déplacement de syntagmes: • • • déplacement obligatoire en anglais: whom did you see ▲? déplacement optionnel en français: qui as-tu vu ▲? Tu as vu qui? pas de déplacement en chinois: na kanjian-le shei? (tu vois-ASPECT qui) Le placement de certains éléments comme les verbes à la forme finie, des parcticules exprimant des nuances aspectuelles, illocutives etc. est le résultat des propriétés de certaines « catégories fonctionnelles » qui sont fortement sujettes à la paramétrisation. • • • Coexistence de « Verbe-2 » et « Verbe final » en allemand, hollandais etc. : SVO, SOV, XVS (X=syntagme autre que sujet, comme dans: gestern ging Franz ins Kino (hier aller[prétérit] Franz au cinéma) Verbe final en turc, japonais, coréen, japonais: SOV Verbe initial en français, anglais, italien, espagnol: SVO

L’ordre des mots dans la phrase Mit überwältigender Mehrheit zur Avec écrasente. DAT majorité

L’ordre des mots dans la phrase Mit überwältigender Mehrheit zur Avec écrasente. DAT majorité Prép. Det. Dat der ARTfem. GEN Präsidentschaftskandidatin présidence-candidate Sozialistischen Partei gewählt socialiste parti élu werden. Aux « être élue candidate du Parti socialiste avec une écrasante majorité »

L’ordre des mots dans la phrase Der durch den jahrelang Det-Masc-NOM par DET-Masc-AKK des

L’ordre des mots dans la phrase Der durch den jahrelang Det-Masc-NOM par DET-Masc-AKK des années-durant praktizierten Drogenkonsum völlig pratiqué consommation de drogues entièrement kaputte Körper détruit corps « Le corps détruit par la consommation de drogues pendant des années »

Diversité en morphosyntaxe et diversité des communicatifs • Il ne fait aucun sens de

Diversité en morphosyntaxe et diversité des communicatifs • Il ne fait aucun sens de vouloir lier le système extrêmement riche des suffixes de cas (ou rôles thématiques) en Hongrois ou en Turc avec une quelconque différence « communicative » de ces populations. La diversité morphologique et syntaxique (pour ce qui est de l’ordre des mots) des langues naturelles n’a pas de lien de causalité avec la fonction communicative. La diversité des « codes » communicatifs qui peuvent exister dans les groupes sociaux est certes impressionnante, mais elle n’est pas comparable à la diversité morphosyntaxique : si on voulait trouver une analogie à nos deux exemples précédents, il faudrait localiser des cultures, où les gens donnent d’abord des réponses pour ensuite poser des questions correspondantes ou quelque chose d’équivalent.

Une conséquence du dogme de la primauté communicative du langage: la banalisation du contenu

Une conséquence du dogme de la primauté communicative du langage: la banalisation du contenu • Une des conséquences les plus problématiques de la réduction du langage à sa fonction « communicative » est la « banalisation » du contenu : les manuels de l’ère communicative font la part belle aux échanges anodins soit de « l’homo touristicus » soit des jeunes et moins jeunes qui communiquent à longueur de journée sur leurs hobbys, le nombre de frères et sœurs, les vacances et autres sujets passe-partout. Pour communiquer, il faut avoir un contenu à faire passer : la production littéraire et scientifique d’une culture fait certainement partie du « contenu » digne à faire connaître à nos étudiants.

Quelques principes pour faire surgir des moments de communication (quasi)-réelle • « Soigner »

Quelques principes pour faire surgir des moments de communication (quasi)-réelle • « Soigner » à la source: inverser la dynamique • • • « question-réponse » en faveur des étudiants Respecter le principe de pertinence Créer des « bulles d’interaction » protégées Incompatibilité avec une notation (même – bien - cachée) Quelques techniques simples (v. Bibliographie) Créer et/ou favoriser des structures extra-pédagogiques

Références bibliographiques Aitchinson, Jean. The Articulate Mammal. London: Routledge, 1998 (1976). Archibald, John (ed).

Références bibliographiques Aitchinson, Jean. The Articulate Mammal. London: Routledge, 1998 (1976). Archibald, John (ed). Second Language Acquisition and Linguistic Theory. Oxford: Blackwell, 2000. Birdsong, D. (ed). Second language acquisition and the critical period hypothesis. Hillsdale, New Jersey: Lawrence Erlbaum, 1999. Buttaroni, S. Fremdsprachenwachstum. München: Hueber, 1997. Chomsky, Noam. Radical Priorities. Montréal: Black Rose Books, 1984. Chomsky, Noam. The architecture of language. New Delhi [u. a. ]: Oxford Univ. Press, 2000. Cook, V. Second language learning and second language teaching. London: Arnold Publishers, 2001. Cook, Vivian. "Language Teaching Methodology and the L 2 User Perspective, " in Vivian Cook, eds. , Portraits of the L 2 User. Clevedon: Multilingual Matters, 2002, pp. 325 -344. De Boysson-Bardies, Bénédicte. Comment la parole vient aux enfants. Paris: Odile Jacob, 1999. Findeklee, Antje. "Geschulte Ohren. " Spektrum. Direkt, 10. November 2004, . Flynn, Suzanne. A Parameter-Setting Model of L 2 Acquisition. Dordrecht: Reidel, 1987. Fodor, Jerry. The Modularity of Mind. Cambridge, Massachussetts: MIT Press, 1983. Hauser, Marc. "What's so special abut language, " in Emmanuel Dupoux, eds. , Language, Brain and Cognitive Development. Essays in Honor of Jacques Mehler. Cambridge, Massachussetts: MIT Press, 2001, pp. 416 -433. Hauser, M. D. , Chomsky, N. &Fitch, W. T. "The faculty of language: what is it, who has is, and how did it evolve? " Science, 2002, 4(4), pp. 131 -138. Hawkins, Roger. Second Language Syntax. A generative Introduction. Oxford: Oxford University Press, 2001. Jackendoff, R. The Architecture of the Language Faculty. Cambridge, Massachussetts: MIT Press, 1997. Jackendoff, R. Foundations of Language. Oxford: Oxford University Press, 2002. Klein, Wolfgang. L'acquisition de langue étrangère. Prais: Armand Colin, 1989. Knapp, Alfred. Créativité et expression orale en classe de langue. Zeitschrift für Interkulturellen Fremdsprachenunterricht. 9(3). 2004 Mehler, J. and Dupoux, Emmanuel. Naître humain. Paris: Odile Jacob, 2002. Pinker, Steven. The Language Instinct. New York: Morrow, 1994. Pinker, Stephen and Jackendoff, Ray. "The language faculty: what's special about it? " Cognition, 2005, (95), pp. 201 -236. Prévost, P. & White, L. "Missing surface inflection or impairment in second language acquisition? Evidence from tense and agreement. " Second Language Research, 2000, (16), pp. 103 -133. Smith, Neil and Tsimpli, Ianthi-Maria. The Mind of a Savant. Oxford: Blackwell, 1995. Smith, Neil. Language, Bananas&Bonobos. Oxford: Blackwell, 2002. Tomasello, M. , et Call, J. Primate cognition. Oxford: Oxford University Press, 1997. Whiten, A. , Goodall, J. , Mc. Grew, W. C. , Nishida, T. , Reynolds, V. , Sugiyama, Y. Tutin, C. E. G. , Wrangham, R. W. , and Boesch, C. "Cultures in chimpanzees. " Nature, 1999, (399), pp. 682 -685.