06122017 1 15ME FORUM VIOLENCES DOMESTIQUES 7 DCEMBRE
06/12/2017 1
15ÈME FORUM VIOLENCES DOMESTIQUES 7 DÉCEMBRE 2017 LE CONSTAT D’ATTEINTE À LA SANTÉ PSYCHIQUE ET SOCIALE : POURQUOI, POUR QUI ET COMMENT ? VON ARX Floriano Psychologue-psychothérapeute FSP Unité interdisciplinaire de médecine et prévention de la violence (UIMPV – HUG)
PREALABLES La violence interhumaine est à la fois et un problème de sécurité (privée/publique), de légalité et de santé (privée/publique OMS) Les champ de la santé est amené à dialoguer avec les autres disciplines convoquées dans les situations de violences La santé: pas seulement l’absence d’une maladie mais Bien -être physique – social – psychique Les violences subies peuvent générer et/ou participer à la dégradation de la santé globale d’un individu/couple/famille
VIOLENCE ET SANTE MENTALE Divers études nationaux et internationaux sur les VD ont mis en lumière le lien entre victimisation et impact sur la santé mentale, p. ex: Conséquences directes: troubles de l’humeur, troubles anxieux, trouble de stress post-traumatique, … Conséquences indirectes: Consommation OH, tabac, médicaments, isolement social, … comorbidités somatiques Dans les situations de violences intrafamiliale: souffrance psychique et relationnelle au niveau familial et impacts élargis (traumatismes)
CONSTATER L’IMPACT PSYCHIQUE – POURQUOI? Importance de donner place à la dimension des impacts psychiques et sociaux A l’UIMPV, pratique hospitalière visant le soin/réhabilitation des patients l’évaluation de la santé psychique est avant tout un acte de soins qui sert à orienter le plan de traitement Situations aigues - Urgentes Subaiguës - Crise Chroniques
CONSTATER – POUR QUI? En cas de violence subie, constater une atteinte/souffrance psychologique = acte de témoignage qui s’adresse au patient Fonction diagnostique/explicative Fonction restauratrice de l’intégrité subjective d’un patient ayant été «lésé» par des violence (fonction thérapeutique)
CONSTATER – POUR QUI? Un constat (ou rapport) d’atteinte psychique peut prendre forme de témoignage adressé à un contexte procédural selon la situation de violence Procédure pénale Procédure civile Procédure tutélaire (p. ex. Spmi) Procédure asile (p. ex. OCPM) Autre. . . (p. ex. Instance d’indemnisation LAVI, . . . ) Lors de l’écriture, tenir compte de la fonction et de l’adresse de cet écrit et pondération des enjeux éthiques et thérapeutiques pour le patient inhérents aux procédures Position professionnelle à préserver: droit du patient; devoir professionnel; esprit critique; pas de rapports de complaisance; travailler avec patient (relecture, explication), consentement éclairé et préservation du lien thérapeutique
CONSTATER – COMMENT? Une analyse approfondie de l’impact psychique et social requiert: Du temps (plusieurs consultations, alliance thérapeutique) Une connaissance des phénomènes de violences dans leur dynamiques complèxes Une orientation en psychopathologie, not. psychotraumatologique Une connaissance des procédures légales et de leurs enjeux A minima: Recueil des récits et des plaintes psychiques + des faits rapportés Observations cliniques de l’état psychologique du patient et cohérence entre récit et observation Ecriture non interprétative Primum non nocere (p. ex informations pertinentes)
CONSTATER: COMMENT? Différents types de réactions psychiques possibles après un ou plusieurs événements violents : immédiates : détresse et dissociation péri-traumatiques (amnésie, stupeur, déréalisation, dépersonnalisation, émoussement affectif, …) précoces : trouble de stress aigu, < 1 mois tardives : trouble de stress post-traumatique, > 1 mois à +/- long terme : modification durable de la personnalité, PTSD complexe, troubles psychosomatiques, co-morbidité (dépression, tr anxieux, abus substance, tr alimentaire, TOC)
REACTIONS PSYCHIQUES POSSIBLES (PHASE AÏGUE) Présentation : apparente normalité, prostration, agitation Sentiments : honte, culpabilité, incompréhension, injustice, colère, peur, insécurité, humiliation Symptômes dissociatifs : « comme dans un film » Symptômes envahissants et répétitifs: cauchemars, flashback Troubles neuro-végétatifs : sommeil perturbé, irritabilité, sur le qui-vive, difficulté de concentration Conduites d’évitement Humeur triste, croyances négatives : pleurs, « je suis mauvais, le monde est dangereux »
POUR TERMINER: POINTS D’ATTENTION La nature de l’impact psychologique d’une situation de violence est multifactorielle, pas de lecture linéaire et causale-univoque Le constat/rapport est un acte médico-psychologique qui a fonction clinique, de témoignage, à ne pas confondre avec la dimension expertale Le constat/rapport n’est pas à confondre avec une déclaration policière (ex. - versions divergentes entre déclarations policières et déclaration rapportés; tr cognitif péritraumatiques, …) Limite des constatations en fonction des conditions, du type d’intervention, du moment et de l’expérience/connaissance du domaine
MERCI
- Slides: 12